{"id":4772,"date":"2017-01-27T13:11:33","date_gmt":"2017-01-27T13:11:33","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=4772"},"modified":"2017-05-05T12:54:35","modified_gmt":"2017-05-05T12:54:35","slug":"les-gafa-territoires","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2017\/01\/les-gafa-territoires.html","title":{"rendered":"Les GAFA et les territoires"},"content":{"rendered":"

Dans le cadre du lancement de France IA<\/a><\/strong>, strat\u00e9gie nationale, ce post aborde surtout l\u2019IA faible et le r\u00f4le des territoires. Olivier Ezratty offre une synth\u00e8se compl\u00e8te sur le sujet [pdf<\/a><\/strong>]. L\u2019IA faible est maintenant au contact de la multitude via nos smartphones. Des IA utilisent d\u00e9j\u00e0 d’autres logiciels comme des jeux videos pour apprendre (voir Udacity<\/a><\/strong> dans le domaine des mobilit\u00e9s), d’autres comme QuickDraw<\/strong> <\/a>implique la multitude. Un pr\u00e9c\u00e9dent article<\/strong><\/a> bas\u00e9 sur l\u2019\u00e9tude de TheFamily identifiait les principales raisons qui conditionnent l\u2019\u00e9mergence d\u2019acteurs num\u00e9riques majeurs. L’objet de ce post est plut\u00f4t d\u2019identifier quelques pistes pour \u00e9quilibrer la position des collectivit\u00e9s \u00e0 l\u2019\u00e9gard des plateformes existantes. Les collectivit\u00e9s deviennent des points de passage importants vers de futurs gisements de donn\u00e9es et vers de nouvelles relations avec la multitude.\u00a0Les plateformes ne feront pas de v\u00e9hicule (voir Google ne s’int\u00e9resse pas d\u2019automobile<\/strong><\/a>) car il est plus rentable de se positionner \u00e0 la p\u00e9riph\u00e9rie et au plus pr\u00e8s de la Multitude. Les collectivit\u00e9s devront faire levier des plateformes et co-innover tout en imposant plusieurs conditions.<\/p>\n

\"gafanomic2\"<\/a>source GAFANOMICS <\/a>by FaberNovel<\/p>\n

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La plateforme, l’OS et l’IA<\/strong><\/p>\n

En simplifiant le fonctionnement d\u2019une machine complexe comme un ordinateur, l\u2019Operating System (OS) a progressivement ouvert l\u2019informatique au plus grand nombre. DOS, Windows, Linux, iOS\u2026 puis Android puis\u2026 Pour g\u00e9rer de plus en plus de fonctions et de logiciels, des progr\u00e8s en design permettent \u00e0 tout le monde de manipuler des outils de plus en plus complexes autrefois r\u00e9serv\u00e9s \u00e0 des professionnels. Une multitude de couche s\u2019est progressivement rajout\u00e9e pour simplifier la complexit\u00e9. Simultan\u00e9ment, les interfaces se sont simplifi\u00e9es pour aboutir \u00e0 des \u00e9crans compos\u00e9es uniquement d\u2019ic\u00f4nes comme autant de raccourcis vers des solutions elles-m\u00eames simplifi\u00e9es. Aujourd\u2019hui Alexa<\/strong><\/a> (et ses comp\u00e9titeurs) est l\u2019aboutissement puisqu\u2019il n\u2019y a plus rien, pas de clavier, pas d\u2019\u00e9cran. La voie commande, Alexa r\u00e9pond et fait quelque chose<\/em>. Aujourd\u2019hui les OS deviennent les chevaux de Troie des grandes plateformes pour \u00eatre s\u00fbr que les donn\u00e9es reviendront bien vers la plateforme. Plus d\u2019un milliard d\u2019objet Android (smartphone, tablette, montre) nourrissent la plateforme en image, vid\u00e9o, mail, message, profil, \u2026 Idem pour tous les GAFA.<\/p>\n

Ces plateformes int\u00e8grent maintenant des Intelligences Artificielles aliment\u00e9es par ces flux de donn\u00e9es. L\u2019OS et l\u2019IA se m\u00ealent pour fournir des services \u00e0 la multitude et se nourrir en retour. A la fois d\u00e9pendance, symbiose et autonomie. La plateforme a besoin de la Multitude qui b\u00e9n\u00e9ficie de solutions performantes, \u00ab\u00a0gratuites\u00a0\u00bb. L\u2019activit\u00e9 de la Multitude sur la plateforme renforce l\u2019IA. D\u00e9sormais de nouveaux objets, comme Alexa, sans aucune interface font leur apparition. Andy Rubin<\/a><\/strong> met en \u0153uvre un projet radical en mati\u00e8re d\u2019innovation. Sur le fond, puisqu\u2019il s\u2019agit d\u2019int\u00e9grer l\u2019Intelligence Artificielle (IA) dans un maximum de projet mais aussi sur la forme, en regroupant conseils, incubations de startups et int\u00e9gration de services pour d\u00e9velopper l\u2019IA directement dans le hardware des projets accompagn\u00e9s.<\/p>\n

Plus les interfaces sont minimales, plus les alternatives pour comprendre le fonctionnement et manipuler la machine se r\u00e9duisent, m\u00eame si paradoxalement les capacit\u00e9s d\u2019actions augmentent. En cons\u00e9quence, de nombreuses d\u00e9cisions algorithmiques sont prises sans m\u00eame informer l\u2019utilisateur. Les fronti\u00e8res de ces OS\/IA deviennent \u00e9galement floues. Qui est dans la machine\u00a0? qui est dehors\u00a0? Pourquoi la machine me demande \u00e7a\u00a0? est-ce pour moi ou pour l\u2019OS\/IA\u00a0?<\/em><\/p>\n

Je fais l\u2019hypoth\u00e8se que l\u2019utilisateur est d\u00e9sormais int\u00e9gr\u00e9 comme un composant de l\u2019OS\/IA dont la finalit\u00e9 principale est d\u2019abord de s\u2019alimenter lui-m\u00eame pour apprendre et d\u00e9velopper les algorithmes d\u2019Intelligence Artificielle.<\/p><\/blockquote>\n

La r\u00e9ponse \u00e0 la requ\u00eate de l\u2019utilisateur devient un sous-produit de l\u2019objectif principal, maintenir et faire progresser ses algorithmes en validant que la r\u00e9ponse fournie induit la bonne r\u00e9action de l\u2019utilisateur. En renfor\u00e7ant l\u2019OS\/IA, les possibilit\u00e9s d\u2019\u00eatre d\u00e9ploy\u00e9s dans d\u2019autres contextes, d\u2019autres objets augmentent, renfor\u00e7ant l\u2019OS\/IA. Encore les rendements croissants. La question des limites du syst\u00e8me est d\u2019ailleurs une question cl\u00e9. Les capacit\u00e9s \u00e0 ne plus avoir de limites physiques puisque l\u2019OS\/IA s\u2019ins\u00e8re dans tous les objets (plus de 7000 d\u00e9j\u00e0 pour Alexa), \u00e0 pouvoir investir de nombreux \u00e9cosyst\u00e8mes industriels, \u00e0 comprendre de nombreux contextes, \u00e0 attirer les d\u00e9veloppeurs pour venir innover, d\u00e9termineront les OS dominants. Nous allons vers des OS\/IA comme des \u00e9thers, invisibles, distribu\u00e9s<\/em>.<\/p>\n

Mobilit\u00e9s robotis\u00e9es<\/strong><\/p>\n

La mobilit\u00e9 est concern\u00e9e. En cherchant \u00e0 robotiser les comportements du conducteur (et un peu la voiture), les acteurs d\u00e9veloppent des OS\/IA cens\u00e9s \u00eatre capables de prendre des meilleures d\u00e9cisions qu\u2019un humain. Potentiellement, pour ces v\u00e9hicules autonomes, en jouant sur les logiciels, il devient donc possible de supprimer certains comportements humains qui ont des impacts collectifs<\/em> tr\u00e8s n\u00e9gatifs. Les algorithmes des flottes de robots pourront ainsi contenir les r\u00e8gles sociales du territoire concern\u00e9 si les fournisseurs des technologies agissent de concert avec toutes les parties prenantes et ouvrent les algorithmes pour int\u00e9grer les mesures de politiques publiques.<\/p>\n

Cette option pourra faire \u00e9merger des OS\/IA des mobilit\u00e9s co-con\u00e7u public-priv\u00e9. L\u00e0 encore, l\u2019OS du conducteur robot aura \u00e9galement comme autre objectif de maintenir \u00e0 jour la cartographie et l\u2019environnement en faisant remonter en continu des donn\u00e9es rafraichies. Ces OS sont aussi con\u00e7us pour s\u2019auto-alimenter et faire progresser leur IA gr\u00e2ce \u00e0 des gros volumes de donn\u00e9es collect\u00e9es en utilisation\u00a0: photos, capteurs,… L\u2019OS qui va l\u2019emporter est donc celui qui aura la meilleure IA, donc la plus grande quantit\u00e9 de donn\u00e9es qualifi\u00e9es (obtenues par des logiciels \u00e0 partir de donn\u00e9es brutes) et la plus grande capacit\u00e9 \u00e0 faire \u00e9voluer son IA chemin faisant<\/em>. Pour avoir le plus de donn\u00e9es, il faut le meilleur OS (co\u00fbt\/performances), le plus grand nombre d\u2019objets \u00e9quip\u00e9s, et pour cela, il faut la meilleure IA. Il y a bien une synergie et des effets de rendement croissant d\u00e9j\u00e0 \u00e0 l\u2019\u0153uvre qui vont faire \u00e9merger les meilleurs OS\/IA pour ensuite construire des barri\u00e8res \u00e0 l\u2019entr\u00e9e infranchissables.<\/p>\n

Concr\u00e8tement, il s\u2019agit du nombre de v\u00e9hicule en circulation, des distances parcourues, de la diversit\u00e9 des v\u00e9hicules \u2013 parcours \u2013 environnements, du nombre de capteurs et autres g\u00e9n\u00e9rateurs de donn\u00e9es. Ce premier niveau conditionne la capacit\u00e9 de l\u2019OS\/IA \u00e0 prendre une position dominante au regard des autres acteurs concurrents.<\/p>\n

En compl\u00e9ment, la capacit\u00e9 \u00e0 int\u00e9grer des r\u00e8gles publiques portant des int\u00e9r\u00eats collectifs dans les algorithmes pour g\u00e9rer les flottes sera centrale dans les rapports \u00e0 court terme entre les entreprises priv\u00e9es et les collectivit\u00e9s ou \u00e9tats. Quasiment toutes les plateformes de mobilit\u00e9s (Uber, Lyft, Google via Sidewalk lab et Waze) cherchent maintenant \u00e0 travailler avec les villes pour les \u00ab\u00a0aider\u00a0\u00bb\u00a0: mieux conna\u00eetre les mobilit\u00e9s, optimiser les flux, le stationnement (voir cet article<\/strong><\/a>) ou encore compl\u00e9ter l\u2019offre de transports collectifs publics par des offres \u00ab\u00a0on-demand\u00a0\u00bb. Ces services aux collectivit\u00e9s ont \u00e9galement pour objectifs de se positionner le plus pr\u00e8s possible des gisements de donn\u00e9es et de la multitude.<\/p>\n

Leviers d’actions pour les collectivit\u00e9s<\/strong><\/p>\n

Les collectivit\u00e9s ont maintenant une opportunit\u00e9 de n\u00e9gociation unique car elles conditionnent l\u2019acc\u00e8s aux principaux gisements de donn\u00e9es. Elles devront nouer des partenariats, innover avec les plateformes tout en n\u00e9gociant. Nous avons identifi\u00e9 plusieurs leviers\u00a0:<\/p>\n