Maximiser ces intérêts individuels conduit jusqu’à présent à des solutions de mobilité individuelle obtenues par des objets (véhicule individuel) possédés. La théorie des jeux comme le dilemme du prisonnier (voir ici) nous indique que la recherche de cette maximisation individuelle de nos intérêts ne conduit pas à l’optimisation du système, et pour les transports, à la réduction des paramètres énergétique, pollution, congestion.
La transition, possible, souhaitable sous certaines conditions (voir ici), vers des mobilités individuelles et collectives obtenues par des objets partagés supposent « par définition » le partage d’un objet et/ou d’un espace commun pendant un voyage.
Ce partage pour présenter un intérêt technico-économique au regard des objectifs fixés (amélioration du rendement énergétique, réduction des coûts…) doit être associé à un certain niveau de confiance. Dans ce monde de mobilité partagée, mon intérêt personnel est donc que le partage, donc la confiance, rende opérationnel à moindre coût cette solution. Mais qu’est ce que la confiance ? quel prix aura cette confiance ? ou plus exactement quel sera son coût social et économique ? Et si ces solutions de mobilité permettaient à l’inverse d’instaurer une certaine confiance ? Deux voies principales s’ouvrent à nous.
Soit nous « choisissons » d’être assurés, par d’autres, que les objets partagés restent opérationnels pour atteindre nos objectifs individuels. Dans ce cas, les assurances se chargeront de proposer des produits renchérissant la mobilité, condamnant pour certains cette option, sans vraiment instaurer de confiance réelle entre les usagers.
Soit nous faisons de cette opportunité offerte notamment par les TIC une chance pour les industries, l’environnement et les citoyens en leur permettant de créer un nouvel espace public d’échanges créateur de confiance. Le coût économique sera alors réduit, et les bénéfices sociaux augmentés.
En complément, aujourd’hui déjà de nouveaux indicateurs (des notes, des étoiles, des commentaires) commencent à traduire, dans des sortes de monnaies virtuelles, une certaine forme de confiance : pour le covoiturage, pour l’achat/vente par exemple. Il est probable que notre avatar numérique intègrera de plus en plus ces indicateurs de confiance et rende visible la notion de « digne de confiance ». Ceci permettra de créer une nouvelle catégorie de « confiance » entre la confiance « première » et la pseudo confiance fournie par les sociétés marchandes. La confiance « première », décrite dans l’ouvrage de Michela Marzano (voir video ci dessous), est un saut vers l’inconnu, qui fait que, parce que nous sommes fragiles et conscients de cette fragilité, nous faisons confiance à l’autre. Nous connaissons le risque de la trahison, nous l’acceptons car malgré tout, faire confiance nous rends plus fort, et plus humain.
Michela Marzano
envoyé par franceinter. – L'actualité du moment en vidéo.
Les TIC pourraient permettre de créer une « confiance numérique ». Comme l’indique la FING dans leur expédition en cours sur la confiance numérique (voir ICI et blog ICI) par l’intermédiaire d’un tiers de confiance :
« La montée en puissance des dispositifs de Peer to Peer nous montre que, malgré la crise de "metaconfiance", les individus continuent d’agir en société, parfois sous des formes radicalement nouvelles. L’hypothèse proposée est que cette aspiration de confiance, insatisfaite mais incroyablement forte, a du mal à trouver son application dans les relations traditionnelles ou via les tiers de confiance habituels. D’où la tentation pour les individus de s’appuyer sur de nouveaux mécanismes de confiance souvent régis par essai-erreur par la communauté (dispositifs de "jugement" et de "promesse" par exemple, largement à l’œuvre dans le numérique). Derrière cette soif de confiance, on peut légitimement postuler sur une forme de disponibilité et d’écoute de la part des individus en recherche de mécanismes de confiance. Et qu’il y a donc de vraies réponses à inventer ou reconstruire, celles-ci pouvant venir du marché, des individus, des organisations, de la communauté… »
Nos avatars numériques et actions sur internet, créent ainsi une passerelle entre le numérique (les étoiles) et le réel (la rencontre avec l’autre lors du voyage commun en covoiturage par exemple). La confiance numérique porterait en elle le « digne de confiance », permettant d’échapper aux circuits marchands, de créer des solutions en partage, et ainsi de maximiser à la fois les intérêts collectif et individuel. Dans certains cas, (re)naîtra également, avec le temps, la confiance « primitive »…
1 commentaire
La confiance est au coeur de la discussion et à mon avis elle doit s’exprimer par la déontologie (dans les affaires) et sur des relations interpersonnelles directes.
La peur n’est pas loin entrainant des demandes de sanctions en cas de dérives constatées ou des resserement communautarisme ressentis comme excluant les autres. Un exemple pour le co voiturage ceux des grosses sociétés arrivent à trouver des véhicules par exemple en gérant un planing sur un intra net (internet accessible uniquement en interne), ceux des petites sociétés voisines ny ont pas toujours accès ou via un portail externe.
Dans cette discussion je trouve cela très interessant se poser des questions pour en débattre car c’est un aspect quotidien quenous rencontrons.
Je donne un exemple « métier »:
TAFA est un prestataire de formation et les gérants ont un réel soucis de « formation bienveillante » mais comment en donner la preuve? Et comment l’entreprise peut-elle confier des collaborateurs sans craintes légitimes. C’est bien la confiance et l’engagement mutuel – avec l’étroite collaboration des RH qui va être la clé de ce propos.
Sur notre site http://www.tafa.eu nous parlons de déontologie, et à titre personnel nous adhérns à des clubs éthiques… c’est un début mais il n’existe pas à ma connaissance de « conseil de l’ordre » des prestatres de services.
Je serais heureux d’avoir vos commentaires sur ce post ou directement à mon mail [email protected]
Bonne journée.