Tout nous y conduit… Techniquement faisable dans quelques années ou une décennie (voir article de Ricardo), la conduite automatique est l’objet de nombreux travaux internationaux : l’armée américaine via le DARPA organise un challenge de conduite automatique en milieu urbain, les cybercars sont déjà exploités pour des applications de mobilité sur des sites industriels ou touristiques, et préfigurent des applications commerciales pour le transport public. Notons que de nombreux acteurs français sont reconnus dans ce domaine (INRIA, Robosoft, Induct, Paristech…).
Economiquement intéressant pour l’exploitant qui réduit les coûts de chauffeur, donc pour la collectivité, ces technologies pourraient également permettre d’ouvrir de nouvelles lignes aujourd’hui non « rentables », et d’améliorer également la capacité des véhicules.
Pour autant, est-ce que la suppression du conducteur est, dans tous les cas, un avantage, un point positif pour l’usager qui pouvait encore communiquer avec une personne ? Ne faut-il pas profiter de cette opportunité pour améliorer la qualité du trajet et faire de ce déplacement une « croisière » ? Finalement, et si la valorisation du temps de transports devenait un enjeu essentiel pour les acteurs ?
Aux USA, pays de l’avion, certaines compagnies d’autocars proposent des services (wifi, siège large, …) entre les principales villes -le temps de transport n’est plus le seul critère. B.OBAMA a annoncé des bus scolaires équipés de wifi avec des logiciels éducatifs adaptés pendant les trajets, et Orange-Veolia équipent des bus de la ligne A14 express (entre Mantes-la-jolie et la Défense) pour utiliser le Wifi à travers « un portail d’infos et de divertissements tout au long de leur trajet ». La zone de transit (l’arrêt du bus) doit également être soignée pour ne plus créer de rupture dans la mobilité.
Certains, comme la SNCF, commence à spécialiser les trajets avec des « ambiances » typées : IDZEN (silence, calme), IDZinc (bar, salle de jeux, cinéma) et IDZap (convivialité, communication, connexion).
Peut-on imaginer que l’automatisation du bus urbain permette, par les économies générées, de proposer, sur certains trajets, des artistes, des groupes d’échanges, des formations …