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Truck 2020, et si l’avenir du camion préfigurait celui de l’automobile ?

par Gabriel PLASSAT

Après Automotive 2020, Clarity beyond chaos, IBM nous propose, avec Truck 2020, une vision des 10 prochaines années de l’industrie du camion et bien au-delà. S’appuyant sur un large réseau de consultant, et sur des entretiens menés avec 93 dirigeants de 13 pays représentant la totalité de la chaîne de valeur, IBM identifie 5 actions impératives à mener par ce secteur.

Ces propositions sont analysées, et des analogies avec le secteur de l’automobile, identifiées. En effet, la professionnalisation des acheteurs de véhicules légers neufs, le développement à venir des services de mobilité conduisent à une mutation lourde dans le mode de commerce des automobiles. A ce titre, l’industrie du camion pourrait bien préfigurait les changements de modèles économiques du monde automobile, comme les technologies majeures qu’elle lui a apportées (turbocompresseur, injection directe, common rail, combustion homogène…).

Ibm1IBM analyse l’écosystème complet du transport de marchandises, incluant le développement urbain, les contraintes environnementales, les spécificités locales de plus en plus grandes dans un monde globalisé, mais également les évolutions du travail. L'évolution des forces agissant sur cette industrie est clairement indiquée :


 

 

 

Les 5 propositions, à engager dès que possible, sont :

·     Résoudre le dilemme de la globalisation : en développant des modèles rentables intégrés globalement ou spécialisés par régions. Ce choix sera essentiel pour construire une stratégie de développement. L’intégration verticale nécessite une standardisation poussée des organes, des plates formes, des indicateurs et des méthodes de conception. La spécialisation permet se mieux d’adapter aux conditions locales de plus en plus variées notamment liées aux réglementations et conditions de circulation. Il est également possible de combiner intégration et spécialisation sur certains marchés bien identifiés, c'est-à-dire de mener à la fois une rationalisation, standardisation tout en étant agile et réactif pour d’autres marchés. Dans tous les cas, les acteurs doivent collaborer pour engager les transformations suivantes :

o    Poursuivre l’harmonisation des régulations,

o    Participer au développement des normes pour les hybrides,

o    Développer des solutions pour améliorer les véhicules existants (retrofit)

o    Collaborer avec les agences et ONG environnementales.

·     Redéfinir la marque : Le véhicule devient de plus en plus une « commodité », la marque s’érode avec des différences entre les marchés matures et les marchés en croissance. Néanmoins, les constructeurs devront établir leur marque autour de solutions globales pour leur client, en passant du véhicule à des solutions plus large de mobilité. « Customers want transportation solutions-not simply a truck ». Pour cela, 3 thèmes sont à intégrer au plus vite pour se différencier : TIC, développement de services complets, qualité des services orientés client. En 2020, les 3 critères de choix majeurs seront : l’efficacité énergétique, le coût total de possession (TCO) et les performances environnementales. Et si on regardait l’automobile de 2020 à travers ce prisme ? Aujourd’hui, en France, la moitié des achats des véhicules légers neufs est réalisés par des professionnels. Cette part est en croissance et on sait en complément que des services de mobilité impliquant des gestionnaires de véhicules vont se développer dans les années à venir.

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IBM propose que l’industrie du lourd travaille les pistes suivantes :

o    Services d’apprentissage de la conduite, du marché du carbone et de l’efficacité,

o    Services d’amélioration de parc existant par les post traitement, l’hybridation, les APU (Auxiliary Power Unit), voire la remise en état,

o    Location longue durée de véhicules, pneumatiques, batteries,

o    Services de solutions télématiques pour fournir des données en temps réel des véhicules, de leur exploitation et leur performance.

Cette transition majeure nécessite un changement radical des modèles économiques, des développements de produit et de l’après vente.


·     Permettre le déploiement des technologies : Intégrer plus d’innovations, plus vite pour répondre notamment aux contraintes environnementales. Etre capable de choisir les énergies selon les marchés en développant des véhicules versatiles, et également être capable d’améliorer le parc existant en développant des solutions adaptées. Pour produire des services de mobilité, l’information va prendre une place majeure, le véhicule sera alors connecté à son environnement pour améliorer sa productivité. Des standards devront être développés, ainsi que des expérimentations en exploitation réelle. L’industrie du véhicule léger connaît les mêmes problématiques, et même si l’amélioration des véhicules existants est aujourd’hui inimaginable, de nouveaux acteurs pourraient s’en charger.

·     Enrichir les partenariats : Dans cet environnement complexe, nouer des partenariats ada
ptés permet d’accroître sa robustesse aux crises. 3 secteurs sont proposés par IBM :

o    Partenaires dans les pays émergents,

o    Partenaires dans l’écosystème de la mobilité comme les gestionnaires du trafic urbain, les opérateurs d’autres modes, les industries permettant d’accéder à l’hybridation.

o    Partenaires pour le développement de services.

La mobilité des personnes connaît les mêmes questions, les mêmes besoins. Des méthodes et des approches similaires pourraient être capitalisées.

·     Transformer les compétences des salariés : pour effectuer ces transitions. Là encore comme pour le secteur automobile, un besoin de changement apparaît au niveau des formations initiales et au cours de la carrière professionnelle.

Plus que jamais, dans de nombreux domaines comme la R&D, les expérimentations, les TIC ou les services, les industriels des objets permettant d’assurer des mobilités pour les biens et les personnes devront travailler ensemble. Ainsi par exemple, les industriels du cycle, par les technologies qu’ils développent concernant des moteurs de très faibles cylindrées, vont dans les années à venir voir leur produit se développer sur des véhicules légers, alors que les véhicules lourds pourront dans certains cas d’hybridation abriter des GMP issus du monde automobile, voire des APU (auxiliary Power Unit) issus du cycle.

En parallèle des technologies, les modèles économiques permettant de proposer de nouveaux services, les méthodes permettant d’adapter localement des solutions mondiales en faisant participer citoyens, élus, collectivités auront de grandes similitudes, donc besoin de collaboration.

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