Ces outils modernes sont à l'évidence de puissants modes de communication, de réseaux, pour échanger des informations, et le faire savoir. Mais un article d'InternetActu (issu du blog de Brad Burhnam) nous éclaire également sur leur capacité à générer de la gouvernance.
“La valeur de Twitter n’est pas dans le logiciel qui s’exécute sur leurs serveurs, il est dans le contenu que 180 millions de personnes partagent. C’est la même chose avec Facebook. Certains diront qu’Apple fait beaucoup, mais l’expérience de l’iPhone a beaucoup à voir avec les 200 000 applications créées pour s’exécuter sur le périphérique.
Beaucoup de gens ont commencé à utiliser le terme écosystème pour décrire ces grandes plates-formes. Un terme qui capte leur valeur décentralisée, leur caractère émergent… sauf que les écosystèmes n’ont pas de point de contrôle central.” Or Apple, Facebook ou Twitter, pour garder ces trois exemples, règnent en maître sur leurs environnements. “Cela n’arrive pas dans un écosystème. La bonne analogie serait plutôt un gouvernement.
“Facebook est un gouvernement. Les utilisateurs de Facebook sont des citoyens, et les développeurs d’applications Facebook sont les entreprises privées qui alimentent une grande partie de l’économie. Apple, Twitter, Myspace, Craigslist, Foursquare, Tumblr et tout autre réseau important d’utilisateurs engagés (y compris certains services de Google) jouent un rôle similaire. (…)
“Une fois que vous commencez à penser à ces plates-formes web comme des gouvernements, la question logique est de savoir quel genre de gouvernement sont-elles ? Une chose est sûre – aucune de ces plates-formes n’est une démocratie. Elles sont contrôlées par des oligarchies de fondateurs, d’investisseurs ou d’actionnaires. Ce n’est peut-être pas un mal : tant que les citoyens (utilisateurs) peuvent se déplacer librement d’un gouvernement à un autre, avec un coût de commutation à peu près nul (…). Mais cela met une prime particulière sur les politiques d’émigration et les droits de propriété. Suis-je propriétaire de mes propres données ? Puis-je les exporter librement ?”.
Cette ambivalence s'illustre dans deux exemples ci dessus d'utilisations dans des applications liées aux transports : un compte twitter pour une ligne de car entre Nice et Sophia et une page Facebook pour une ligne de car entre Lyon et Bougoin Jallieu.
Les usagers échangent alors informations temps réel, retards, nouveau trajets ou avis, et peu à peu selon les contenus en terme de qualité et quantité, se structurent pour créer un mode de gouvernance 2.0. L'autorité organisatrice et l'exploitant devront alors tenir compte de ce "nouvel" acteur aux caractéristiques non négligeables :
-
ubiquité totale en tous lieux tout le temps,
-
pouvoir de se fédérer instantanément,
-
réseau étendu à la mémoire inaltérable,
Ces outils pouvant se créer "ex-nihilo", sans aucun accord préalable, les autorités et opérateurs doivent apprendre à en tenir compte, à les utiliser pour améliorer le service rendu, à identifier ensemble les limites de ces plateformes.