« La sédentarité croissante constatée dans nos sociétés développées n’existe sous sa forme épidémique que depuis la deuxième moitié du XXème siècle. Facteur de risque de nombreuses maladies chroniques (cardiovasculaires, métaboliques, cancéreuses, psychiques…), elle concerne les deux tiers d’entre nous et s’étend plus drastiquement encore dans la génération de nos enfants. Ce processus de sédentarisation suit deux courbes de croissance successives : celle du développement des transports motorisés, limitant la dépense énergétique individuelle, et celle de la communication : télévisuelle dans un premier temps, informatique désormais qui nous absorbent dans un quotidien toujours plus savant mais de moins en moins actif. »
Extrait du rapport récent du Ministère de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative : Plan National de prévention par l’Activité Physique ou Sportive par Jean-François Toussaint.
Activité et motorisation
Dans l’espèce humaine, le gradient de dépense énergétique va désormais de l’absence quasi complète de mouvements, avec une mobilité urbaine totalement passive, entraînant le déconditionnement des principales fonctions de l’organisme, jusqu’à l’exercice intensif soutenu 6 à 10 heures par jour tel que le pratiquent les athlètes de haut niveau. La première situation de sédentarité absolue se rencontre dans les nations développées où elle accompagne l’essor de l’obésité. Elle gagne progressivement l’ensemble des pays en fonction de leur croissance économique et de l’incorporation du moteur, automobile surtout, dans leur schéma de développement. En France la courbe d’activité physique accélère son déclin au XXème siècle, suivant en cela la transition démographique qui voit passer en deux siècles le pourcentage d’emplois directement liés à l’agriculture de 65 à 4% tandis que celui du secteur tertiaire passe de 14 à 72%.
Ce que nous n’avons pu transformer de nos métabolismes cellulaires (qui restent dépendant de la production mitochondriale d’adénosine tri-phosphate), nous avons su l’obtenir à l’échelle de l’espèce par la « maîtrise » de la combustion du bois et du charbon des machines à vapeur des XVIIIème et XIXème siècles puis du pétrole de nos moteurs, chaudières et autres turbines qui convertissent en 2008 près de 90% de l’énergie consommée dans le monde. Cette utilisation massive de substituts énergétiques nous a considérablement aidés dans notre développement économique en nous permettant de transformer transitoirement de nombreux produits, éléments ou composants, comptabilisés comme création de richesses. Elle a aussi soutenu notre volonté d’adapter l’environnement à nos besoins alimentaires par l’augmentation des rendements agricoles, et nos besoins de chaleur ou de protection par l’élévation de murs, de tours et d’abris divers.
3 Recommandations sur 16 :
1. Lutter contre la sédentarité ; favoriser toutes les conditions de l’accès du plus grand nombre à l’activité physique OU sportive ; modifier les modes de déplacement en favorisant notamment la mobilité active (mobilité à force humaine ou mobilité « douce ») en aménageant les espaces publics pour les rendre favorables à ces modes de déplacement actifs ; les intégrer dans les cahiers des charges publiques (plan local d’urbanisme, voieries, projets d’urbanisation et d’aménagement du territoire…).
2. Développer des plans de déplacements actifs pour les écoles, les universités, les entreprises et les institutions, en commençant par le ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative.
3. Défiscaliser, à hauteur de 200 euros par an, les personnes qui résident dans un rayon de 10km de leur lieu de travail et qui s’y rendent à vélo.
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