{"id":129,"date":"2013-10-13T21:45:06","date_gmt":"2013-10-13T21:45:06","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=129"},"modified":"2016-08-25T06:44:06","modified_gmt":"2016-08-25T06:44:06","slug":"nous-echouerons-probablement-a-faire-muter-notre-systeme-de-mobilite","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2013\/10\/nous-echouerons-probablement-a-faire-muter-notre-systeme-de-mobilite.html","title":{"rendered":"Nous \u00e9chouerons probablement \u00e0 faire muter notre syst\u00e8me de mobilit\u00e9"},"content":{"rendered":"

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Tant de promesses annonc\u00e9es, tant de ruptures attendues (lire l’article sur les ruptures par Mc Kinsey<\/strong><\/a>), tant de changements \u00e9tudi\u00e9s et planifi\u00e9s, pourtant ne restent que congestions, temps perdus, pollutions et gigantesques consommations de mati\u00e8res et d’\u00e9nergies. Rien ne montre aujourd’hui que nous (\u00e9cosyst\u00e8me) avons compris les enjeux, les menaces, et l’int\u00e9gralit\u00e9 du syst\u00e8me qu’il faut traiter, avons per\u00e7u l’obligation de se former pour piloter les mutations. Nous sommes fig\u00e9s dans un syst\u00e8me de mobilit\u00e9 vieux d’un si\u00e8cle con\u00e7u pour am\u00e9nager des territoires \u00ab\u00a0vides\u00a0\u00bb avec des ressources illimit\u00e9es, pas pour maximiser l’usage de ces derni\u00e8res et offrir de nouvelles exp\u00e9riences de mobilit\u00e9, de rencontres, ou de travail (lire l’article sur le paradoxe simplification pour l’utilisateur, complexification pour l’op\u00e9rateur<\/strong><\/a>).<\/p>\n

Mais plus que tout, nous sommes incapables de partager une, ou plusieurs, vision du futur cr\u00e9dible et souhaitable. La vision d’un constructeur, n’est pas celle d’une autorit\u00e9 organisatrice ou d’un op\u00e9rateur de transport en commun, il n’y a pas de processus pour construire des visions collectives. Comme l’indique Jean-pierre Dupuy (lire l’article sur le catastrophisme \u00e9clair\u00e9<\/strong><\/a>), cette incapacit\u00e9 a pour cons\u00e9quence de ne pas engager une dynamique cr\u00e9atrice permettant de faire r\u00e9aliser ce futur, aujourd’hui virtuel. Selon la th\u00e9orie du \u00ab\u00a0catastrophisme \u00e9clair\u00e9\u00a0\u00bb, il faut \u00eatre s\u00fbr d’aller \u00e0 la catastrophe pour pouvoir l’\u00e9viter<\/strong>. Pour le moment, tout indique que le \u00ab\u00a0Bootstrap\u00a0\u00bb n’aura pas lieu.<\/p>\n

Les gisements d’innovations \u00e9normes g\u00e9n\u00e9r\u00e9s par le num\u00e9rique sont captur\u00e9s et capitalis\u00e9s par de plus en plus de firmes multinationales augmentant l’asym\u00e9trie vis \u00e0 vis des citoyens consommateurs (lire l’article Google Mobility<\/strong><\/a>). Mais ce nouveau de communication est beaucoup plus puissant que les pr\u00e9c\u00e9dents. La multitude (lire l’article sur les transports \u00e0 l\u00e2ge de la multitude<\/strong><\/a>) s’est imagin\u00e9e libre, elle devient libre d’\u00eatre surveill\u00e9e. Personne ne peut imaginer les cons\u00e9quences de cette absence de r\u00e9action.<\/p>\n

Les autorit\u00e9s d’organisation des transports et de r\u00e9gulation \u00e0 travers le monde n’ont pas \u00e9volu\u00e9. Elles voyaient le num\u00e9rique, le big data et la smart city comme des solutions \u00e0 leurs probl\u00e8mes, alors que ce sont de nouveaux probl\u00e8mes pos\u00e9s \u00e0 leurs organisations immobiles. Les centaines de millions de d\u00e9placements quotidiens de chaque pays restent inconnus \u00e0 ceux qui sont cens\u00e9s les organiser, les planifier, les orchestrer (lire l’article sur l’appel \u00e0 projet Mobilit\u00e9s Conna\u00eetre<\/strong><\/a>). D\u00e8s lors les solutions, connues depuis longtemps (p\u00e9age, stationnement, TC, taxe…) sont appliqu\u00e9es sans moyen de quantifier leurs effets et de comprendre les raisons de leurs \u00e9checs. Elles ne sont pas comprises par les citoyens dans leur globalit\u00e9, donc sans effet. Seules les multinationales mentionn\u00e9es pr\u00e9c\u00e9demment se sont organis\u00e9es pour apprendre \u00e0 apprendre ces flux, sources de profit. Conna\u00eetre les flux, \u00eatre capables de les pr\u00e9voir pour vendre cette connaissance, sous la forme de services, aux autorit\u00e9s donc aux citoyens qui fournissent les traces initiales. Pour mieux les dominer, ces derniers sont consid\u00e9r\u00e9s comme des producteurs\/consommateurs de donn\u00e9es, pas des partenaires (lire l’article sur des pistes pour inventer de nouveaux contrats sociaux<\/strong><\/a>).<\/p>\n

Le cybercar ne deviendra pas un v\u00e9hicule \u00ab\u00a0commun, g\u00e9r\u00e9 de pair \u00e0 pair \u00bb (se former aux principes et aux m\u00e9canismes du pair \u00e0 pair gr\u00e2ce au travail de M.Bauwens<\/strong><\/a>). Il en avait toutes les caract\u00e9ristiques, nous (soci\u00e9t\u00e9) en avions besoin. Pourtant les acteurs historiques, publics et priv\u00e9s, ont poursuivi leur mod\u00e8le, prot\u00e9g\u00e9 leur rente et limit\u00e9 toutes prises de risques. L’automatisation n’aura servi qu’\u00e0 augmenter la masse marchande des v\u00e9hicules alors qu’elle aurait p\u00fb r\u00e9volutionner nos mobilit\u00e9s et notre perception du monde (lire l’article Automatisation, Robotisation, Qui sera le patagonia de l’automobile<\/strong><\/a>).<\/p>\n

Les promesses d’horizontalit\u00e9s (lire l’espoir horizontal<\/strong><\/a>) et d’intelligence collective (lire et \u00e9couter<\/strong><\/a>) en d’immenses r\u00e9seaux ne sont pas traduites en r\u00e9alisations \u00e0 grandes \u00e9chelles. Quelques \u00ab\u00a0poches\u00a0\u00bb de citoyens d\u00e9montrent qu’ils sont capables de s’organiser, d’innover, de cr\u00e9er et d’\u00e9changer des richesses en dehors de toutes structures pyramidales. Plus souples, adaptatives et r\u00e9silientes, notamment dans des environnements instables, ces organisations sont pourtant rest\u00e9es marginalis\u00e9es, domin\u00e9es. Leurs pratiques et performances n’ont pas \u00e9t\u00e9 relay\u00e9es par les m\u00e9dias, incapables d’observer et de parler du plus puissant des objets liens de tout collectif\u00a0: la cr\u00e9ation, l’Art (lire l’article sur les objets liens<\/strong><\/a>).<\/p>\n

Devant les cons\u00e9quences d\u00e9j\u00e0 pr\u00e9visibles, d\u00e9r\u00e8glement climatique, impacts sanitaires, et augmentation des budgets mobilit\u00e9s, et consid\u00e9rant l’absence de dispositif permettant de s\u00e9lectionner les solutions en fonction du contexte, l’absence de structure de gouvernance holoptimale incluant les citoyens (lire l’article sur un exemple de dispositif d’implication<\/strong><\/a>), il est probable que les seules moyens d’actions qui viennent soit la r\u00e9gulation des d\u00e9placements par des quotas et des taxes<\/strong>. Inacceptables aujourd’hui, elles seront les seules possibles. Ces mesures seront le reflet de notre incapacit\u00e9 \u00e0 nous engager, aujourd’hui, collectivement vers de profondes \u00e9volutions de nos modes de collaboration et de cr\u00e9ation. Les jeux sont quasiment d\u00e9j\u00e0 faits<\/strong>. L’iMaaS aurait p\u00fb s’imposer \u2026 (lire l’article sur l’iMaaS<\/strong><\/a>)<\/p>\n

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