En France, une autorité organisatrice de transports, habituellement abrégé en AOT, est une des collectivités auxquelles la loi d'orientation pour les transports intérieurs n° 82-1153 du 30 décembre 1982 dite Loti a confié la mission d'organiser les transports.
À l'échelle locale, les communes, ou plus souvent leurs regroupements, sont autorités organisatrices des transports urbains. Elles en assurent l'exploitation directe en régie ou bien la délèguent à des sociétés privées. Elles participent à l'équilibre financier des services grâce notamment au versement transport prélevé sur la masse salariale des entreprises situées dans leur périmètre des transports urbains (PTU).
La transition vers des services et solutions de mobilité appelle à un changement vers une autorité qui organise la mobilité sur un territoire de vie.
L'objectif doit être de gérer simultanément :
-
les contraintes sur l'auto-soliste pour le guider vers une mobilité plus robuste aux crises à venir, en s'intéressant particulièrement aux plus faibles, ceux qui ne choisissent ni leur lieux d'habitation, ni leur lieux, horaires et conditions de travail, et qui sont donc généralement contraints à l'automobile.
-
les solutions alternatives en développant une approche systémique de la mobilité et en se plaçant au niveau du citoyen/consommateur. Cette autorité devra être capable de proposer des services de mobilité supérieurs à l'automobile : moins chers, plus rapides, plus écologiques, avec plus de lien social. Pour le citoyen, le passage vers la multimodalité fluide devra être une expérience satisfaisante.
Pour détailler cette évolution des actuelles AOTU, je propose de revenir à la définition de l'autorité : du latin Auctoritas – augere augmenté, soit savoir augmenté. Le terme autorité à la même racine qu'un auteur, qui a l'autorité parce qu'il a augmenté son savoir.
Le sénat romain avait l'autorité, alors que l'empereur avait le pouvoir. Il faut donc bien découpler l'autorité du pouvoir. En matière de mobilité multimodale fluide, l'autorité devra donc d'abord augmenter son savoir, c'est à dire connaître et apprendre les besoins et les différentes formes de mobilités pratiquées, désirées, souhaitées des citoyens, et ceci en temps réel pour tous les modes de transport sur une large "zone de vie quotidienne".
Elle pourra alors transmettre en retour des informations fiables pour que chacun définisse les meilleurs modes, itinéraires, temporalités de ses déplacements en prenant sa responsabilité. Les technologies de l'information seront ici d'une aide précieuse pour réduire la charge mentale d'une mobilité multimodale. Si nous n'y réussissons pas, l'autorité échouera laissant la place à la force et la surveillance. Cette dernière, sous des formes très insidieuses, mettra en oeuvre des normes, des règles qui guideront les actes en réduisant les libertés réelles. La mobilité sera ainsi tracée, comptabilisée, sous quotas, utilisant des technologies de plus en plus intrusives.