{"id":4848,"date":"2017-06-15T11:38:33","date_gmt":"2017-06-15T11:38:33","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=4848"},"modified":"2017-06-15T15:04:45","modified_gmt":"2017-06-15T15:04:45","slug":"crawlers-devorent-carte","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2017\/06\/crawlers-devorent-carte.html","title":{"rendered":"Les crawlers d\u00e9vorent la carte"},"content":{"rendered":"

La carte est consubstantielle aux transports. Pourtant bient\u00f4t ce sera un souvenir. La carte, telle que nous la connaissons, reproduit \u00ab\u00a0vu de haut\u00a0\u00bb une repr\u00e9sentation du territoire, de la g\u00e9ographie, des infrastructures. Elle indexe le min\u00e9ral, l\u2019immobile. Son utilisation impose de l\u2019orienter et de se projeter dans cette repr\u00e9sentation pour se guider ou s’imaginer le chemin.<\/p>\n

\"\"<\/a>La carte est morte vive la carte<\/strong><\/p>\n

Le num\u00e9rique bouleverse cette repr\u00e9sentation. Il n\u2019y a plus besoin de proc\u00e9der \u00e0 ce rituel. En fait, il ne s\u2019agit plus de carte mais de mod\u00e8les simul\u00e9s des mondes physiques. Et ces mod\u00e8les ne sont visibles qu\u2019\u00e0 travers des interfaces. St\u00e9phane Vial dans sa th\u00e8se l\u2019\u00eatre et l\u2019\u00e9cran propose une premi\u00e8re caract\u00e9ristique du ph\u00e9nom\u00e8ne num\u00e9rique <\/strong>(lire cet article sur la r\u00e9volution num\u00e9rique<\/a>)<\/strong>. C\u2019est un noum\u00e8ne, c’est \u00e0 dire qu’il n’est pas visible, qu’il ne se manifeste pas sans interface<\/strong>. La mati\u00e8re calcul\u00e9e, dont les traces num\u00e9riques pour les transports ou la logistique, circule \u00e0 toutes les \u00e9chelles et devient le r\u00e9el en perfusant les flux d’objets physiques. \u00ab\u00a0Parce qu’elle est d’essence math\u00e9matique, c’est \u00e0 dire imperceptible, la mati\u00e8re calcul\u00e9e est d’abord noum\u00e9nale<\/em>\u00ab\u00a0.<\/p>\n

Le ph\u00e9nom\u00e8ne num\u00e9rique est aussi id\u00e9alit\u00e9 (programmable), interactivit\u00e9 (interaction), virtualit\u00e9 (simulation), versatilit\u00e9 (instable), virtualit\u00e9 (simulation), r\u00e9ticularit\u00e9 (autrui-phanique), destructibilit\u00e9 (n\u00e9antis\u00e9), fluidit\u00e9 (thaumaturgique), ludog\u00e9n\u00e9it\u00e9 (jouable).<\/strong><\/p>\n

Noum\u00e8ne num\u00e9rique d’abord r\u00e9serv\u00e9 aux math\u00e9maticiens, la mati\u00e8re calcul\u00e9e se programme et appara\u00eet r\u00e9active \u00e0 travers des interfaces. Elle devient interactive avec l’utilisateur. La profondeur de cette interactivit\u00e9 augmentant de plus en plus, l’utilisateur devient de plus en plus acteur et concepteur, renfor\u00e7ant l’attractivit\u00e9 et donc l’interactivit\u00e9. Le design y joue, encore une fois, un r\u00f4le central.<\/p>\n

Notre assistant personnel de mobilit\u00e9 (APM) est cette interface qui r\u00e9agit, qui produit des r\u00e9alit\u00e9s informatiquement simul\u00e9es. Cette virtualit\u00e9 permet de donner une repr\u00e9sentation visible r\u00e9elle des ph\u00e9nom\u00e8nes qui op\u00e9rent invisiblement. Ces interfaces \u00ab\u00a0rassembl\u00e9es dans notre poche\u00a0\u00bb permettent aux noum\u00e8nes num\u00e9riques de devenir r\u00e9alit\u00e9, de se manifester.\u00a0Vous pensiez que la carte \u00e9tait strat\u00e9gique dans les transports. Vous avez raison. Mais maintenant il ne faut plus pensez carte mais \u00ab\u00a0mondes physiques simul\u00e9s<\/em> \u00bb, interfaces riches, API pour automatiser la production et l\u2019utilisation de la quasi-totalit\u00e9 des informations par des robots.<\/p>\n

Dites bonjour aux crawlers<\/strong><\/p>\n

Petit d\u00e9tour vers le web\u2026. Google propose un moteur de recherche qui propose en premier les r\u00e9sultats que les autres chercheurs ont jug\u00e9 pr\u00e9f\u00e9rable. Pour cela Google indexe les pages en d\u00e9veloppant des logiciels sp\u00e9cifiques qui vont \u00ab\u00a0crawler<\/strong>\u00a0<\/a>\u00bb le web. Ces crawlers parcourent les mondes num\u00e9riques sans cesse. Ils classent, taggent et permettent de retrouver une aiguille dans une botte de foin en 0,036 sec. Le syst\u00e8me est boucl\u00e9\u00a0: ce sont les recherches et les clics qui vont pond\u00e9r\u00e9s les pages et orient\u00e9s les futures recherches.<\/p>\n

Google prolonge cette strat\u00e9gie dans les mondes physiques. Il s\u2019agit d\u2019indexer toutes les connaissances des mondes physiques pour apporter une r\u00e9ponse en 0,036 sec \u00e0 une future recherche d\u00e9pos\u00e9e uniquement avec quelques mots. Nom du restaurant, panneaux de circulation, N\u00b0 d\u2019immeuble \u00e9crit en chiffre romain ou pas, \u2026 tout cela est d\u00e9j\u00e0 index\u00e9 par le couple voiture \u00e0 conduite humaine (Google Street View) et logiciels de traitement d\u2019images. Ce sont les premiers crawlers des mondes physiques, lents, couteux.<\/p>\n

La strat\u00e9gie \u00ab\u00a0indexation du monde physique\u00a0\u00bb se structure en 3 \u00e9tapes :<\/strong><\/p>\n