Il est intéressant de connaître les évolutions prévues pour les stations services de carburants fossiles quand de nouvelles énergies souhaitent se développer. Opportunités de changement ? Est ce que la station service ne doit pas devenir un lieu multimodal, multiénergies, un lieu de commerce où les marchandises commandées sur internet rencontreront les personnes, mobile en fonction de la demande ?
Comme l'indique le blog Transit City, il y a des pistes de réflexions avec ces quelques propositions présentées dans le cadre du concours "Design the gas station of the future" organisé par le magazine Good. La bonne nouvelle est que la station service du futur ressemblerait à tout sauf à celle d'aujourd'hui, et pourrait même complètement disparaître. Ca serait la fin d'un lieu apparu il y a à peine 100 ans. Mais, dans une société nomade, est-ce crédible ?
Des petites stations-service souvent " encastrées " au rez-de-chaussée d'immeubles ou situées dans des sous-sols de parkings, doivent en effet faire face, d'une part, à la rude concurrence des stations de proche banlieue et d'autre part, elles se retrouvent parfois littéralement " rayées " de la carte suite à la mise en place d'un programme de rénovation urbaine, les nouvelles normes environnementales les éliminant d'office.
Et cela ne devrait pas s'arrêter, pour celles qui " résistent " encore. Car dès le 31 décembre prochain, de nouvelles normes environnementales encore plus contraignantes entreront en vigueur. Les stations, aussi modestes soient-elles, devront s'y conformer sous peine de fermeture administrative. Des normes qui imposent des modifications très coûteuses telles que le remplacement des cuves enterrées par des réservoirs à double paroi, l'installation de systèmes de récupération des vapeurs sur les pompes, ou encore la création d'aires étanches pour les camions-citernes de livraison. Des investissements à hauteur de 40.000 € par station. Impossible pour les indépendants qui vendent moins de 500 tonnes de carburant par an.
A plus ou moins court terme, donc, le nombre de stations-service parisiennes est amené à diminuer. Une nouvelle étape dans la crise du marché du carburant qui touche aujourd'hui l'Hexagone. Rappelons en effet que Shell a cédé les deux tiers de son réseau, BP a vendu 416 de ses stations, Total va fermer 500 points de vente, et Esso envisage d'en faire autant. Le marché ne serait plus rentable. Les hypermarchés quant à eux, pourraient abandonner les stations d'autoroute, devenues trop coûteuses depuis le raccourcissement des durées de concessions et les nouvelles exigences imposées par les compagnies autoroutières.
Il est également possible de réinventer l'intérêt premier de cette infrastructure : lieu de livraison de marchandises, hotel, lieu de culture, lieu multimodal en complément d'un chargement rapide d'énergie fossile. L'achat de carburant électricité va, là aussi, bouleverser ce lieu, le chargement étant plus lent, Better Place lance d'ailleurs un concours de design sur le sujet.