L'étape N°2 s'enclenche déjà. Après avoir permis de créer de nouveaux usages de l'automobile comme l'autopartage, le covoiturage, le taxi partagé, … , le numérique est en train de les fusionner pour proposer Carjump en Allemagne ou Carsonar en France. Ces "moteurs de recherche d'automobiles partagées" vont devenir rapidement des moteurs de recherche de mobilité. L'iMaaS (lire Et si c'est les jeux étaient déjà faits ? l'iMaaS arrive) est finalement déjà là.
CarJump agrège déjà les offres de Car2Go, DriveNow et Multicity. Il se place "au dessus" de Daimler, BMW et Citroën. Rajouter tous les autres modes, et CarJump devient votre fournisseur de mobilité. Votre perception du réel et vos pratiques de mobilités sont alors bouleversées par ce dispositif. Pratiquer la mobilité avec CarJump et votre matrice ontophanique (lire la MétaNote 17 la révolution numérique et la fin de l'automobile) n'est assurement pas celle de vos parents.
Progressivement tous les véhicules partagés seront équipés d'un système numérique permettant à minima la géolocalisation, le partage simple et fluide, l'identification. Et on observera également que tous les véhicules non partagés vont également intégrés un système technique équivalent pour des raisons d'assurances. Le même dispositif technique permet alors de réduire ces coûts d'assurance, tout en permettant à l'assurance d'accéder à de nouvelles informations, de partager son véhicule, et également d'inventer de nouvelles formes de taxation, fiscalité pour les pouvoirs publics.
Ces trois évènements vont arriver, portés par des acteurs et des temporalités différents. Ils vont radicalement changer notre expérience de mobilité en voiture. Avec le recul, ils auront participé au premier niveau à la mutation en cours. Mais ces technologies posent des questions liées à la surveillance, à la protection des données privées, aux croisements de multiples données aujourd'hui inaccessibles. Ce précédent article (lire MétaNote 3 La Surveillance) montre cette dualité avec laquelle nous devrons évoluer, comme J.Attali le décrit dans cet entretien.