{"id":3452,"date":"2015-07-12T09:29:46","date_gmt":"2015-07-12T09:29:46","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=3452"},"modified":"2017-10-30T15:59:54","modified_gmt":"2017-10-30T15:59:54","slug":"viendra-luberisation-duber","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2015\/07\/viendra-luberisation-duber.html","title":{"rendered":"Puis viendra l’ub\u00e9risation d’Uber (1\/2)"},"content":{"rendered":"
[Cet article a \u00e9t\u00e9 r\u00e9dig\u00e9 avec Marc Tirel<\/strong><\/a>, auteur de Voyages en Emergence]<\/a><\/strong><\/p>\n Plusieurs fois annonc\u00e9s en d\u00e9clin, la Silicon Valley et les Etats-Unis impr\u00e8gnent de nouveau un mod\u00e8le au monde : \u201cla plateforme monopole\u201d. Apr\u00e8s les \u201cbig companies\u201d de l\u2019\u00e9nergie, de la finance ou de la production industrielle, se d\u00e9veloppent de nouveaux monopoles. Avec raison, Evgeny Morozov soul\u00e8ve quelques questions essentielles quant \u00e0 cette id\u00e9ologie. Mais quel pays au monde a financ\u00e9 sur des budgets publics les deux piliers des mutations que nous observons : le GPS et l\u2019internet. S\u2019agit-il d\u2019un juste et simple retour sur investissement ?<\/p>\n Pourtant depuis des ann\u00e9es, au coeur du num\u00e9rique se forge une autre vision du monde. Utilisant les m\u00eames technologies, Linux n\u2019est pas n\u00e9 aux USA, Open Street Map n\u2019est pas n\u00e9 aux USA,\u00a0Bitcoin et le blockchain non plus. Pourtant aucun Etat n\u2019incarne, n\u2019abrite, ne prot\u00e8ge, ne d\u00e9veloppe une des principales alternatives aux monopoles : les r\u00e9seaux distribu\u00e9s. Et si l\u2019Europe redevenait une terre de proph\u00e9tie, de r\u00eave pour l\u2019humanit\u00e9 ? Nous avons tous les talents, toute l\u2019histoire et toutes les raisons pour faire de l\u2019Europe la terre de l\u2019ouverture et des communs.<\/strong><\/p>\n <\/a><\/p>\n <\/p>\n Euro Banking Association Report, Cryptotechnologies a major IT innovation and catalyst for change (link below)<\/p>\n <\/p>\n Ni particulier, ni professionnel<\/b><\/p>\n Le CNNum<\/a> propose d\u2019utiliser le faisceau d\u2019indices<\/b><\/a> pour d\u00e9terminer si un particulier se comporte comme un particulier ou comme un professionnel d\u00e9guis\u00e9 pour g\u00e9rer et \u00e9ventuellement commercialiser son appartement, sa voiture, etc. En instaurant plusieurs crit\u00e8res combin\u00e9s pour esquisser des \u00ab zones de comportement \u00bb au lieu des fronti\u00e8res binaires, le CNNum cherche \u00e0 repr\u00e9senter la complexit\u00e9 du monde actuel. Un particulier peut louer son bien sans \u00eatre un h\u00f4telier jusqu\u2019\u00e0 certaines limites. Ces propositions sont sans doute indispensables pour raccrocher les institutions, le droit, la fiscalit\u00e9 aux pratiques quotidiennes des citoyens et aux plateformes qui se sont constitu\u00e9es ces 10 derni\u00e8res ann\u00e9es. Pourtant il se pourrait que nous ne soyons qu\u2019au d\u00e9but de la transition (qui dit transition, dit apr\u00e8s la transition de nouveau une certaine stabilit\u00e9, une phase post-transition. Et si nous \u00e9tions perp\u00e9tuellement en transition ?) d\u2019une nouvelle \u00e8re ?<\/p>\n D\u2019une soci\u00e9t\u00e9 tr\u00e8s compartiment\u00e9e socialement, professionnellement, le num\u00e9rique questionne, supprime et permet d\u2019investir de nouveaux comportements sociaux \u00ab sans rien demander \u00e0 personne \u00bb. Pour maximiser l\u2019usage de certains biens priv\u00e9s \u00e0 des fins \u00e9conomiques (Airbnb, UberPop), sociales (couchsurfing), ou financi\u00e8res (crowdfunding), \u2026 l\u2019individu d\u00e9ploie des activit\u00e9s sur des plateformes num\u00e9riques. En faisant cela, il se \u00ab fractalise \u00bb, devient un peu plus professionnel (ce mot ne convient pas, mais pour le moment, il n\u2019y en a pas d\u2019autre) professionnel, tout en restant \u00ab autant \u00bb particulier. Ce n\u2019est pas une substitution, mais une addition. Ses champs de comp\u00e9tence, d\u2019actions s\u2019enrichissent, il est \u00e0 la fois, particulier et professionnel – d\u2019o\u00f9 la pertinence des propositions du CNNum. Et s\u2019enclenche alors une app\u00e9tence pour poursuivre l\u2019exploration, pas forc\u00e9ment pour des raisons \u00e9conomiques, mais parce que nous sommes form\u00e9s pour explorer et que des plateformes nous y poussent.<\/p>\n En pratiquant au quotidien de plus en plus ce jonglage entre les \u00ab anciens \u00bb compartiments, les citoyens questionnent toutes les cloisons dans le domaine du travail et de l\u2019entreprise.<\/p>\n A l\u2019\u00e9vidence, le num\u00e9rique offre des capacit\u00e9s d\u2019explorations in\u00e9dites dont les vitesses d\u2019\u00e9volution d\u00e9passent largement celles des domaines qu\u2019il perturbe<\/b>.<\/p><\/blockquote>\n Ce gradient est visible \u00e0 travers de nombreux \u00e9v\u00e8nements :<\/p>\n Pour autant, l\u2019\u00e8re qui commence ne semble pas prendre son temps. D\u00e9j\u00e0 des plateformes num\u00e9riques encore plus disruptives<\/em> pour les acteurs et secteurs historiques se construisent. Elles portent en elle d\u2019\u00e9normes possibilit\u00e9s et risques. L\u2019Europe pourrait y jouer un r\u00f4le majeur en les pla\u00e7ant aux fronti\u00e8res de l\u2019innovation. La Silicon Valley a mis en \u0153uvre la 1\u00e8re g\u00e9n\u00e9ration de plateforme. L\u2019Europe devrait d\u00e8s maintenant se placer au coeur de la 2\u00e8me g\u00e9n\u00e9ration.<\/p>\n La 2\u00e8me g\u00e9n\u00e9ration de plateforme<\/b><\/p>\n Il est temps d\u2019ub\u00e9riser Uber avec la seconde g\u00e9n\u00e9ration. Pour cela, retenons toujours le principe de plateforme. Chaque jour, chaque personne, chaque minute, des assistants num\u00e9riques r\u00e9pondent \u00e0 des questions, donnent acc\u00e8s \u00e0 des services, connectent, alimentent. Les plateformes se structurent et se renforcent. Mais int\u00e9grons deux nouveaux principes :<\/p>\n Telle pourrait \u00eatre la prochaine g\u00e9n\u00e9ration de plateforme. La centralit\u00e9 de la plateforme permet de faire correspondre l\u2019offre et la demande mais elle se nourrit sur les flux et induit une asym\u00e9trie en d\u00e9cidant des r\u00e8gles algorithmiques qu\u2019elle impose des 2 cot\u00e9s. Le blockchain<\/a> permet de mettre en relation sans structure centrale, d\u2019engager les utilisateurs en leur donnant acc\u00e8s aux ressources cr\u00e9\u00e9es par l\u2019activit\u00e9.<\/p>\n La Zooz<\/strong><\/a>, startup Israelienne, ouvre une voie. La Zooz int\u00e8gre le blockchain dans un service de covoiturage pour des d\u00e9placements quotidiens. Il n\u2019y a plus de centralit\u00e9. Les usagers \u00e9changent des \u201ctockens\u201d que les conducteurs, qui ont accept\u00e9s de se faire tracer, produisent en se d\u00e9pla\u00e7ant. La Zooz met en oeuvre une solution s\u00e9duisante pour engager les early adopters. Au d\u00e9part, toute solution de covoiturage n\u2019est pas int\u00e9ressante pour les early adopters puisqu\u2019il n\u2019y as pas de march\u00e9. La Zooz r\u00e9compense donc avec des tockens les conducteurs et ce d\u2019autant plus qu\u2019ils se sont engag\u00e9s parmis les premiers. Cette astuce permet, en th\u00e9orie, d\u2019acc\u00e9lerer l\u2019engagement, permettant de cr\u00e9er une masse critique suffisante. Les tockens \u00e9tant cr\u00e9\u00e9s, ils sont utilis\u00e9s \u00e0 la fois comme monnaie entre les usagers et \u00e9galement peuvent \u00eatre utilis\u00e9s pour prendre des parts du capital de la Zooz. L\u2019objectif est bien d\u2019\u00eatre totalement distribu\u00e9 : les contrats (int\u00e9gr\u00e9s au blockchain), la rencontre de l\u2019offre et demande, le paiement et la structure elle-m\u00eame. Il faut voir La Zooz comme une premi\u00e8re tentative.<\/p>\n Ces plateformes, qui n\u2019en seraient plus r\u00e9ellement, produiraient \u00e9galement des communs, sources de connaissances, d\u2019innovations, de nouveaux march\u00e9s, pour toutes les forces cr\u00e9atrices pr\u00e9sentes dans les entreprises, les pouvoirs publics, les agences, les laboratoires. Les communs \u00e9galement largement d\u00e9crits dans le r\u00e9cent rapport du CNNum Ambition Num\u00e9rique<\/a> apportent un nouveau levier pour innover.<\/p>\n L\u2019Europe a dans son ADN les communs et le blockchain. Ces plateformes de 2\u00e8me g\u00e9n\u00e9ration apporteraient une 3\u00e8me voie compl\u00e9mentaire au public et au priv\u00e9. Elles seraient structurellement outill\u00e9es pour affronter les plateformes actuelles en d\u00e9livrant des services de qualit\u00e9 aux citoyens tout en accompagnant les transformations en cours.<\/strong><\/p>\n Selon nos d\u00e9cisions et nos actions aujourd’hui, trois futurs possibles se dessinent avec quelques cons\u00e9quences sur nos mobilit\u00e9s … (\u00e0 suivre) <\/p>\n pour en savoir plus :<\/b><\/p>\n Le groupe de discussion Blockchain et Mobilit\u00e9<\/a><\/p>\n Bitcoin et Blockchain<\/a>\u00a0, Rapport de l’Euro Banking Association<\/a><\/p>\n Rapport Ambition Num\u00e9rique<\/a><\/p>\n\n
\n
\n<\/strong><\/p>\n