Les similitudes entre crises énergétique et sanitaire sont intéressantes, en témoigne le récent article dans Les Echos, tant au niveau du fond scientifique, que de la forme médiatique. « Les crises sanitaires [resp. énergétiques] vont se multiplier et nous serons de plus en plus souvent confrontés à ces situations où le pouvoir politique est mal à l'aise face à une opinion publique sceptique. Les décideurs sont coincés entre ce que les gens veulent entendre et ce que la science peut leur dire », résume Claude Le Pen, économiste de la santé à l'université de Paris Dauphine.
« Il est illusoire de parler de vaccin sans aborder la manière dont la vaccination [resp. les solutions de carburant alternatif] est perçue dans la société. Les rumeurs diffusées sur Internet révèlent des craintes que nous devons prendre en compte », indique le député-médecin Jean-Pierre Door (UMP), rapporteur d'une mission parlementaire sur le H1N1 qui vient de démarrer. Assurément, une nouvelle approche initiée dans le Grenelle devient incontournable mais longue, complexe, ardue.
« Il ne faut pas laisser la technostructure décider sans consulter ceux qui sont au plus près des besoins », remarque Thierry Amouroux, donc proposer un autre dialogue entre industries, pouvoirs publics, experts et citoyens.
Des médecins (encore !) donnent une alerte jugée « raisonnable » par le journal québécois Le Devoir contre l’exploration et l’exploitation d’une mine d’uranium. « Non seulement l'exploitation d'une mine d'uranium présente une menace pour la santé et l'environnement, mais la compagnie impliquée n'a pas la crédibilité nécessaire pour susciter la confiance. » Pour avoir confiance, il faudra partager des savoirs, restaurer l’autorité (au sens de savoir augmenté, voir là), inventer de nouvelles méthodes de collaboration étendue.