Le PIPAME, Pôle Interministériel de Prospective et d’Anticipation des Mutations Economiques, présente aujourd’hui son rapport concernant les mutations économiques du secteur automobile.
Le PIPAME a pour objectif de construire en coordonnant l’action des départements ministériels un éclairage à un horizon de 5 à 10 ans de l’évolution des principaux acteurs et secteurs économiques en mutation, en s’attachant à faire ressortir les menaces et opportunités.
Le rapport a été construit par deux études successives. Une première réalisée par Futuribles a permis de lister et définir les principaux paramètres influents sur le secteur. Une seconde réalisée par le BIPE vise à utiliser ses paramètres pour les lier et proposer plusieurs scénarios, et une boîte à outils permettant d’explorer d’autres scénarios d’avenir en utilisant les contraintes, les tendances lourdes et les interactions.
Parmi les tendances lourdes, on retient par exemple : l’urbanisation, l’évolution des valeurs automobiles et des attentes sociales, l’impact réglementaire, la prise en compte du TCO de l’automobile, la transition vers des services de mobilité.
Les conséquences sur la filière automobile ont été étudiées avec une évolution inévitable vers des services d’usage avec un cohabitation de plusieurs types de véhicule : petits véhicules urbains, ployvalents, low cost, « verts », premium, intégrés dans des chaînes de mobilité, destinés à la location. Les questions deviennent : quelles seront les tailles de ces segments ? où sera-t-elle réalisée ? quels seront les leaders des nouvelles filières automobile-mobilité ? quels modèles économiques ?
Cette boîte à outils sera également utilisée par la Plate Forme Automobile, notamment par le groupe de travail Motorisations, permettant de définir des stratégies plus robustes aux crises à venir pour la plupart des industriels français.
Il est maintenant établi que l'automobile ne se conçoit que dans un système complexe (énergies, infrastructures, informations), pour plusieurs cibles (particuliers, entreprises), avec plusieurs modèles économiques (économie de l'objet ou des services), pour plusieurs usages (couteau suisse ou usage ciblé), pour des consommateurs de plus en plus différents, pour des usages adaptés localement alors que la plupart de ces industries sont mondiales.
Cette démarche participative incluant largement industriels et pouvoirs publics devrait maintenant élargir les limites du système : faire participer les collectivités territoriales pour construire simultanément des véhicules et des systèmes de mobilités adaptés aux conditions locales, et faire également participer les citoyens, les usagers des transports, pour que la voiture se marie plus et mieux avec tous les autres modes, pour que des services de mobilité innovants voient le jour, pour que, collectivement, on utilise mieux, beaucoup mieux, l’objet automobile qui a demandé tant d’efforts, tant de moyens financiers. Le temps de "l'intelligence des usages" est maintenant arrivé, imposant une conception nouvelle des objets, non plus pour le consommateur, ni avec le consommateur mais par le consommateur. Le temps des living labs automobile commence …