{"id":61,"date":"2014-06-24T08:55:04","date_gmt":"2014-06-24T08:55:04","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=61"},"modified":"2015-07-21T16:35:31","modified_gmt":"2015-07-21T16:35:31","slug":"les-innovations-sociales-et-les-differentes-formes-dintelligences-collectives","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2014\/06\/les-innovations-sociales-et-les-differentes-formes-dintelligences-collectives.html","title":{"rendered":"Les innovations sociales et les diff\u00e9rentes formes d'intelligences collectives"},"content":{"rendered":"

L'ADEME lance un appel d'offres sur ce sujet. Tous les renseignements sont accessibles par ce lien<\/strong><\/a>.<\/p>\n

L\u2019innovation sociale : des pratiques anciennes mais une notion en \u00e9mergence<\/strong><\/p>\n

La notion d\u2019innovation sociale conna\u00eet un essor important depuis quelques ann\u00e9es : \u00ab on observe un foisonnement d\u2019individus et de collectifs qui cherchent, inventent, construisent pour r\u00e9pondre aux besoins que ni la puissance publique, ni les acteurs traditionnels du march\u00e9 ne semblent en capacit\u00e9 de satisfaire \u00bb<\/em> (Peugeot, 2012).<\/p>\n

\"Ardoise-innovation-sociale\"<\/a><\/p>\n

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Il existe de nombreuses d\u00e9finitions de cette notion, comme par exemple :<\/p>\n

\u00ab L\u2019innovation sociale consiste \u00e0 \u00e9laborer des r\u00e9ponses nouvelles \u00e0 des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du march\u00e9 et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coop\u00e9ration des acteurs concern\u00e9s, notamment des utilisateurs et usagers. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou service, que le mode d\u2019organisation, de distribution, dans des domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la sant\u00e9, la lutte contre la pauvret\u00e9, l\u2019exclusion, les discriminations\u2026 Elles passent par un processus en plusieurs d\u00e9marches : \u00e9mergence, exp\u00e9rimentation diffusion, \u00e9valuation \u00bb <\/em>– D\u00e9finition du Conseil sup\u00e9rieur de l\u2019\u00e9conomie sociale et solidaire (CSESS)(AVISE 2014).<\/em><\/p>\n

L\u2019innovation sociale reste une notion polys\u00e9mique : \u00ab nouvelle r\u00e9ponse \u00e0 un besoin, nouvelle solution \u00e0 un probl\u00e8me social, changement dans les modes d\u2019organisation du travail, dans les processus de mise en \u0153uvre des politiques publiques etc\u2026 si ces th\u00e8mes apparaissent fr\u00e9quemment dans les nombreuses d\u00e9finitions que l\u2019on trouve sur le sujet, ils ne suffisent pas \u00e0  faire de l\u2019innovation sociale un concept clair. L\u2019innovation sociale est en effet employ\u00e9e dans de multiples contextes, par des acteurs ayant des perspectives diverses et s\u2019adossant \u00e0 des th\u00e9ories ou des visions politiques h\u00e9t\u00e9rog\u00e8nes \u00bb<\/em> (Besan\u00e7on et al, 2013). <\/em>Il semble cependant qu\u2019une dimension commune \u00e0 toutes les d\u00e9finitions soit celle d\u2019engagement et de capacitation des individus (Science for Environment Policy, 2014).<\/p>\n

Innovations sociales et intelligences collectives<\/strong><\/p>\n

Les collectifs mettent en \u0153uvre depuis toujours des processus en commun, des projets, des innovations. Pour cela, plusieurs formes d\u2019intelligence collective peuvent \u00eatre identifi\u00e9es, elles coexistent souvent en m\u00eame temps. L'intelligence collective est la capacit\u00e9 d'un groupe de personnes \u00e0 collaborer pour formuler son propre avenir et y parvenir en contexte complexe[1]<\/strong><\/a>.<\/strong><\/p>\n

L'intelligence collective originelle<\/em> est tout simplement l'intelligence en petit groupe. Elle op\u00e8re autour d\u2019un point commun, un objet, un symbole : une tribu, une \u00e9quipe de sport, un groupe de musique, une \u00e9quipe projet. Puis, progressivement, le nombre de participants a augment\u00e9.<\/p>\n

En organisant et synchronisant des collectifs d'intelligence collective originelle, l'intelligence collective pyramidale<\/em> a permis de construire et administrer des cit\u00e9s, des pays, d'inventer les avions de ligne, d'envoyer des satellites dans l'espace, de conduire des orchestres symphoniques, de trouver des vaccins. Ces 120 derni\u00e8res ann\u00e9es, l'essor des t\u00e9l\u00e9communications a consid\u00e9rablement augment\u00e9 les leviers de puissance de cette forme d'intelligence collective.<\/p>\n

L'intelligence collective pyramidale a bien entendu des limites : contrairement \u00e0 l'intelligence collective originelle, elle d\u00e9montre une incapacit\u00e9 structurelle \u00e0 s'adapter aux sols mouvants, impr\u00e9visibles et disruptifs de la complexit\u00e9. Or notre monde devient complexe, impr\u00e9visible.<\/p>\n

Emergent aujourd\u2019hui de nouvelles formes d\u2019intelligence collective globale, port\u00e9es par des outils num\u00e9riques, permettant \u00e0 des collectifs de se synchroniser, d\u2019innover, d\u2019\u00e9changer, et progressivement de formuler eux-m\u00eames des r\u00e9ponses \u00e0 leurs probl\u00e8mes.<\/p>\n

Il est donc important d\u2019analyser dans les diff\u00e9rents projets d\u2019innovations sociales les formes d\u2019intelligence collective mises en \u0153uvre, les richesses cr\u00e9\u00e9es et \u00e9chang\u00e9es, tant par les utilisateurs que par les porteurs de ces projets. Le MIT engage actuellement un guide consacr\u00e9 \u00e0 l\u2019intelligence collective en faisant participer diff\u00e9rentes communaut\u00e9s d\u2019expertise au projet[2]<\/strong><\/strong><\/a>.<\/p>\n

Pourquoi s\u2019int\u00e9resser aux  innovations sociales ?<\/strong><\/p>\n

Pour assurer une transition \u00e9nerg\u00e9tique et environnementale, la France pr\u00e9sente des objectifs tr\u00e8s ambitieux : r\u00e9duction de 17 % des \u00e9missions de gaz \u00e0 effet de serre par rapport \u00e0 1990, atteinte d\u2019une part de 23 % d\u2019\u00e9nergies renouvelable dans la consommation d\u2019\u00e9nergie finale d\u2019ici 2020, et r\u00e9duction de 38 % des consommations des b\u00e2timents existants en 2020 par rapport \u00e0 2007.<\/p>\n

Les outils, mesures et jeux d\u2019acteurs actuels ont clairement leurs limites et il est essentiel d\u2019explorer et d\u2019utiliser de nouveaux leviers d\u2019actions.<\/p>\n

Les innovations sociales se positionnent comme l\u2019un de ces nouveaux leviers potentiels : certaines d\u2019entre elles entrent parfaitement dans les cibles d\u2019actions de l\u2019ADEME et d\u2019autres mettent en \u0153uvre des \u00e9volutions majeures en mati\u00e8re de comportement, d\u2019achat ou d\u2019engagement social dont il est d\u00e9licat d\u2019estimer et d\u2019extraire les seules cons\u00e9quences environnementales.<\/p>\n

Dans le champ d\u2019intervention de l\u2019ADEME, les initiatives qu\u2019il est possible de qualifier d\u2019innovations sociales sont nombreuses. On peut citer notamment, sans pr\u00e9tendre \u00e0 l\u2019exhaustivit\u00e9, les circuits courts alimentaires, la consommation collaborative, la mutualisation des services comme le covoiturage ou l\u2019autopartage entre particuliers, l\u2019habitat participatif, les projets d\u2019\u00e9nergie renouvelables participatives, les communaut\u00e9s \u00e9nerg\u00e9tiques locales\u2026 Certaines d\u2019entre elles sont d\u00e9j\u00e0 bien install\u00e9es et document\u00e9es, d\u2019autres sont encore en \u00e9mergence.<\/p>\n

L\u2019ADEME doit donc \u00eatre capable de comprendre ces initiatives, comment elles ont \u00e9merg\u00e9 et de d\u00e9velopper des moyens d\u2019actions sp\u00e9cifiques envers elles.<\/p>\n

Ces initiatives soul\u00e8vent deux types de question :<\/p>\n