L'accès à la "vitesse bon marché" a permis d'accéder à la maison-jardin pour certains, à échapper à la pression des prix de l'immobilier pour d'autres, à se rapprocher de ses semblables pour la plupart. Cette opportunité d'accéder au "meilleur sol" se transforme petit à petit, mais sûrement, sous la forme de multiples risques, de multiples fractures, de multiples formes d'immobilités. Ainsi des gradients apparaissent : accès à l'emploi, accès aux loisirs et aux aux savoirs, accès aux autres.
Un autre échappatoire technologique devient possible: rajouter un degré de liberté, rajouter un nouveau plan. Mais cette opportunité pourrait ressembler aux possibilités précédentes, celles qui apparaissaient hier comme "sans limites", sans risques. Il n'en est rien, il faut dès maintenant penser en même temps le risque porté par l'innovation.
A Amritsar (Inde), l'arrivée de cybercar en 2014 apparaît comme une opportunité de réduire congestion, usage de voiture individuelle et pétrole. Ce nouveau plan rajouté sera-t-il pour autant accessible à tous, ou en priorité aux touristes pressés d'aller au Golden Temple.
Dans ces villes où, comme l'indique F.Bellanger, ni la voiture, ni les transports en commun ne pourront se développer, mais tous les modes hybrides bricolés sur la base du rickshaw et du "commun", quelles conditions faut-il rassembler pour que de cette opportunité technologique naisse un réel progrès pour tous les habitants ? Quels enseignements majeurs pouvont tirer pour nos territoires de l'utilisation massif des modes de transports efficaces de l'Inde et de la Chine ?