Le Centre d'Analyse Stratégique, dans son rapport sur les mobilités dans les territoires périubains et ruraux, décrivait un scénario noir possible dès 2015 : le risque de l'inaction.
- une proportion élevée de ménages résidant dans les territoires à faible densité ne pourrait plus faire face à l’augmentation brutale des dépenses obligatoires d’habitat et de transport liée aux coûts de l’énergie ;
- les prix immobiliers s’effondrent dans les zones périurbaines et rurales éloignées des emplois et des services ;
- les services – publics et privés – se replient vers les villes et centres denses, afin de garder une clientèle suffisante ;
- les « nouveaux pauvres » (classes moyennes inférieures), chassés des villes denses par la hausse des prix immobiliers se réfugient dans ces espaces délaissés où ils vivent à moindres coûts, à l’écart des services quotidiens assurés dans les territoires denses ;
- le Gouvernement arrête un projet national de traitement social des territoires périurbains et ruraux (personnes âgées isolées, familles en difficultés…), à l’instar de celui engagé dans les années 80 dans les zones sensibles.
François Bellanger (Transit City) nous propose dans un article récent le tableau actuel de cette mutation urbaine qui a lieu aux USA (voir graphique en bas d'article). L'enchaînement de trois facteurs combinés explique ces changements profonds : pauvreté, déclin de l'attrait et de l'usage de l'automobile et montée démographique de la Génération Y. Ces trois paramètres, auxquels s'ajoutent les opportunités/risques offerts par le numérique pour que d'autres acteurs bousculent le système, nous amènent vers le point de basculement (voir un précédent article sur ce sujet #tippingpoint) : Ce moment singulier qui conduit à un changement d'état irreversible.
Toutes les conditions sont rassemblées, soit nous attendons qu'elles déterminent notre futur, soit nous reconsidérons nos approches pour trouver une nouvelle voie. Le CAS propose notamment d'expérimenter un test de résistance énergétique des territoires en .
Afin d’évaluer ces risques, il est important d’identifier les territoires les plus fragiles, voire les ménages les plus dépendants de l’automobile pour lesquels une intervention préventive serait opportune, en croisant les paramètres de lieux d’habitation, de lieux de travail, de solutions de mobilité alternatives à l’automobile et de budgets disponibles
Une mesure concrète consisterait à proposer un test de résistance (ou crash-test) aux ménages, aux entreprises et aux territoires pour apprécier leur capacité de résistance aux facteurs de risques (tels que le prix de l’énergie) liés aux ruptures d’équilibres territoriaux qui se creuseraient entre les budgets, la disponibilité des services de proximité, les prix immobiliers et les conditions de mobilité. Des bases pour ce type d’outils à destination des ménages, des collectivités et des industries semble exister aux États-Unis (Housing+Transportation).
La mise en oeuvre de ces outils de compréhension et d'action nécessite au préalable de connaître les mobilités réelles pratiquées au quotidien par les citoyens et les entreprises. De nombreux exemples de procédé permettant d'accéder à ces données montrent que nous en avons les capacités technologiques, il reste à les déployer à grande échelle en ayant l'adhésion entière des usagers …
1 commentaire
On a beau essayer de rester optimiste, l’avenir n’apparait pas bien brillant. Les prix de l’energie, de l’habitat, de l’alimentation ne font qu’augmenter. Le salaire du travail par contre quand on a la chance d’en avoir un , quant a lui stagne.