{"id":763,"date":"2010-03-17T16:15:41","date_gmt":"2010-03-17T16:15:41","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=763"},"modified":"2017-11-02T16:38:34","modified_gmt":"2017-11-02T16:38:34","slug":"les-energies","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2010\/03\/les-energies.html","title":{"rendered":"M\u00e9taNote TdF 4 – Les \u00e9nergies"},"content":{"rendered":"
Cette M\u00e9taNote vise \u00e0 faire un bilan dans le domaine des \u00e9nergies utilis\u00e9es pour les transports. Le graphique suivant est sans appel, en France, la consommation d'\u00e9nergie est focalis\u00e9e sur la route, donc sur le p\u00e9trole. Est-ce que cette concentration est robuste aux cygnes noirs (voir ici<\/strong><\/a><\/span> – \u00e9v\u00e8nements fortement improbables qui changent tout quand ils arrivent)? Quelles \u00e9volutions de la demande de transport, de l'offre \u00e9nerg\u00e9tique peut-on d\u00e9j\u00e0 envisager ? Dans un monde de services de mobilit\u00e9, quelle pourrait \u00eatre la place d'un \u00e9nerg\u00e9ticien ?<\/p>\n <\/a> <\/p>\n Les carburants sont pourtant issus de proc\u00e9d\u00e9s de hautes technologies faisant appels \u00e0 des connaissances, des outils de simulations de premiers ordres. En effet, l\u2019exploration \u00e0 plusieurs milliers de m\u00e8tres sous l\u2019eau jusqu\u2019au raffinage n\u00e9cessitant des proc\u00e9d\u00e9s sous contraintes \u00e9conomiques et environnementales sans cesse renforc\u00e9es, l\u2019industrie p\u00e9troli\u00e8re <\/em>commercialise des produits dont le public ignore encore la nature exceptionnelle. Essentiellement fa\u00e7onn\u00e9s par la nature et le temps, les produits p\u00e9troliers poss\u00e8dent en effet de hautes caract\u00e9ristiques (notamment leur densit\u00e9 \u00e9nerg\u00e9tique en volume et la propri\u00e9t\u00e9 d\u2019\u00eatre liquide \u00e0 temp\u00e9rature \/ pression ambiante, crit\u00e8res importants pour les transports) \u00e0 un prix tr\u00e8s bas, biaisant notre rapport \u00e0 l\u2019\u00e9nergie. La pr\u00e9sentation ci-dessous de l'UFIP dresse un bilan r\u00e9cent :<\/p>\n Ce mariage {moteur thermique \/ p\u00e9trole}, a balay\u00e9 d\u00e8s le d\u00e9part tous les produits concurrents utilis\u00e9s auparavant : \u00e9lectricit\u00e9, gaz, charbon pulv\u00e9ris\u00e9, huile\u2026 Pour moins de 7000 euros (et demain encore moins !), le v\u00e9hicule d\u00e9marre par toutes les temp\u00e9ratures ext\u00e9rieures, assurant rapidement 20 +\/-<\/sup> 0.5\u00b0C<\/sup> dans l\u2019habitacle, roule \u00e0 plus de 100 km\/h en quelques secondes. Dot\u00e9e d\u2019une autonomie de plus de 1000 km assur\u00e9e par un remplissage effectu\u00e9 en seulement 2 minutes, ne n\u00e9cessitant quasiment aucun entretien durant 250 000 km, l\u2019automobile {moteur thermique \/ p\u00e9trole} rassemble les technologies du spatial au prix de l\u2019\u00e9lectrom\u00e9nager. Aucun concurrent n\u2019a, \u00e0 ce jour, r\u00e9ussi \u00e0 \u00e9galer ces performances<\/strong>. Pourtant des contraintes en croissance s\u2019imposent de plus en plus fortement \u00e0 la soci\u00e9t\u00e9, n\u00e9cessitant d\u2019\u00e9tudier d\u2019autres voies. <\/p>\n Cette mobilit\u00e9, au singulier, bas\u00e9e sur une seule solution, une seule \u00e9nergie, un seul mod\u00e8le \u00e9conomique, une poign\u00e9e d\u2019acteurs industriels, est confront\u00e9e simultan\u00e9ment<\/strong> \u00e0 plusieurs contraintes : environnementales (pollution locale, GES), \u00e9nerg\u00e9tiques (diversification, bilan complet du puits \u00e0 la roue, dommages collat\u00e9raux de type concurrence vis-\u00e0-vis de l\u2019alimentaire), sociales (co\u00fbts d\u2019usage en croissance<\/a><\/span><\/strong>, d\u00e9pendance de certains m\u00e9nages fragiles \u00e0 l\u2019automobile<\/a><\/span><\/strong><\/span>, sanitaires (ob\u00e9sit\u00e9<\/a><\/span><\/strong>, internalisation des externalit\u00e9s<\/a><\/span><\/strong> et \u00e9conomiques (\u00e9volution des comportements d\u2019achat des v\u00e9hicules neufs<\/a><\/span><\/strong>, comp\u00e9tition internationale).<\/p>\n Il convient donc de mettre en \u0153uvre des mobilit\u00e9s<\/strong>, au pluriel, plus robustes aux crises \u00e0 venir<\/a><\/span><\/strong>, adapt\u00e9es aux conditions locales impliquant pour la premi\u00e8re fois les citoyens\/consommateurs dans la co-production des outils et des m\u00e9thodes, plus \u00ab propres et efficaces \u00bb, utilisant nos d\u00e9chets et des \u00e9nergies co-produites localement donc mieux s\u00e9curis\u00e9es<\/a><\/span><\/strong>, communicantes avec les infrastructures – les v\u00e9hicules – les citoyens – les \u00e9nergies, et bas\u00e9es sur des mod\u00e8les \u00e9conomiques des objets et des services. <\/span> <\/p>\n Les compagnies deviennent des \u00e9nerg\u00e9ticiens multi-produits travaillant le gaz naturel \u00e9ventuellement liqu\u00e9fi\u00e9, les sables bitumineux et le charbon, la biomasse issue d'arbres \u00e0 rotation rapide oux d'algues micro ou macroscopiques (voir ici<\/a><\/span><\/strong>, ici<\/a><\/span><\/strong>, ici<\/strong> <\/a>et ici<\/a><\/span><\/strong>), les d\u00e9chets m\u00e9nagers et industriels, ou d'autres co-produits industriels. La polyg\u00e9n\u00e9ration \u00e0 partir d'une multitude de "mati\u00e8res" deviendra la norme, avec deux cons\u00e9quences :<\/span><\/p>\n <\/p>\n Pour favoriser l\u2019innovation, le progr\u00e8s continu, il nous faudra, comme le propose la Directive Europ\u00e9enne sur les v\u00e9hicules propres et efficaces, utiliser l\u2019approche \u00ab technology neutral<\/strong> \u00bb et, plut\u00f4t que de choisir des solutions technologiques \u00e0 priori, d\u00e9finir des crit\u00e8res de performance<\/strong> : polluants, GES, ressources en eau, en m\u00e9taux pr\u00e9cieux, production de d\u00e9chets recyclables, nucl\u00e9aires, du puits \u00e0 la roue,<\/strong> du berceau \u00e0 la tombe\u2026 Cette d\u00e9marche complexe, permettant de proposer des bilans par fili\u00e8re, ne sera sans doute jamais termin\u00e9e<\/strong><\/a>, de \u00ab nouveaux \u00bb polluants sont d\u00e9couverts ou plut\u00f4t de nouveaux impacts sanitaires (comme le NO2<\/sub>), de nouveaux liens sont \u00e9tablis comme \u00e9nergie-alimentaire. C\u2019est pourtant la seule voie qui nous permettra, collectivement en impliquant le plus largement possible la soci\u00e9t\u00e9 \u2013 ONG, citoyens engag\u00e9s, industriels, pouvoirs publics nationaux, locaux, europ\u00e9ens, de construire \u00e0 la fois des indicateurs de performance, des m\u00e9thodes de partage de connaissance et de d\u00e9bat, et finalement de choisir ensemble les solutions les mieux adapt\u00e9es<\/strong><\/a>.<\/p>\n <\/span> <\/p>\n Nous serons donc en transition permanente, int\u00e9grant de nouvelles \u00e9nergies, s\u00e9lectionnant les meilleures par usage, par territoire, par application, ce qui est directement oppos\u00e9 aux standards du m\u00e9tier qui n\u00e9cessite des investissements lourds, donc des choix pour le long terme. Il convient alors de mettre en oeuvre des outils pour g\u00e9rer ces transitions tant au niveau technologique que social. <\/p>\n
A la diff\u00e9rence du v\u00e9hicule, les vecteurs \u00e9nerg\u00e9tiques n'ont jamais fait r\u00eaver les citoyens. La r\u00e9cente publicit\u00e9 de Michelin est particuli\u00e8rement \u00e9clairante: la m\u00e9chante pompe \u00e0 essence qui ponctionne l'argent durement gagn\u00e9 du m\u00e9nage… <\/p>\n\n