La carte, emblême majeur du territoire, incarne toujours une relation forte avec les transports. A l'ère du numérique, la mise à disposition de données cartographiques concerne toujours la majorité du temps nos mobilités.
La carte a toujours été utilisée pour penser le territoire, pour le représenter et donc pour penser les infrastructures de transports, puis pour organiser les principaux flux collectifs, placer les points d'arrêt, placer les gares. La carte s'est ensuite enrichie de guide pour permettre de contextualiser et d'avoir les "Points Of Interest". Un acteur avait tout compris : Michelin avec les cartes et le guide. Ces deux technologies avaient pour objectifs d'améliorer l'expérience de mobilité, à la fois dans l'objectif, le repas, et dans le moyen d'atteindre l'objectif, la route. La carte était alors une représentation du monde minéral, des infrastructure, de l'immobile. Le guide, lui, portait l'humain et le vivant.
Puis est apparu internet et le GPS …
Le projet YouAreHere est une petite usine à carte. Mais des cartes narratives qui vous racontent des histoires, des cartes humaines (voir aussi ces cartes).
"Every day for the next year, we will make a map of a city in which we have lived.
Each of these maps will be an aggregation of thousands of microstories, tracing the narratives of our collective experience. We will make maps of the little things that make up life — from the trees we hug, to the places where we crashed our bikes, to the benches where we fell in love.
Over time, we will grow this to 100 different maps of 100 different cities, creating an atlas of human experience.
We hope that by showing these stories, we empower people to make their city — and therefore the world — a more beautiful place.
You Are Here is a project of the Social Computing Group at the MIT Media Lab."
Quelques exemples :
Le mode de transport le plus rapide à Cambridge :
Accidents de Vélos à Cambridge et Los Angeles
Les plaintes pour nuisance sonore à Chicago :
Vers une biodiversité naturelle des données
Google offre dès aujourd'hui un assistant de mobilité (lire également l'article sur Android Wear) regroupant les cartes "minérales" enrichies de quelques données "humaines" avec Waze notamment, et quasiment l'intégralité des Points d'intérêt. Mais la prochaine bataille aura lieu autour des données produites par les citoyens en activité, et le croisement de ces données hétérogènes.
Ce n'est donc qu'un début. L'internet des objets commence, la voiture "connectée" produira des données. Après avoir voulu les protéger, les fermer, les garder pour soi, certains acteurs comprendront qu'ils ont plus à gagner à rendre aux citoyens les données les concernant et/ou à les mettre à disposition de régie de données. La valeur de la donnée n'est généralement pas connue à priori, elle se détermine à posteriori, une fois qu'elle a été croisée, hybridée avec d'autres données venant d'un autre domaine, d'autres acteurs (lire notamment la fiction N°7 et la MétaNote N°18 sur la demande). Cette "biodiversité" des données ouvrira des champs d'innovations.
Une fois les données accessibles, une multitude de représentation de notre territoire à fort pouvoir narratif pourra être créer. Aujourd'hui, aucun acteur industriel n'a pris cette position stratégique.