{"id":4167,"date":"2016-04-06T10:09:31","date_gmt":"2016-04-06T10:09:31","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=4167"},"modified":"2017-05-05T13:31:18","modified_gmt":"2017-05-05T13:31:18","slug":"en-finir-avec-la-technique-12","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2016\/04\/en-finir-avec-la-technique-12.html","title":{"rendered":"En finir avec la technique [1\/2]"},"content":{"rendered":"

Damned. Nous avons perdu la bataille de l\u2019innovation technologique. La valley aspire \u00e0 elle les capitaux<\/a><\/strong>, les esprits. Elle permet de lancer des d\u00e9fis d\u2019un ou plusieurs ordres de grandeurs sup\u00e9rieurs \u00e0 ceux port\u00e9s en Europe : navette spatiale, voiture \u00e9lectrique<\/a>, Green \u00e9nergie<\/a>, Smart City<\/a>, exploration de Mars, Intelligence Artificielle dans tous les objets<\/a>, et m\u00eame Immortalit\u00e9<\/a>. Nous sommes donc condamn\u00e9s \u00e0 penser autrement le progr\u00e8s. Il n\u2019est m\u00eame plus n\u00e9cessaire de rappeler que chaque technique am\u00e8ne avec elle son pharmacone, \u00e0 la fois drogue et rem\u00e8de du mal qu\u2019elle est cens\u00e9e r\u00e9soudre.<\/p>\n

D\u2019autres formes d\u2019innovations sont \u00e0 l\u2019oeuvre aujourd\u2019hui, moins visibles, plus complexes, plus lentes. L\u2019Europe et le France n’ont d’autres voies de les rendre possible \u00e0 travers de nouveaux projets, de cultiver autrement le go\u00fbt du risque. La technique sera toujours pr\u00e9sente, simplement remise \u00e0 sa place. Les innovations dites sociales se caract\u00e9risent par une grande \u201cfragilit\u00e9\u201d, si vous voulez qu\u2019elle arrive ou se d\u00e9veloppe, elle disparait. C\u2019est d\u2019une permaculture de nos talents, de la cr\u00e9ation d\u2019un terreau dont nous avons besoin pour rendre cela possible. Et cela passe par un questionnement profond du travail, de l\u2019emploi, du temps libre, de son temps \u00e0 soi et des visions partag\u00e9es de mythes collectifs.<\/p>\n

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La tr\u00e8s s\u00e9rieuse France Strat\u00e9gie nous explique dans un projet en cours que \u201cLes mutations du travail s\u2019acc\u00e9l\u00e8rent. Les parcours professionnels sont davantage heurt\u00e9s, assortis de changements de statut, d\u2019\u00e9pisodes de ch\u00f4mage et de pluriactivit\u00e9 r\u00e9currents, les contrats courts dominent l\u2019embauche. Parall\u00e8lement s\u2019observent un certain renouveau du travail ind\u00e9pendant et, depuis peu, l\u2019\u00e9mergence des plateformes num\u00e9riques qui conduisent \u00e0 une diversification des formes d\u2019emploi. Une transformation de la nature m\u00eame de l\u2019entreprise et du travail se profile. Ces mutations fragilisent certains salari\u00e9s demandeurs de stabilit\u00e9,mais elles rencontrent aussi les aspirations d\u2019actifs en qu\u00eate d\u2019autonomie. Jusqu\u2019o\u00f9 ce mouvement se poursuivra-t-il ? L\u2019ampleur que prendra ce ph\u00e9nom\u00e8ne dans les ann\u00e9es \u00e0 venir est encore incertaine, mais le potentiel des plateformes est consid\u00e9rable et porteur de transformations profondes<\/i>.\u201d [Nouvelle forme du travail et de la protection des actifs<\/a>]<\/p>\n

Non seulement la Silicon Valley catalyse les innovations technologiques mais elle permet \u00e0 chaque cycle d’int\u00e9grer tr\u00e8s vite le pr\u00e9c\u00e9dent. Nous \u00ab\u00a0d\u00e9couvrons\u00a0\u00bb \u00e0 peine la puissance de l’\u00e9conomie des plateformes, qu’Andy Rubin<\/a><\/strong> fait le pari de \u00ab\u00a0plateformiser\u00a0\u00bb l’IA dans tous les objets, inventant une forme d’acc\u00e9l\u00e9rateurs produisant des industries et des objets, les futurs standards de l’IA et une nouvelle vague de domination. De tout cela, nous observons une sacralisation de la technique \u00ab\u00a0qui va tout r\u00e9soudre\u00a0\u00bb et une robotisation s’ins\u00e9rant dans toutes les actions et les emplois. Or ces deux ph\u00e9nom\u00e8nes peuvent permettre aux pays \u00ab\u00a0en retard\u00a0\u00bb de prendre une autre voie, celle des innovations sociales. Et si les robots nous offraient le luxe de nous centrer sur l’humain ?<\/p>\n

Pour Bernard Stiegler<\/strong><\/a>, l\u2019emploi va dispara\u00eetre notamment par la robotisation. L\u2019automatisation d\u00e9poss\u00e8de la personne des savoirs qui sont alors int\u00e8gr\u00e9s et fig\u00e9s dans les logiciels. Le travail, lui, reste non seulement possible mais n\u00e9cessaire. Le Travail, pour B.Stiegler, permet de cr\u00e9er, d\u2019ouvrir quelque chose de nouveau, de se diversifier. La fin de l\u2019emploi va nous permettre de r\u00e9inventer le travail pour nous individuer autour de 3 savoirs : \u00a0faire, vivre et formel. Pour Stiegler, le logiciel libre a ouvert une autre conception du travail dont le salaire n’est pas la motivation principale mais celle de developper des savoirs<\/i>. (audio \u00e0 \u00e9couter\/ t\u00e9l\u00e9charger – 55 min).<\/p>\n