Ce blog a déjà abordé plusieurs fois le sujet de la confiance. Ce point clé ressort maintenant clairement comme étant un verrou majeur, donc une opportunité pour un ou plusieurs acteurs.
L'accord récent entre plusieurs multinationales (PSA, SNCF, Orange et Total) pour créer un fond d'investissement dans le domaine de la mobilité, montre la recherche de collaboration étendue, de synergies. Le sujet même des véhicules partagés, de la multimodalité qui oblige une certaine mise en commun des données d'une part, venant d'acteurs aujourd'hui concurrents, et d'autre part, ayant d'autant plus de valeurs qu'elles sont mutualisées.
Ce paradoxe aboutit au constat que la mise en commun de données, aujourd'hui éparpillées, et d'objets (véhicules) aujourd'hui possédés, augmentent la valeur de ces données et de ces objets par les services rendus qu'ils permettent étant mutualisés. Nous avons ainsi, uniquement par la mise en commun et le partage, créé de la valeur. Et c'est précisement cette création de valeur "éxogène" aux entreprises qui bloque les acteurs économiques à partager car ils ne la maîtrisent pas, ils ne la valorisent pas, ils craignent que d'autres récupèrent cette valeur. Les risques du partage condamnent alors le partage.
Imaginons maintenant qu'un nouvel acteur, extérieur au sujet de la mobilité, un tiers de confiance, propose de façon neutre et transparente de recueillir, mutualiser ces données, de garantir à tous les fournisseurs de données (acteurs économiques, collectivités, citoyens) que ces données seront traitées pour être soit anonymes, soit partiellement tronquées, … puis communiquées à tel ou tel acteur, dans telle ou telle condition. Ce tiers de confiance, sorte de plateforme numérique, se fera rénuméré pour ce travail, il garantira une protection totale et un usage adapté de chaque donnée, il gèrera un coffre fort numérique. Il ne devra par ailleurs ne faire "que cela", ne pas être un concurrent potentiel des entreprises dans le domaine des transports et de la mobilité. Techniquement, plusieurs acteurs pourraient jouer ce rôle, mais qui sera capable de rassembler et de rassurer tous les acteurs, de devenir l'intermédiaire numérique essentiel de ces flux de données ?
Par ailleurs, il permettra également au citoyen d'héberger une partie de plus en plus grande de ces documents, bonus/malus automobile, justificatifs. Cette dématérialisation permettra alors également de s'inscrire plus vite à un service (car tous les justificatifs seront communicables à quelque clics) et également d'en sortir plus vite, facilitant l'appropriation à grande échelle de nombreux services de mobilité.