{"id":759,"date":"2010-03-19T09:59:14","date_gmt":"2010-03-19T09:59:14","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=759"},"modified":"2010-03-19T09:59:14","modified_gmt":"2010-03-19T09:59:14","slug":"notre-mobilite-estelle-previsible-ou-modelisable","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2010\/03\/notre-mobilite-estelle-previsible-ou-modelisable.html","title":{"rendered":"Notre mobilit\u00e9 est-elle pr\u00e9visible ou mod\u00e9lisable ?"},"content":{"rendered":"

La r\u00e9cente \u00e9tude (voir ici<\/a><\/span><\/strong>) mise en lumi\u00e8re par un article de la FING (voir des extraits ci dessous et ici<\/a><\/span><\/strong>) montre que nos comportements de mobilit\u00e9 sont relativement pr\u00e9visibles. <\/p>\n

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\u201cNous sommes tous d\u2019une mani\u00e8re ou d\u2019une autre ennuyeux. Les individus spontan\u00e9s sont largement absents de la population. Malgr\u00e9 de grandes diff\u00e9rences dans les mod\u00e8les de d\u00e9placements, nous avons trouv\u00e9 que la plupart des gens sont \u00e9galement pr\u00e9visibles\u201d<\/em>, reconna\u00eet le professeur Barabasi, directeur du Centre de recherche sur les r\u00e9seaux complexes<\/a> au New Scientist<\/em><\/a>. La pr\u00e9visibilit\u00e9, explique-t-il repr\u00e9sente la probabilit\u00e9 que nous sachions pr\u00e9voir les all\u00e9es et venues d\u2019un individu dans l\u2019heure suivante, en se basant sur ses trajets pr\u00e9c\u00e9dents. Cette pr\u00e9visibilit\u00e9 n\u2019est pas li\u00e9e \u00e0 la distance parcourue : ceux qui font de grands voyages r\u00e9guliers (les \u201cjetsetters<\/em>\u201c) comme ceux qui restent \u00e0 proximit\u00e9 de chez eux (les \u201chomebodys<\/em>\u201c) sont \u00e9galement pr\u00e9visibles, \u00e0 quelque 93 %. <\/p>\n

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\"Exemples<\/p>\n

Alors qu\u2019on pourrait penser qu\u2019il est plus difficile de pr\u00e9dire le mouvement de ceux qui voyagent beaucoup, l\u2019\u00e9tude (.pdf)<\/font><\/a> a montr\u00e9 le contraire : malgr\u00e9 notre h\u00e9t\u00e9rog\u00e9n\u00e9it\u00e9 dans nos d\u00e9placements, nos sch\u00e9mas de d\u00e9placements sont r\u00e9guliers, routiniers et tous \u00e9galement pr\u00e9visibles. Autre surprise, cette r\u00e9gularit\u00e9 et cette pr\u00e9visibilit\u00e9 ne diff\u00e8rent pas significativement selon les cat\u00e9gories sociales ou la densit\u00e9 d\u00e9mographique : quel que soit notre \u00e2ge, notre sexe, notre groupe linguistique, que nous habitions \u00e0 la campagne ou en ville, notre mani\u00e8re de bouger est pour tous \u00e9galement pr\u00e9visible !<\/p>\n

\u201cLes individus suivent tous un motif simple, ind\u00e9pendamment du temps et de la distance qu\u2019ils parcourent, et ils ont une forte tendance \u00e0 retourner aux endroits qu\u2019ils ont visit\u00e9s auparavant\u201d<\/em>, explique le sp\u00e9cialiste des r\u00e9seaux. Pas s\u00fbr que la routine soit pour autant enracin\u00e9e dans la nature humaine, comme le laisse penser le chercheur : notre mode de vie s\u00e9dentaris\u00e9 nous contraint par exemple \u00e0 revenir toujours \u00e0 nos domiciles\u2026 Mais c\u2019est en tout cas un bon exemple des multiples mod\u00e8les que l\u2019\u00e9tude des r\u00e9seaux permet de mettre \u00e0 jour, comme il le d\u00e9tail dans son livre \u00e0 para\u00eetre, intitul\u00e9 Bursts<\/a><\/em> (Eclats<\/em>, sous-titr\u00e9 \u201cles mod\u00e8les cach\u00e9s derri\u00e8re tout ce que nous faisons\u201d, Amazon<\/a>). <\/p>\n

Ce comportement pr\u00e9visible permet d\u2019entrevoir une large gamme d\u2019applications dans le domaine de la mod\u00e9lisation des ph\u00e9nom\u00e8nes \u00e9pid\u00e9miques, la gestion des ressources en t\u00e9l\u00e9communications, l\u2019urbanisme ou l\u2019ing\u00e9nierie des trafics. D\u2019autant que de nombreux mod\u00e8les utilis\u00e9s jusqu\u2019\u00e0 pr\u00e9sent sont construits sur l\u2019hypoth\u00e8se que les gens se comportent de fa\u00e7on al\u00e9atoire\u2026 Nathan Eagle, directeur du Laboratoire de l\u2019ing\u00e9nierie des syst\u00e8mes sociaux au MIT<\/a>, qui travaille sur des sujets similaires \u2013 et a montr\u00e9 notamment que 85 % du temps, nous sommes localis\u00e9s dans des endroits o\u00f9 nous avons nos habitudes -, semble plus optimiste, puisqu\u2019il insiste sur la longue tra\u00eene de nos comportements (.pdf)<\/a> : 15 % de notre temps est d\u00e9volu \u00e0 des localisations vari\u00e9es qui nous prennent moins d\u2019un pourcent de notre temps. <\/p>\n

Nos routines permettent d\u2019envisager de concevoir les villes et b\u00e2timents afin qu\u2019ils s\u2019adaptent \u00e0 la fa\u00e7on dont les gens se comportent vraiment, plut\u00f4t que de la fa\u00e7on dont les planificateurs pensent qu\u2019ils se comportent. \u201cLe principal impact de cet enseignement va \u00eatre sur le monde en d\u00e9veloppement, notamment pour les villes qui ne disposent pas de planification urbaine traditionnelle\u201d<\/em>, estime-t-il. <\/p>\n

Pas si s\u00fbr. L\u2019\u00e9tude des mobilit\u00e9s permet par exemple de montrer que le succ\u00e8s du v\u00e9lo \u00e0 Copenhague n\u2019est pas un hasard d\u00fb seulement \u00e0 une politique volontariste de la ville\u2026 Mais qu\u2019il est li\u00e9 \u00e0 une r\u00e9partition tr\u00e8s homog\u00e8ne des \u00e9quipements. Comme le signalait un dossier du Groupe Chronos sur le sujet<\/a>, pour augmenter la part modale du v\u00e9lo dans les d\u00e9placements, la ville de Copenhague a affich\u00e9 que d\u2019ici 2015 (.pdf)<\/a>, 90 % des habitants devaient se trouver \u00e0 15 minutes maxi \u00e0 pied ou \u00e0 v\u00e9lo d\u2019un parc, d\u2019une piscine ou d\u2019un espace naturel\u2026 Et pour optimiser encore l\u2019emplacement de ces \u00e9quipements, il va \u00eatre encore plus n\u00e9cessaire de comprendre les parcours des habitants qui dorment dans leurs t\u00e9l\u00e9phones mobiles.<\/p>\n

Il est int\u00e9ressant de voir que nos mobilit\u00e9s, au global, pourraient se pr\u00e9voir par le biais d'apprentissage mettant en oeuvre par exemple des r\u00e9seaux de neurones. Pour devenir mod\u00e9lisable, il faudra \u00e9galement connaitre ou apprendre l'impact de param\u00e8tres ext\u00e9rieurs de type m\u00e9t\u00e9o, accidents, gr\u00e8ves … Et ainsi quantifier la robustesse de nos syst\u00e8mes. Alors nous pourrons g\u00e9rer au mieux simultan\u00e9ment les offres et les demandes multimodales en temps r\u00e9el, partager en cons\u00e9quence les voiries, adapter les tarifs et les taxes.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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