{"id":4325,"date":"2010-07-02T17:20:56","date_gmt":"2010-07-02T17:20:56","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=660"},"modified":"2010-07-02T17:20:56","modified_gmt":"2010-07-02T17:20:56","slug":"yasuni-un-cas-a-part-ou-lavenir-du-petrole-2","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2010\/07\/yasuni-un-cas-a-part-ou-lavenir-du-petrole-2.html","title":{"rendered":"Yasuni, un cas \u00e0 part ou l’avenir du p\u00e9trole ?"},"content":{"rendered":"

Lanc\u00e9 voici deux ans, le projet Yasuni<\/a><\/strong> fonctionne sur le principe de la compensation carbone. L\u2019Equateur s\u2019engage \u00e0 ne pas extraire le p\u00e9trole de la r\u00e9gion (ce qui repr\u00e9sente 850 millions de barils et 20 % des r\u00e9serves du pays) si les pays industrialis\u00e9s, co-responsables du changement climatique, fournissent une compensation financi\u00e8re pour les 410 millions de tonnes de CO2 \u00e9vit\u00e9s<\/strong>. A hauteur de 50 % de la somme \u00ab perdue \u00bb, ce financement correspond \u00e0 350 millions de dollars par an<\/strong>. Les gouvernements, les organisations et les particuliers peuvent ainsi alimenter le fond Fid\u00e9icomis g\u00e9r\u00e9 par l\u2019ONU et l\u2019Equateur. <\/p>\n

Ainsi il y aurait un consentement \u00e0 payer pour conserver une biodiversit\u00e9, r\u00e9duire \u00e9missions de GES et pollution ? Est ce que ce cas restera isol\u00e9 ? Est ce que l'arctique<\/a><\/strong> pourrait \u00e9galement suivre la m\u00eame voie ?<\/p>\n

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    Yasuni soutenu mais peu financ\u00e9<\/strong><\/div>\n
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    A<\/strong>pr\u00e8s un tour d\u2019Europe de l\u2019ancien ministre de l\u2019Energie Alberto Costa, nombreux sont les pays qui \u00ab soutiennent \u00bb l\u2019initiative : le parlement europ\u00e9en, les gouvernements fran\u00e7ais, espagnol, britannique et norv\u00e9gien ou encore les prix Nobel Muhammad Yunus<\/a>, Rigoberta Menchu et Desmond Tutu. Dans les faits pourtant, seule l\u2019Allemagne s\u2019est engag\u00e9e<\/strong> \u00e0 verser 50 millions de dollars par an pour le projet\u2026 \u00ab Le financement est notre principale difficult\u00e9 \u00bb<\/em><\/strong>, reconna\u00eet Alberto Costa.<\/div>\n<\/li>\n

    En d\u00e9cidant de ne pas exploiter cette r\u00e9serve de p\u00e9trole, l\u2019Equateur se prive d\u2019un revenu \u00e0 port\u00e9e de main de 7 milliards d\u2019euros sur 13 ans. Risqu\u00e9, Yasuni est un projet politique tr\u00e8s ambitieux qui montre l\u2019exemple \u00e0 la communaut\u00e9 internationale. L\u2019hydrocarbure repr\u00e9sente 22 % du PIB national et plus de 2\/3 de ses exportations<\/strong>, mais cette initiative pourra \u00e9viter 410 millions de tonnes de CO2<\/a> ainsi que la d\u00e9forestation d\u2019une partie de l\u2019Amazonie et prot\u00e8gera une r\u00e9serve mondiale de biosph\u00e8re r\u00e9pertori\u00e9e par l\u2019Unesco.<\/p>\n

    D\u00e8s 2007, le Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique de l'Equateur, Rafael Correa, a d\u00e9clar\u00e9 que le meilleur choix pour le pays est de laisser le p\u00e9trole dans le sous-sol<\/a> . Pour cela il faudrait mobiliser la soci\u00e9t\u00e9 nationale et internationale pour soutenir l'Etat Equatorien dans l'application de cette co\u00fbteuse d\u00e9cision nationale (60% des revenus de l'Etat provenant de l'exploitation p\u00e9troli\u00e8re). L'objectif du gouvernement est de cumuler par ce moyen 50% des revenus qu'il obtiendrait par l'extraction du p\u00e9trole de ce projet.
    La proc\u00e9dure consiste en l'\u00e9mission de bons par l'Etat pour le p\u00e9trole qui restera "in situ", avec le double engagement de ne jamais extraire ce p\u00e9trole et de prot\u00e9ger le Parc National Yasun\u00ed.<\/p>\n

    Quelle est la valeur de la biodiversit\u00e9 ? Quels sont les acteurs \u00e9conomiques qui ont int\u00e9r\u00eat \u00e0 avoir une grande biodiversit\u00e9 ? est ce "uniquement" une pr\u00e9ocuppation de pouvoirs publics et de citoyen ?
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    <\/span>Le Centre d'Analyse Strat\u00e9gique propose dans     ce rapport<\/a><\/strong> des ordres de grandeur \u00e9conomique et surtout des m\u00e9thodes pour approcher des valeurs \u00e9conomiques \u00e0 la biodiversit\u00e9. <\/span><\/p>\n

    " L\u2019\u00e9valuation de la biodiversit\u00e9 et des services \u00e9cosyst\u00e9miques soul\u00e8ve un ensemble de difficult\u00e9s auxquelles l\u2019analyse \u00e9conomique propose un cadre de r\u00e9solution parfois probl\u00e9matique \u2013 et souvent contest\u00e9 dans sa pertinence m\u00eame \u2013 mais susceptible de favoriser la mise en coh\u00e9rence et la comparaison avec les autres enjeux sociaux. Ce cadre est caract\u00e9ris\u00e9 par une approche anthropocentr\u00e9e qui \u00e9value les choix en fonction de leurs cons\u00e9quences, mesur\u00e9es en termes de variations de bien-\u00eatre individuel ou social. <\/span>Son principe repose sur les pr\u00e9f\u00e9rences individuelles, suppos\u00e9es guider les choix des agents <\/span><\/strong>(individus, m\u00e9nages ou entreprises) vers la recherche d\u2019un plus grand bien-\u00eatre ; ce qui implique que la valeur qui sera accord\u00e9e aux actifs environnementaux est d\u00e9pendante \u00e0 la fois de l\u2019information d\u00e9tenue par les agents et de leur capacit\u00e9 \u00e0 en inf\u00e9rer des cons\u00e9quences. Les probl\u00e8mes d\u2019agr\u00e9gation des pr\u00e9f\u00e9rences individuelles donnent donc un certain int\u00e9r\u00eat \u00e0 l\u2019\u00e9talon mon\u00e9taire comme mesure unidimensionnelle des pr\u00e9f\u00e9rences (approch\u00e9es par le biais de l\u2019estimation de consentements \u00e0 payer). "<\/span><\/span><\/em><\/span><\/p>\n

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    Ce sujet complexe trouve de plus en plus de place dans l'actualit\u00e9, \u00e0 mesure que les contraintes s'accroissent sur les milieux naturels. Les cas de BP ou encore celui, plus r\u00e9cent, de la Turquie qui souhaite prot\u00e9ger le d\u00e9troit du Bosphore sont particuli\u00e8rement int\u00e9ressants. Ainsi, le commissaire europ\u00e9en \u00e0 l'Energie G\u00fcnther Oettinger se prononce dans un entretien paru vendredi pour la cr\u00e9ation d'une sorte d'assurance anti-mar\u00e9e noire dont devraient se doter les exploitants de p\u00e9trole pour faire face \u00e0 d'\u00e9ventuels d\u00e9sastres \u00e9cologiques.<\/p>\n

    "Toute entreprise active (dans l'exploitation p\u00e9troli\u00e8re) doit faire la preuve de sa solvabilit\u00e9 et de sa force financi\u00e8re pour assumer en cas de catastrophe les d\u00e9g\u00e2ts caus\u00e9s \u00e0 la nature et aux hommes", a dit M. Oettinger au quotidien Frankfurter Rundschau.<\/p>\n

    Il passe en moyenne chaque jour entre 150 et 200 tankers par les d\u00e9troits, soit la moiti\u00e9 du trafic quotidien. Selon le minist\u00e8re des Affaires \u00e9trang\u00e8res, le trafic des p\u00e9troliers a augment\u00e9 de 130% entre 1997 et 2008 par ces routes. La catastrophe provoqu\u00e9e par la mar\u00e9e noire dans le Golfe du Mexique donne des arguments aux Turcs. "Ce qui s'est produit d\u00e9montre que la Turquie a tout \u00e0 fait raison de s'alarmer. Si cet accident s'\u00e9tait produit ici, Istanbul cesserait tout simplement d'exister", explique un diplomate. La Turquie veut convenir d'un "principe de volontariat" avec ces compagnies, un fonds qui pourrait s'\u00e9lever \u00e0 20 milliards de dollars, une "assurance" couvrant les risques d'accident dans les d\u00e9troits.<\/p>\n

    A court terme, certains \u00e9tats expos\u00e9s d\u00e9veloppent ainsi des strat\u00e9gies visant \u00e0 se prot\u00e9ger de risques bien r\u00e9els portant atteintes notamment \u00e0 leur biodiversit\u00e9 et \u00e9cosyst\u00e8me. Est ce qu'\u00e0 l'avenir le p\u00e9trole ou plut\u00f4t les cons\u00e9quences li\u00e9es \u00e0 l'exploitation et
    \n \u00e0 l'utilisation du p\u00e9trole seront trop chers \u00e0 assurer, qu'il ne sera pas rentable ? C'est peu probable, par contre, ceci conduira \u00e0 accro\u00eetre les co\u00fbts d'exploitation, donc le prix de produit, qui se sp\u00e9cialisera de plus en plus dans des usages o\u00f9 il reste irrempla\u00e7able : la mobilit\u00e9 longue distance. Utiliser un produit aussi performant, mais aussi risqu\u00e9 pour notre environnement, dans des usages \u00e0 faible valeur ajout\u00e9e  avec des v\u00e9hicules peu efficaces, peu remplis ou mal exploit\u00e9s, ne sera vraissemblablement plus accept\u00e9. <\/p>\n

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