Ce colloque détaillé dans une note précédente a connu un certain succès puisque la salle du Monde Professionnel affichée complet. L'ensemble des intervenants de la matinée (Veolia, Zipcar, Europcar, RATP, Orange) ont tous détaillé les multiples limites de l'automobile possédée, le besoin de changement, l'intérêt des TIC citant à nombreuses reprises l'iPhone. Tous ont également mentionnés la nécessité de collaboration, d'ouverture des bases de données, de partage d'informations.
Pourtant ces acteurs de l'écosystème de la mobilité individuelle sont pour la plupart des sociétés marchandes, tous visent le poste actuellement libre de chef d'orchestre de la mobilité – être capable de proposer une multimodalité fluide en temps réel à un large public. Ce paradoxe entre le besoin de partage, de collaboration étendue et les brevets ou les copyrights à venir est semblable au combat que se livre Linux et Windows.
La table ronde de l'après midi consacrée à la mutation de l'objet automobile a permis à M.Feillard responsable de la prospective automobile de PSA de rappeler les fondamentaux de cette industrie lourde soumise aujourd'hui à de multiples contraintes normatives (environnement, sécurité notamment). Si la vision idéaliste du matin a convaincu tout le monde, le retour à la réalité industrielle, économique et sociétale a été plus douloureux : la voiture, malgré tout, domine la mobilité des personnes. TNS Sofre a rappelé en quelques chiffres les parts de marché de l'autopartage et covoiturage, quelques pourcents; les gens se montrent "intéressés".
Pour tenter de faire mieux et de proposer une mobilité supérieure, il faut connaître et accepter les performances de l'automobile, : aujourd'hui une voiture coûte moins de 6000 euros pour une durée de vie de 10 ans, démarre instantanément et assure 20°C dans l'habitacle quelque soit la température extérieure, 1000 km d'autonomie, remplissage en moins de 3 minutes partout – tout le temps. La technologie du spacial au prix de l'électroménager, aucun concurrent n'a réussi aujourd'hui à faire mieux. Et pourtant, nous devons rapidement réduire nos émissions de GES, la pollution locale, la congestion…
Nous aurons donc besoin de véhicule à haute efficacité énergétique à bas prix tout en améliorant fortement l'usage. Les services sont une réponse mais pas uniquement. Un usage intelligent n'a pas forcément besoin d'être géré par autrui, les TIC ne sont également pas absolument nécessaires si nous sommes capables de communiquer simplement et d'avoir confiance … Des solutions simples développées par des citoyens pour des citoyens sont également des voies à privilégier : covoiturage, location de particulier, …
A cette occasion, le séminaire organisé par l'ADEME et la plate forme collaborative ont été annoncé, ainsi que l'ouverture d'un Appel à Manifestation d'Intérêt sur la mobilité en 2010.