2017 Baidu lance son programme http://Apollo.auto qui se présente déjà comme le plus grand écosystème mondial avec 65 constructeurs et de nombreux acteurs du numérique. Tencent poursuit en formant une nouvelle alliance dédiée à l’intelligence artificielle pour l’automobile. Ce « club » abrite déjà Sebastian Thrun (le professeur de Stanford considéré comme le père de la Google Car), le président de BAIC, l’un des plus gros constructeurs du pays. « Nous voulons être un «connecteur» entre les différents acteurs de la filière», a précisé Chen Juhong, vice-présidente de Tencent, qui entend réaliser un «effort total» pour participer à la mise au point de la technologie de la voiture sans chauffeur. «Seuls ceux qui collaborent avec les spécialistes d’autres secteurs pour fabriquer les prochaines générations de voitures survivront, ceux qui veulent continuer à travailler dans leur coin mourront», tranche Xu Heyi, le patron de BAIC. Ces projets construisent à la fois un socle technique de logiciels, d’interfaces, de capteurs et actionneurs, mais aussi (et surtout) une méthode de collaboration et de travail d’un écosystème d’acteurs.
2020 Le gouvernement chinois oblige les constructeurs à équiper tous les véhicules vendus (thermique, électrique) de capteurs, logiciels pour construire de nouvelles “connaissances numériques des mondes physiques”. Tous les véhicules commercialisés deviennent ainsi des “crawlers” qui vont construire les cartes, indexer les informations des mondes physiques. Les véhicules neufs vont ainsi filmer, photographier toutes les rues, comme les crawlers du web le font pour les pages web. Ces crawlers intègrent les développements open source du programme Apollo pour les futurs véhicules autonomes. Un groupement public-privé est chargé d’exploiter et traiter les données produites, pour en redonner une partie aux industriels. De plus, les caméras permettent de contrôler automatiquement les plaques d’immatriculation des autres voitures. Ces obligations sont réglementaires et pilotées par l’Etat chinois. Les entreprises en bénéficient en ayant accès à une grande partie des données cartographique générées, des trafics, incidents, etc.
2025 Après les taxis, les 10 plus grandes mégalopoles chinoises obligent la circulation des VE dans un périmètre étendu et autorisent dans certains quartiers le fonctionnement de véhicules autonomes pour effectuer des trajets à la demande. Le contrôle est effectué par tous les véhicules en circulation. Cette décision conditionne le plus grand marché de voiture au monde, donc tous les constructeurs modifient leur plan et intègrent des offres de VE répondant aux normes chinoises. Apollo permet de créer les standards et propose une suite complète d’automatisation pour des véhicules serviciels.
2030 Les villes chinoises étendent progressivement leur périmètre d’interdiction des véhicules thermiques et certains états majoritairement urbain interdisent totalement la vente de véhicule thermique. Les zones d’utilisation des véhicules autonomes augmentent. Des offres commerciales de mobilité robotisée sont lancées par des groupements chinois dans plusieurs villes en Chine et USA. Au regard du marché et de l’expansion des industriels chinois, tous les constructeurs s’engagent dans une course pour modifier en profondeur leur stratégie et la planification des lancements véhicules électriques. Progressivement les collectivités mettent en oeuvre de nouvelles fiscalités basées sur l’usage des véhicules.
2035 en 5 ans, les prix des composants s’effondrent créant une palette de commodités totalement standardisée pour propulser le VE : batterie, contrôleur, moteur, logiciels, chargeur. Pour la robotisation, Apollo permet également de réduire les prix en standardisant les composants entre plusieurs constructeurs. Un nouveau marché émerge : des VE low cost produits spécifiquement pour des services de mobilité. Comme pour les vélos partagés, ces sociétés se développent à travers le monde. Deux grandes tendances se renforcent : des VE premium de luxe et des VE low cost intégrés dans des offres servicielles robotisées. Les ventes de véhicule thermiques sont désormais interdites dans la majorité des régions chinoises obligeant les autres pays à accélérer leur transition.
2040 90% des trajets sont réalisés en VE. Dans les villes, plus de 30% le sont en véhicules robotisés. Les usines gigantesques de batterie concentrées aux USA et Chine se développent maintenant en Europe. La chaîne de valeur est modifiée en profondeur puisque l’objet Véhicule Electrique urbain voit son prix tendre vers 5000 euros pour une durée de vie très longue, grâce à une grande réparabilité et versatilité. Ce composant s’intègre désormais dans des offres de mobilité intégrée dominée par une poignée d’acteurs mondiaux.
