Accueil Une spatule, une poêle et des clés de voiture

Une spatule, une poêle et des clés de voiture

par Gabriel PLASSAT

Sur une publicité d’une compagnie de prévoyance, des clés de voiture sont placées à coté d’ustensiles de cuisine. Cette société spécialisée dans les métiers de l'hotellerie propose un soutien financier pour passer le permis, ce qui est particulièrement intéressant quand on commence à travailler . La mobilité automobile apparaît ici comme une indispensable pour accéder à un métier, au même titre qu’une formation professionnelle, dans ce cas de cuisinier, apprenti ou saisonnier de la branche Hôtel-Café-Restaurant.

 

Cette catégorie professionnelles, aux horaires décalés et aux faibles salaires, est particulièrement dépendante de l’automobile. A la fois drogue et remède, elle donne accès au travail, et une fois salarié, vous contraint à l’utiliser, à en faire une de vos priorités budgétaires.

Que se passera-t-il quand les prix des énergies et de la mobilité automobile auront une croissance plus rapide que les salaires, notamment pour ces catégories professionnnelles ? Comment réduire la dépendance à l’automobile pour ces emplois ?

Il n'y a pas aujourd'hui d'alternatives crédibles à l'automobile possédée pour des déplacements individuels en dehors des plages horaires standards. A court terme, ces emplois et les économies associées sont donc liées au couple automobile/pétrole. Tout comme le secteur du transport aérien ajoute un surcoût aux billets d'avion lorsque le pétrole est cher (notamment parce que le carburant pour l'aviation est le seul carburant non taxé – subissant directement les fluctuations du brut), il faudrait se préparer à l'idée que de nombreux secteurs auront des coûts directement et indirectement impactés par l'augmentation du prix de l'énergie. Cette dépendance est une fragilité, il faut rechercher au cas par cas à augmenter notre robustesse aux crises à venir.

La complexité vient en partie de cette fragmentation des besoins, liée en partie à des frontières géographiques et temporelles qui s'estompent. Vouloir consommer de tout en permanence implique, des emplois en horaires variables et décalés, implique alors, une plus grande difficulté à organiser des services publics à des coûts maîtrisés, implique finalement d'augmenter la mobilité automobile. Finalement, et si les mobilités de demain se définissaient comme une large palette de niches aussi importantes à considérer les unes que les autres, nécessitant des relais pour comprendre ces multiples de besoin.

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