Accueil Penser nos systèmes de transport, un défi, que seul un élan politique hors du commun, peut nous permettre de relever

Penser nos systèmes de transport, un défi, que seul un élan politique hors du commun, peut nous permettre de relever

par Gabriel Plassat

S’extraire de la situation actuelle dans laquelle nous nous sommes enfermés, franchir les murs énergétiques, environnementaux, économiques et sociaux qui nous entourent, impose de non seulement de maîtriser les fondamentaux technologiques, politiques, organisationnels, tarifaires des différents modes de transports actuels, mais également de développer des compétences, des connaissances, des outils, des approches systémiques.

Cette approche de nos systèmes de transports pour les biens et les personnes est le cœur de ce blog qui, à travers ces articles, éclaire plusieurs facettes du problème, lie des domaines entre eux, et tente finalement de rassembler les paradoxes, les risques et les opportunités de plusieurs changements qui nous permettraient d’accroître notre résilience. Penser nos systèmes de transports est bien un défi, mais il est pour le moment hors de portée des dynamiques en cours. Seul un élan politique hors du commun peut donner naissance à de nouvelles formes de collaboration, en se plaçant en dehors, en proposant un futurible commun à tous les acteurs. Ce futurible sera tellement crédible et souhaitable, qu'il mettra en action les industries, les territoires, les citoyens pour qu'ensemble il devienne la seule réalité.

Les défis sont nombreux et imbriqués. Par exemple, comment établir aujourd’hui une politique tarifaire homogène sur un territoire, cohérente et acceptable, des parkings publics et privés, des transports en commun, des péages, des taxes sur les produits pétroliers, du transport à la demande permettant d’une part de transférer suffisamment d’autosoliste vers d’autres modes et d’autre part d’être soutenable financièrement (voir cet article sur Transports et Dette publique) ?

Comment réduire d’un facteur 4 les émissions de GES d’un secteur concentré sur les modes individuels et routiers, dont le taux de renouvellement des véhicules se ralentit, et ne permet plus de faire pénétrer de nouvelles technologies si innovantes soient elles, tout en maintenant une activité industrielle de rang mondial ?

Comment identifier, protéger les ménages, les entreprises et les territoires les plus dépendantes de ces modes routiers individuels pour les guider vers d’autres organisations, d’autres mobilités, leur permettant ainsi d’affronter au mieux les chocs à venir (voir cet exemple venu des USA) ?

Nous avons jusqu’à présent tenter des problèmes de façon cloisonnée, en séparant les paramètres, la congestion d’un coté, les émissions polluantes de l’autre, les émissions de GES ensuite, puis la mobilité dans les territoires peu denses. Nous sommes formés pour cela ; nous sommes organisés pour cela. Nous avons alors conçu des solutions cloisonnées pour des problèmes cloisonnés. Nous avons à peine pris en compte quelques effets rebonds. Nous n'agissons pas à un niveau suffisant.

Nous avons donc développé de nombreuses solutions, sans même avoir compris l’intégralité du problème dans son ensemble, sa complexité vue par Edgar Morin (voir un précédent article sur ce sujet), ses liens intimes, ses rétroactions, l’effet de ces solutions sur les pratiques quotidiennes, l’acceptabilité de ces solutions dans les nombreux écosystèmes.

Pour s’engager dans des approches systémiques, nous aurons besoin de nombreuses innovations (voir ce précédent article), de changer complètement de point de vue, de faire confiance aux usagers, de créer et partager (sous conditions) d’énormes quantités de données permettant de savoir (enfin) comment nous nous déplaçons (voir ce précédent article), de changer radicalement la façon dont nous utilisons les véhicules (voir cet exemple basé sur la Google Car) tout en augmentant nos échanges et nos rencontres, de mettre en œuvre de nouvelles structures de gouvernance multidomaines, de nouveaux indicateurs à suivre par tous les acteurs plus ouverts et transparentse. Toutes ces évolutions peuvent être engagées demain, sans attendre. Elles nécessitent beaucoup de formation, peu de moyens financiers pour expérimenter, et une vision partagée par tous les acteurs et les citoyens, une vision crédible et souhaitable lancée par un élan politique hors du commun.

1 commentaire

options binaires 18 août 2012 - 17 h 04 min

Pour changer nos systemes de transport, il faudrait tout d’abord revoir d’une facon integrale et inter-minesterielle tout les reseaux se rattachant a ce sujet, d’une part. D’autre part, egalement changer la ligne de pensee de nos concitoyens.

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