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Pour une prise en compte de la mobilité des femmes

par Gabriel Plassat

Aujourd’hui encore, les temporalités des hommes et des femmes ne sont pas les mêmes, les salaires non plus, de même que les différentes tâches de la journée. Les déplacements et les modes utilisés sont donc eux aussi très différents de façon voulue ou pas. En moyenne, les femmes utilisent plus les transports publics avec des parcours plus complexes que les hommes.

Compte tenu des sentiments d’insécurité en milieu urbain, de nombreuses solutions visant à séparer hommes et femmes se développent à travers le monde (bus, métro, taxi), également les familles et les  célibataires … Fausses bonnes solutions ? Le partage d’un espace public commun pendant un temps donné s’apprend, normalement, depuis le plus jeune âge, de l’ascenseur au TGV. L’éducation doit donc rester notre principale voie d’action, en intégrant également dès la conception des transports publics et de l’urbanisme, la majorité des groupes ayant chacun leur représentation, leur usage des espaces urbains, leur sensibilité et leur angoisse. De nombreux exemples existent à l’étranger. Si nous ne parvenons pas à apprendre ce partage, l’isolement et la surveillance s’étendront, rendant limité voire impossible le développement des solutions de transport partagés.

Le secteur marchand s’emploi de son coté, à l’inverse, à spécialiser les consommateurs, à l’isoler, à lui proposer un produit apparemment « sur-mesure » : de l’automobile conçue pour les femmes, intégrant en plus une action philanthrope contre la violence faite aux femmes, aux assurances adaptées à ces dernières car moins accidentogènes.

 

Le développement des solutions de services de mobilité pourrait devenir un lieu propice à cette spécialisation à la fois pour mieux gérer la mobilité quotidienne des femmes, celle des enfants, mais également celle des marchandises consommées par le ménage, dont elles ont, encore trop souvent, la charge. Mais cette source de progrès apportée par les services ne doit pas venir conforter voire amplifier un mauvais équilibre social, elle devra permettre au contraire de mieux répartir nos tâches, de mieux gérer nos déplacements et notre logistique familiale.

Prendre en compte les différences, les spécificités de multiples groupes, des 4 puis 5 générations qui vivront ensemble, les comprendre, les intégrer dans nos villes, nos modes de transport seront indispensables pour que l’on puisse mieux partager ces espaces publics mobiles.

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