La commission européenne vient de publier aujourd'hui sa feuille de route sur les transports. Le document est directement accessible ci dessous, ainsi qu'une vidéo. Tous les éléments sont disponibles ICI. Les ingrédients sont connus : moins de route, plus d'énergies décarbonées, l'urbain "zéro émission", internalisation des externalités …
Peut-on alors parler d'une nouvelle Feuille de route ? Ce document a le mérite d'indiquer clairement les paramètres clés : technologies véhicules, infrastructures, technologies de l'information et énergies. Il précise également l'état des lieux qui n'est pas "sustainable" : dépendance au pétrole, émissions de GEs, congestion, accessibilité, qualité de l'air, bruit, accidents … et donc que certains choix ne sont plus optionnels : améliorer l'efficacité énergétique des véhicules, optimiser la performance des mobilités multimodales, utiliser les outils de management et d'optimisation des trafics via les TIC.
La CE propose de considérer trois segments (déplacement urbain quotidien, interurbain et longues distances) pour améliorer la multimodalité permettant de mieux exploiter les transports en communs par exemple. Dix objectifs sont proposés :
1. Diminuer de moitié l'utilisation des voitures conventionnelles dans le transport urbain d'ici 2030. D'ici 2050, ces voitures devraient avoir disparu des villes. La logistique dans les principaux centres urbains se ferait sans émissions de CO2 d'ici 2030.
2. Atteindre les 40 % de carburant faible en émissions dans le secteur aérien d'ici 2050. Diminuer les émissions des carburants maritimes de 40 %, d'ici 2050 également.
3. D'ici 2030, faire basculer 30 % du trafic routier de marchandises, sur les distances de plus de 300 kilomètres, vers d'autres modes comme le rail ou la voie fluviale (plus de 50 % en 2050).
4. Achever un réseau européen de trains à grande vitesse d'ici 2050. En 2030, la longueur des voies ferroviaires à grande vitesse devrait avoir triplé. D'ici 2050, la majorité des transports passagers de moyenne distance se ferait par rail.
5. Mettre en place un réseau central de corridors transeuropéens de transport, multimodaux, d'ici 2030.
6. D'ici 2050, connecter les principaux aéroports de l'UE au réseau ferroviaire, de préférence à grande vitesse. S'assurer que les principaux ports maritimes soient suffisamment connectés au réseau de fret ferroviaire et, quand c'est possible, au réseau fluvial.
7. Assurer le déploiement complet du nouveau système européen de gestion du trafic aérien (SESAR) d'ici 2020 et le déploiement de systèmes équivalents dans les autres modes de transports (ERTMS pour le rail, système de transport intelligent pour la route, services d'information fluviale).
8. D'ici 2020, établir le cadre pour un système de transport multimodal intégré (information, achat des tickets, paiement).
9. D'ici 2020, diminuer de moitié le nombre de blessés sur la route et parvenir à un taux proche de zéro d'ici 2050. Faire de l'UE un « leader mondial » en sécurité et sûreté des transports aérien, ferroviaire et maritime.
10. Mettre davantage en application le système de « l'utilisateur payeur » et du « pollueur payeur », ainsi qu'une plus grande implication du secteur privé, pour éliminer les distorsions entre les modes, générer des revenus et s'assurer de financements pour les investissements futurs.
La CE indique également que les barrières entre les modes doivent être identifiées et levées pour accélérer le décloisonnement et aller vers la multimodalité, dans une approche intégrée, tout en insistant sur la transparence des coûts réels des différents modes /solutions de transports.
"To be more effective, technological research needs to be complemented with a systems’ approach, taking care of infrastructure and regulatory requirements, coordination of multiple actors and large demonstration projects to encourage market take-up."