D’un côté le transport des malades réalisé par des taxis coûte cher pour la Sécurité sociale, de l’autre c’est, pour ces derniers, un investissement qui trouve là un débouché pérenne. Cette situation est à la fois difficile à faire évoluer, et forcément non durable, dans le sens premier : « qui ne pourra pas durer ».
Ce mode de transport individuel, à la carte, sur de longues distances, réalisé avec des ressources fossiles coûte cher en €uro, et en externalités. Pourtant, des solutions technologiques sont déjà disponibles pour changer et optimiser l’usage de nos ressources énergétiques et économiques.
Que proposent les opérateurs de transports qui pourraient répondre aux potentiels futurs appels ? Essentiellement des outils de planification, d’optimisation de route ? N’avons-nous pas déjà à ce niveau des gains de productivité « simples et rapides »à aller chercher. Comme par exemple :
-
Lister les innovations disponibles et à venir qui permettront d’éviter des déplacements par des analyses à distance. Le domaine de la e-santé explose : voir cette synthèse récente.
-
Pour les patients qui doivent se déplacer, les professionnels de santé proposent plusieurs jours dans lesquels doit être transporté le malade (et ne fixe pas le jour et l’heure),
-
Une centrale récolte les demandes et optimise d’un point énergie/économie les circuits, les collectes des différentes personnes en fixant les dates et lieux. Cette centrale est avant tout un outil numérique. Tout existe.
-
Les taxis et autres « transporteurs » pourront réaliser le circuit indiqué en transportant plusieurs personnes, donc avec un facteur de réduction d’au moins 2.
Cette première proposition permettrait rapidement et à grande échelle d’automatiser les collectes et les déplacements. Il s’agit également de créer ainsi plusieurs niveaux de transport individuel motorisé : de la version Premium (le taxi actuel), jusqu’au Taxi collectif (comme cet exemple à Bruxelles pour la nuit, Collecto). La spécialisation par contexte, territoire, personne transportée est nécessaire. Les prochains outils d’optimisation de trajets sous contraintes intégreront tous ces paramètres. Seront-ils partagés ou propriétés des opérateurs ? Quand le logiciel capte de plus en plus la valeur, nous avons tous à y réfléchir.
Dès aujourd’hui les services rendus par un taxi sont en concurrence avec de plus en plus de services de mobilité. Cette concurrence ne va pas se réduire, elle va s’accentuer, se diversifier grâce aux nombreuses innovations numériques : le partage « paradoxal » d’un siège libre devient de plus en plus simple à mettre en œuvre (par l’offreur) et à expérimenter (pour le citoyen).
Les robots organiseront donc de plus en plus les déplacements pour réduire les coûts et donc les consommations d’énergie par service rendu : choix des dates, des lieux et des routes. Puis ils prendront progressivement le contrôle de la conduite : d’abord sous la forme de conseil temps réel et d’analyse en différée, puis sous la forme de bonus (si vous conduisez « bien » alors vous allez gagner …). Déjà aujourd’hui, tous les véhicules commercialisés aux USA sont équipés de boite noire pour des questions
d’assurance/accident. Ces mêmes boites noires seront utilisées pour « gérer » la conduite, vous conseillez, et vous surveillez. D’ici moins de cinq ans, sur les voitures neuves, les logiciels prendront le contrôle physique sur le véhicule : d’abord sur le freinage d’urgence (toujours la sécurité en premier), puis sur le franchissement involontaire de ligne, puis sur l’accélération contextualisée. Dès lors, quasiment tous les degrés de liberté du conducteur seront sous contrôle : choix du départ, de la route,
de la conduite.
Dans certains cas, certains territoires (déjà le Nevada et la Californie), et selon les salaires des conducteurs, les robots contrôleront tous les paramètres dynamiques. Les véhicules seront totalement autonomes. Certains constructeurs s’y préparent. Et pour de tout autre raison, Google s’y prépare aussi. Le transport des malades aura changé, le positionnement de la valeur aussi.