{"id":3359,"date":"2015-01-20T10:02:05","date_gmt":"2015-01-20T10:02:05","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=14"},"modified":"2017-05-05T15:39:01","modified_gmt":"2017-05-05T15:39:01","slug":"la-revolution-numerique-aura-t-elle-lieu-dans-lautomobile","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2015\/01\/la-revolution-numerique-aura-t-elle-lieu-dans-lautomobile.html","title":{"rendered":"(Quand et o\u00f9) La r\u00e9volution num\u00e9rique aura-t-elle lieu dans l’automobile ?"},"content":{"rendered":"

L'article de Bernard Jullien du GERPISA "Quelques solides raisons de penser que la r\u00e9volution digitale n'aura pas lieu dans l'automobile<\/strong><\/a>" fait donc le pari que l'automobile sortira indemne de la r\u00e9volution num\u00e9rique, que cette fili\u00e8re industrielle restera intacte et qu'elle l'int\u00e9grera comme les pr\u00e9c\u00e9dents assauts "sans renoncer \u00e0 ses caract\u00e9ristiques fondamentales". Cette question est centrale : Est ce que la r\u00e9volution (ou plut\u00f4t transition) num\u00e9rique va changer les fondamentaux de l'industrie automobile ? C'est \u00e0 dire l'arriv\u00e9e de nouveaux acteurs majeurs, son positionnement dans la cha\u00eene de valeur, son contact et sa connaissance des clients, son mod\u00e8le d'usage bas\u00e9 sur la propri\u00e9t\u00e9 et la possession.<\/p>\n

Effectivement le produit automobile est solide, et les industries qui le r\u00e9alisent d\u00e9ploient de nombreux talents techniques et organisationnels. La M\u00e9taNote sur l'avenir de l'automobile<\/strong><\/a> rappelait tout cela. Et donc, vouloir industrialiser un nouvel objet roulant ou un nouveau groupe moto-propulseur en ignorant ces fondamentaux est risqu\u00e9. D'autant que les industriels historiques n'y ont aucun int\u00e9r\u00eat. Pour r\u00e9ussir, il faut faire mieux, nettement mieux. Et effectivement, tr\u00e8s peu de nouveaux entrants y arrivent. Citons Tesla par exemple, nous y reviendrons.<\/p>\n

\"Carmina2\"<\/a><\/p>\n

1992, Carminat<\/a><\/p>\n

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Pourtant, nous ne sommes qu'au d\u00e9but de la transition. Et l'automobile, hier objet enti\u00e8rement "clos" dont rien ne "sortait" commence, sous contrainte, \u00e0 s'ouvrir. Bernard Jullien a raison quand il dit "Les immunit\u00e9s tr\u00e8s efficaces que cultivent les syst\u00e8mes automobiles contre les changements radicaux existent bien. Ceci ne signifie pas que rien ne change loin s\u2019en faut<\/em>". A court terme, le volume d'informations et de conf\u00e9rences sur la voiture connect\u00e9e est probablement inversement proportionnel aux innovations qui transformeront r\u00e9ellement les march\u00e9s. Il est clair que la num\u00e9risation de l'automobile<\/strong><\/a> est pour le moment superficielle. Jusque l\u00e0, tout va bien.<\/p>\n

Mais plusieurs faits se combinent. Les GAFAs sont \u00e0 l'\u00e9troit<\/strong><\/a> dans leurs domaines de base (information, publicit\u00e9, m\u00e9dia, e-commerce, …). Etant li\u00e9s \u00e0 la multitude, ils n'ont d'autres choix que de cro\u00eetre, d'innover et donc se d\u00e9ployer dans d'autres secteurs. Un rapide tour d'horizon montre qu'ils "toisent" tous les secteurs industriels : batiments, transports, sant\u00e9, banque-assurance notamment. <\/p>\n

Le num\u00e9rique a \u00e9galement permis d'abaisser les barri\u00e8res \u00e0 l'entrepreneuriat (lire ce storify<\/strong> <\/a>de Nicolas Colin). Ainsi, partant "du bas", des milliers de start-ups se lancent sur des milliers de micro-probl\u00e8mes \u00e0 r\u00e9soudre. Beaucoup \u00e9chouent, certaines r\u00e9ussissent et se d\u00e9veloppent soit en restant ind\u00e9pendantes et mondiales (par "d\u00e9finition"), soit en se faisant acheter par un GAFA, permettant \u00e0 ce dernier de poursuivre son exploration du secteur industriel. Une puissante machine \u00e0 explorer les fronti\u00e8res de l'innovation<\/a> et \u00e0 r\u00e9soudre des probl\u00e8mes est donc en marche.<\/strong> Les livrables de cette machine num\u00e9rique sont notamment de nouvelles exp\u00e9riences<\/strong> appuy\u00e9es sur des produits\/services repens\u00e9s \u00e0 l'\u00e8re du num\u00e9rique. Des soci\u00e9t\u00e9s comme Uber le d\u00e9montrent (lire l'article Jusqu'o\u00f9 allez vous ?<\/strong><\/a>).<\/p>\n

Or constatons que l'exp\u00e9rience de mobilit\u00e9 en voiture (mais aussi en transports en communs) n'est pas satisfaisante m\u00eame si l'objet automobile est solide et r\u00e9silient. D'autant que le contexte va mettre tout cela en tension, principalement les ressources budg\u00e9taires et les mutations des modes de travail<\/strong><\/a>. C'est donc l'exp\u00e9rience de mobilit\u00e9 qui sera transform\u00e9e par le num\u00e9rique. Est ce que les constructeurs automobiles seront les designers de ces exp\u00e9riences ou seront-ils uniquement le support ? La M\u00e9taNote 17 sur la r\u00e9volution num\u00e9rique le d\u00e9crit d\u00e9j\u00e0 :
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L'automobile, "en tant que matrice ontophanique, c'est \u00e0 dire moule ph\u00e9nom\u00e9nologique, produit par la culture et l'histoire, dans lequel se coule notre exp\u00e9rience-du-monde possible<\/em>" va progressivement dispara\u00eetre. De nouvelles matrices ontophaniques vont la remplacer, plus fluides, plus ludiques, plus sociales (lire une Br\u00e8ve histoire de l'avenir des Transport<\/a>). Bien s\u00fbr, il existera toujours des objets "automobiles", mais ce ne seront que des supports physiques permettant d'y accrocher de la mati\u00e8re calcul\u00e9e et des interfaces.<\/strong><\/strong><\/p>\n<\/blockquote>\n

Alors oui, pour le moment :<\/p>\n