{"id":4779,"date":"2017-02-06T08:58:03","date_gmt":"2017-02-06T08:58:03","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=4779"},"modified":"2017-05-05T12:53:55","modified_gmt":"2017-05-05T12:53:55","slug":"environnemental-covoiturage-distance","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2017\/02\/environnemental-covoiturage-distance.html","title":{"rendered":"Quel est l\u2019impact environnemental du covoiturage de longue distance?"},"content":{"rendered":"
Cet article a \u00e9t\u00e9 r\u00e9dig\u00e9 par Mathieu Chassignet (ADEME), Romain Fau (Blablacar), Gautier Jacquemain (6t-bureau de recherche) et Audrey Wolfovski (Blablacar)<\/em><\/p>\n Contexte<\/strong><\/p>\n Le covoiturage de longue distance a connu une forte croissance ces derni\u00e8res ann\u00e9es, dans le sillage de Blablacar qui en est devenu l\u2019acteur de r\u00e9f\u00e9rence. Diff\u00e9rents travaux se sont interrog\u00e9s sur l\u2019impact que peut avoir son d\u00e9veloppement en termes de kilom\u00e8tres parcourus en voiture ou d\u2019\u00e9missions de gaz \u00e0 effet de serre. Cela suppose de conna\u00eetre pr\u00e9cis\u00e9ment le taux de remplissage des \u00e9quipages constitu\u00e9s, ainsi que le report modal induit, c\u2019est-\u00e0-dire le moyen de transport qui aurait \u00e9t\u00e9 utilis\u00e9 par le conducteur et les passagers si le covoiturage n\u2019avait pas pu \u00eatre utilis\u00e9.<\/p>\n Deux \u00e9tudes r\u00e9centes ont abord\u00e9 cette question\u00a0:<\/p>\n Ces deux \u00e9tudes utilisent des m\u00e9thodologies diff\u00e9rentes et aboutissent \u00e0 des r\u00e9sultats contradictoires\u00a0: le CGDD conclut \u00e0 un impact l\u00e9g\u00e8rement d\u00e9favorable sur le trafic routier (le covoiturage cr\u00e9erait plus de trafic qu\u2019il n\u2019en \u00e9vite) alors que l\u2019ADEME conclut un impact favorable sur le trafic routier et les \u00e9missions de gaz \u00e0 effet de serre.<\/p>\n Afin d\u2019affiner les r\u00e9sultats et d\u2019y voir plus clair, nous avons utilis\u00e9 de nouvelles donn\u00e9es r\u00e9elles, directement issues de Blablacar (notamment pour le remplissage des v\u00e9hicules) et avons men\u00e9 de nouvelles analyses \u00e0 partir de la base de donn\u00e9es de l\u2019enqu\u00eate ADEME de 2015.<\/p>\n Donn\u00e9es utilis\u00e9es<\/strong><\/p>\n Donn\u00e9es Blablacar<\/em><\/p>\n Les donn\u00e9es 2015 \/ 2016 de l\u2019op\u00e9rateur montrent que\u00a0:<\/p>\n Donn\u00e9es ADEME<\/em><\/p>\n Nous avons men\u00e9 de nouvelles analyses sur la base de donn\u00e9es de l\u2019enqu\u00eate de 2015. La r\u00e9partition des moyens de transport qui auraient \u00e9t\u00e9 utilis\u00e9s en l\u2019absence de covoiturage, que ce soit pour le conducteur ou le passager, est repr\u00e9sent\u00e9e dans le tableau suivant. Pr\u00e8s de \u00be des conducteurs auraient effectu\u00e9 le trajet seul dans leur voiture s\u2019ils n\u2019avaient pas eu la possibilit\u00e9 de covoiturer. 22 % auraient pris le train (TGV, TER, Intercit\u00e9s, etc.), et 5 % n\u2019auraient pas effectu\u00e9 le d\u00e9placement. Du c\u00f4t\u00e9 des passagers, 67 % auraient utilis\u00e9 le train, 17 % une voiture et 13 % n\u2019auraient pas effectu\u00e9 le d\u00e9placement.<\/p>\n <\/a>\u00a0\u00a0 Moyen de d\u00e9placement qui aurait \u00e9t\u00e9 utilis\u00e9 sans le covoiturage<\/em><\/p>\n Dans le d\u00e9tail, on voit que les modes de substitution \u00e9voluent en fonction de la taille de l\u2019\u00e9quipage, en particulier pour le passager. Lorsque le taux de remplissage est \u00e9lev\u00e9, le passager aurait moins eu tendance \u00e0 utiliser sa voiture et plus tendance \u00e0 utiliser le TGV. En effet, les trajets sur lesquels le taux de remplissage est \u00e9lev\u00e9 correspondent plus souvent \u00e0 des d\u00e9placements entre grandes m\u00e9tropoles, sur lesquels la demande est forte. Il existe donc plus souvent une offre de TGV disponible. Inversement sur les trajets pour lesquels le taux de remplissage est faible, le passager aurait davantage eu tendance \u00e0 utiliser sa voiture. Ces trajets correspondent plus fr\u00e9quemment \u00e0 des d\u00e9placements impliquant des villes ou agglom\u00e9rations plus petites.<\/p>\n <\/a>Moyen de d\u00e9placement qui aurait \u00e9t\u00e9 utilis\u00e9 sans le covoiturage en fonction de la taille de l\u2019\u00e9quipage<\/em><\/p>\n Impact sur le trafic routier<\/strong><\/p>\n Entre 26 et 32 % des conducteurs auraient utilis\u00e9 un autre moyen de transport que la voiture ou n\u2019auraient pas effectu\u00e9 le trajet s\u2019ils n\u2019avaient pas pu covoiturer. En moyenne, un trajet effectu\u00e9 en covoiturage induit ainsi 99 km suppl\u00e9mentaires parcourus en voiture.<\/p>\n <\/a>NB\u00a0: le trajet moyen est de 347 km<\/em><\/p>\n NB2\u00a0: VP = voiture particuli\u00e8re<\/em><\/p>\n Entre 15 et 21 % des passagers auraient effectu\u00e9 le trajet avec leur voiture s\u2019ils n\u2019avaient pas pu covoiturer. En moyenne, cela induit une \u00e9conomie de 120 km pour l\u2019ensemble des passagers d\u2019un \u00e9quipage.<\/p>\n <\/a>NB\u00a0: le trajet moyen est de 347 km<\/em><\/p>\n NB2\u00a0: compte tenu des \u00e9quipages avec 5 et 6 passagers, la cat\u00e9gorie \u00ab\u00a04 passagers et plus\u00a0\u00bb correspond \u00e0 un moyenne de 4,44 passagers.<\/em><\/p>\n Le diff\u00e9rentiel de kilom\u00e8tres parcourus est donc de 21 km en moins par \u00e9quipage, ce qui repr\u00e9sente 6 % de la distance moyenne parcourue pour un trajet en covoiturage.<\/p>\n Les d\u00e9tours r\u00e9alis\u00e9s par les conducteurs pour r\u00e9cup\u00e9rer ou d\u00e9poser les passagers ont \u00e9t\u00e9 n\u00e9glig\u00e9s. En effet, l\u2019enqu\u00eate a montr\u00e9 qu\u2019un tiers des conducteurs ne r\u00e9alisaient aucun d\u00e9tour. Les deux tiers restants r\u00e9alisent un d\u00e9tour qui reste inf\u00e9rieur \u00e0 5 km dans la majorit\u00e9 des cas.<\/p>\n\n
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