De l’\u00e9lectronique au num\u00e9rique<\/strong><\/p>\n Des millions de ligne de code, plusieurs calculateurs pour g\u00e9rer les actionneurs moteurs, le syst\u00e8me d’injection, de post traitement des gaz d’\u00e9chappement (le cas VW<\/a><\/strong>), la boite de vitesse, le freinage, la climatisation ou encore le syst\u00e8me d’infotainement. Progressivement l’automobile int\u00e8gre l’\u00e9lectronique, c’est \u00e0 dire que des fonctions autrefois uniquement m\u00e9caniques sont maintenant g\u00e9r\u00e9es par des capteurs, calculateurs, actuateurs. Cette \u00e9volution importante n’est cependant qu’une \u00e9volution mineure au regard des mutations qui arrivent. Pire, elle pr\u00e9pare l’arriv\u00e9e d’autres acteurs venant du logiciel vers le c\u0153ur de la valeur automobile (lire la r\u00e9volution num\u00e9rique et la fin de l’automobile<\/a><\/strong>).<\/p>\n <\/p>\n Pour le moment l’automobile reste un produit physique, vendu au kilo et au kilowatt. Les logiciels sont utilis\u00e9s pour fournir des services \u00e0 l’acheteur et respecter les normes. Christensen, dans le dilemme de l’innovateur<\/a><\/strong>, d\u00e9crit ce besoin dans les domaines concurrentiels de surcharger le produit de fonctions quasi-inutiles pour le client dans le but de faire \u00ab\u00a0plus\u00a0\u00bb que les concurrents. Maintenant l’automobile devient \u00ab\u00a0connect\u00e9e\u00a0\u00bb en produisant des donn\u00e9es (Lire l’article Les donn\u00e9es et l’auto<\/strong><\/a>) vers d’autres et en recevant des donn\u00e9es. Le smartphone tient lieu \u00e0 court et moyen termes de vecteur principal de ces flux. Toutes les voitures sont en fait d\u00e9j\u00e0 connect\u00e9es. Pour les industries, cette \u00e9tape pr\u00e9pare les bases d’une \u00e9volution majeure\u00a0: des automobiles num\u00e9riques auto-simul\u00e9es. Progressivement, le logiciel d\u00e9vore l’automobile<\/a><\/strong>.<\/p>\n L’\u00e9lectronique automobile, le GPS et l’internet rendent possible la cr\u00e9ation, pour chaque automobile, d’un double num\u00e9rique enti\u00e8rement simul\u00e9. Ce double sera, au d\u00e9but, cr\u00e9\u00e9 par les industries automobiles (voir le r\u00e9cent MyCarMyData<\/strong><\/a>) et les principaux fournisseurs mondiaux. Cette simulation \u00ab\u00a0temps r\u00e9el\u00a0\u00bb calculera toutes les caract\u00e9ristiques du produit physique, sa position, sa dynamique, ses \u00e9missions polluantes, son usure, sa maintenance. Tout sera simul\u00e9, \u00e0 la fois bas\u00e9 sur le temps r\u00e9el du v\u00e9hicule consid\u00e9r\u00e9 mais \u00e9galement des v\u00e9hicules \u00ab\u00a0pairs\u00a0\u00bb connect\u00e9s \u00e9changeant en r\u00e9seau, puis alimentant des outils pr\u00e9dictifs. Le double num\u00e9rique sera alors capable de pr\u00e9voir les \u00e9v\u00e8nements, de donner une vision \u00ab\u00a0sup\u00e9rieure\u00a0\u00bb au conducteur humain et \u00e0 de nombreux acteurs, dont bien s\u00fbr les assurances (lire M\u00e9taNote 22<\/strong><\/a>). C’est la voie choisie par Toyota<\/a><\/strong>, clairement diff\u00e9rente des voitures autonomes. Le v\u00e9hicule physique sera alors \u00ab\u00a0enrob\u00e9\u00a0\u00bb d’un halo num\u00e9rique<\/strong> poss\u00e9dant toutes les connaissances et lui conf\u00e9rant des capacit\u00e9s \u00e0 simuler le futur. De nouveaux m\u00e9tiers vont consister \u00e0 faire coller en permanence les v\u00e9hicules physiques et num\u00e9riques, \u00e0 utiliser les \u00e9v\u00e8nements r\u00e9els pour apprendre et nourrir les simulations qui nourriront \u00e0 leur tour le conducteur en pr\u00e9vision. Le double num\u00e9rique pourra d\u00e9terminer : qui conduit, si vous \u00eates fatigu\u00e9 ou alcoolis\u00e9, si vous am\u00e9liorez votre conduite, quelle est votre cat\u00e9gorie de conducteur en moyenne ou sur chaque trajet, si tel rond-point est dangereux, si votre franchise d’assurance est adapt\u00e9e, quelle est votre contribution aux \u00e9missions de GES, de polluants, \u00e0 la dangerosit\u00e9, puis ensuite si votre voiture est adapt\u00e9e \u00e0 vos besoins (\u00e9quivalent \u00e0 \u00ab\u00a0je regarde le prix dans un magasin d’un produit sur Amazon\u00a0\u00bb), …<\/p>\n L’\u00e8re des automobiles num\u00e9riques<\/strong><\/p>\n Puis les doubles num\u00e9riques seront g\u00e9r\u00e9s en r\u00e9seaux, utilis\u00e9s pour simuler des territoires entiers en terme de trafic, pollution, mobilit\u00e9 et permettant d’y accrocher facilement de nouveaux usages des objets physiques<\/strong>. Le double num\u00e9rique prendra de plus en plus d’importance pour tous les services individuels et collectifs sur lesquels ils pourront s’appuyer. Les doubles num\u00e9riques seront autant de porte d’entr\u00e9e pour de nouveaux acteurs. Ils permettront de g\u00e9rer les objets en maximisant leur usage et minimisant leur externalit\u00e9s. Pour tout cela, ce double \u00e9chappera aux constructeurs des objets, pour \u00eatre domin\u00e9 par les acteurs de culture num\u00e9rique<\/strong>. Schema.org<\/strong><\/a> a d\u00e9j\u00e0 commenc\u00e9 \u00e0 sp\u00e9cifier les interfaces, les fonctions de l’automobile vues par les acteurs du web. Tout est construit pour \u00eatre interfa\u00e7able, APIsable (lien vers l’article sur les API<\/strong><\/a>), connectable. Les constructeurs automobiles n’ont pas r\u00e9ussi \u00e0 standardiser les sous-ensembles, les interfaces, les connexions. Un moteur ne se \u00ab\u00a0branche\u00a0\u00bb pas sur une autre voiture, toutes les interfaces sont \u00e0 refaire pour chaque \u00e9volution, rien n’est ouvert, document\u00e9.<\/p>\n Uber n’est pas<\/a> <\/strong>une soci\u00e9t\u00e9 de VTC ou m\u00eame de transport. Uber d\u00e9ploie dans le monde un r\u00e9seau num\u00e9rique permettant de g\u00e9rer des doubles num\u00e9riques. Pour le moment, les voitures ne sont pas connect\u00e9es, Uber utilise alors les smartphones des conducteurs et des clients, et commence \u00e0 produire des connaissances simul\u00e9es dans des villes. Quand existera des doubles num\u00e9riques de ces voitures, Uber rajoutera des fonctions, des services et de nombreux partenaires utiliseront Uber et son API pour fonctionner. De puissants effets de r\u00e9seaux pourront se d\u00e9ployer.<\/p>\n L’automobile fractale<\/strong><\/p>\n La voiture autonome symbolise l’extr\u00eame de cette dualit\u00e9\u00a0: physique et num\u00e9rique. Les 2 mondes s’y imbriquent int\u00e9gralement, fractalement. Le num\u00e9rique est dans le physique qui est dans le num\u00e9rique ainsi de suite. Les constructeurs partent de l’objet qu’ils num\u00e9risent pour viser un salon roulant, alors que Google \u2013 Uber et Apple partent des usages pour concevoir les interfaces, les exp\u00e9riences en les appuyant sur des versions b\u00e9ta de bases roulantes. La voiture autonome dialoguera avec les usagers, mais aussi les pi\u00e9tons, les cyclistes, les autres voitures, pour apprendre de nos r\u00e9actions et nos r\u00e9actions s’adapteront en fonction de son comportement. Les interfaces et leurs design joueront un r\u00f4le majeur. Le double num\u00e9rique collera parfaitement au physique. Nous serons en interaction principalement avec le double num\u00e9rique par le biais de nombreuses interfaces. L’objet physique ne sera plus qu’un support d’interfaces, un g\u00e9n\u00e9rateur\/utilisateur de donn\u00e9es, une repr\u00e9sentation visible du halo num\u00e9rique.<\/p>\n En 2012, nous proposions\u00a0: \u00ab\u00a0L’automobile (lire\u00a0M\u00e9taNote 14 L’avenir de l’automobile<\/a><\/strong>), en tant que matrice ontophanique, c’est \u00e0 dire moule ph\u00e9nom\u00e9nologique, produit par la culture et l’histoire, dans lequel se coule notre exp\u00e9rience-du-monde possible va progressivement dispara\u00eetre. De nouvelles matrices ontophaniques vont la remplacer, plus fluides, plus ludiques, plus sociales<\/em>\u00a0\u00bb. Le r\u00e9cent brevet de Google<\/a><\/strong> confirme cette id\u00e9e. Ce n’est pas un d\u00e9tail. La t\u00f4le ne convient plus, il faut ajouter des interfaces (num\u00e9riques). Il pr\u00e9figure ces nouvelles formes de relation entre l’homme et le robot.<\/p>\n![\"3boucles\"](\"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-content\/uploads\/sites\/6\/2015\/11\/3boucles.png\")
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