Le voyage est avant tout une expérience, intégrale, de tous nos sens. A la recherche du « beau ». Une expérience est avant tout un stimulus. La marche stimule notre cerveau et certains indiquent que « seules les pensées que l’on a en marchant valent quelque chose ». La carte et le guide ont été à l’origine du voyage, la numérisation modifie-t-elle ce paysage ? Quels sont les nouveaux acteurs et comment agissent-ils ? Quelles sont les couleurs primaires d’un voyage ?
L’expérience du voyage s’étend dans plusieurs dimensions. Spatial, tout d’abord, nous voyage(r)ons dans l’espace et sous les mers. Elon Musk nous promet déjà des hôtels en orbite, puis la lune et mars. Temporel également, le voyage s’étire avant, pendant et après le déplacement physique. Il s’augmente aussi de plusieurs dimensions pour devenir « Mobilis in Mobile » : en mobilité à l’étranger, j’échange avec mes amis en France et leur montre le paysage.
Les acteurs du numérique ont commencé par le plus simple à numériser et à indexer : le web. Puis le e-commerce a vu arriver Amazon et Ebay. Comme Nokia a découvert Android, l’industrie du voyage a découvert l’intermédiation des plateformes de réservation. Puis le monde physique est en train d’être numérisé, indexé. La carte et le guide sont dans notre poche, on les commande à la voix. La plateformisation est devenue le standard d’un succès. Emerge déjà d’autres possibilités pour faire du pair à pair sans plateforme. Le graal de la désintermédiation totale avec des voyages blockchainés …
Deux paramètres peuvent structurer quatre options radicalement différentes de l’avenir du voyage. Ces deux paramètres sont la mobilité et la connexion, et les opposés, l’immobilité et la déconnexion, offrant quatre terrains de jeux :
Connect ME : Mobile et Connecté
La vie est belle, nous restons dans notre zone de confort et sommes partout chez nous. L’assistant numérique nous guide, nous rassure, nous prévient. Notre mémoire numérique stocke chaque instant pour plus tard… On partage en temps réel, on fait vivre à nos réseaux et vice-versa. Airbnb en est l’emblème. Le tracking est le revers de la médaille. Vos traces alimentent les GAFA et NATU, il faut nourrir les Intelligences Artificielles pour qu’elles puissent mieux vous guider. Dans ce voyage, nous explorons sans explorer, nous visitons les parties du monde connectées. Jamais déçus parce que toujours bien notées, jamais nouveau non plus. Un fil nous relie sans cesse. Au cas où …
Re-Connect 2 ME : Mobile et Déconnecté
Mon préféré. Ce voyage est sans filet, à l’ancienne, low tech. Sans technologie, en dehors de ma zone de confort parce que précisément, c’est elle que je veux explorer avant tout. Dans ce voyage, nous explorons et découvrons, sommes déçus ou pas, ça peut surprendre, faire mal ou du bien. En tout cas, ça change, vraiment.
Virtualise ME : Immobile et connecté
Réalité virtuelle (concept forgé fin des années 80 par J.Lanier), high tech, holoportation (vidéo), réseau sociaux. Pourquoi se déplacer quand on peut tout découvrir de chez soi. Je reste dans ma zone de confort, et je découvre … Les plateformes numériques y livrent une bataille technologique. Les jeux, le réel, le virtuel, tout se mélange. Des stimuli …
Inside ME : Immobile et déconnecté
Devenue à la mode la méditation, sans doute le plus vieux voyage qui existe. Intérieur, décélération pour explorer ma zone de confort. Ce voyage est à découvrir, pour chacun ou en collectif.
Ces quatre visions de l’avenir du voyage brossent des extrêmes et donnent un aperçu des acteurs en présence. Ces extrêmes vont se combiner dans un patchwork pour que chacun compose ses voyages, les hybride en méditant dans un voyage connecté, en se déconnectant plusieurs jours chez soi. Les couleurs primaires du voyage commencent à apparaître et peu d’acteurs ne les ont aujourd’hui intégrées dans leur offre : le vrai, la transparence intégrale sur le pays, sa pollution, la tension sur l’eau ou sur l’alimentation et le bon.
Les trois couleurs primaires, le beau, le bon et le vrai, devraient conduire dans nos voyages à les reconsidérer. Dans certains cas, il vaut mieux ne pas voyager quand cela perturbe les écosystèmes, aider à distance les populations, se rendre utile autrement. Le voyage peut devenir un engagement dans l’action pour apporter ses compétences ou ses richesses.
La présentation complète :
Futur of travel from Les transports du futur