{"id":105,"date":"2014-01-05T14:57:28","date_gmt":"2014-01-05T14:57:28","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=105"},"modified":"2015-07-21T16:35:36","modified_gmt":"2015-07-21T16:35:36","slug":"quelques-previsions-fausses-pour-2014","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2014\/01\/quelques-previsions-fausses-pour-2014.html","title":{"rendered":"Cyberespace, S\u00e9rendipit\u00e9 et Art de la guerre, Quels seront nos futurs ?"},"content":{"rendered":"

La premi\u00e8re M\u00e9taNote r\u00e9dig\u00e9e en 2007 (et publi\u00e9e sur ce blog en 2009), N\u00b00 – L'origine<\/strong><\/a>, proposait plusieurs pr\u00e9visions. Tout d'abord l'irruption du num\u00e9rique en tant que facilitateur, disrupteur du secteur historique des transports. Le d\u00e9veloppement de services de mobilit\u00e9s port\u00e9s par le num\u00e9rique \u00e9tait propos\u00e9, engendrant de nouvelles exp\u00e9riences, puis de nouveaux comportements, et bient\u00f4t de nouveaux r\u00eaves. Bien s\u00fbr le statut social de l'automobile et les pseudo-libert\u00e9s qui lui sont associ\u00e9es, nous sommes et serons surveill\u00e9s. De nouveaux acteurs, sans usine, pensent services, fonctionnalit\u00e9s et scalabilit\u00e9. Ces pr\u00e9visions se sont r\u00e9alis\u00e9es, elles sont visibles (lire l'article Le num\u00e9rique remet tout en cause<\/strong><\/a>). Mais elles ne traduisent pas les principaux changements qui op\u00e9rent aujourd'hui. Elles ne sont que l'\u00e9cume des vagues. Il faut se pr\u00e9parer \u00e0 des courants plus profonds. Tenter de les esquisser pour revenir \u00e0 soi-m\u00eame : quelles formations, cultures et richesses pour voir, comprendre, agir et \u00eatre heureux dans le chaos ?<\/p>\n

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Le cyberespace, notre "nouveau" territoire<\/strong><\/p>\n

Le principal terrain de jeu est d\u00e9sormais clairement \u00e9tabli: le cyberespace. Ce dernier rassemble les connaissances de l'humanit\u00e9 utilisant une structure de liens hypertexte, des r\u00e9seaux et de plus en plus nos objets, r\u00e9v\u00e9lant des donn\u00e9es in\u00e9dites sur nos pratiques et nos usages. Le cyberespace offre de nouvelles opportunit\u00e9s en mati\u00e8re de cr\u00e9ation, de d\u00e9veloppement, de reliance, et \u00e9galement de nouveaux risques, surveillance, M\u00e9gaPlateforme, nouvelles asym\u00e9tries et nouvelles r\u00e8gles. St\u00e9phane Vial, dans sa th\u00e8se essentielle sur La R\u00e9volution Num\u00e9rique et son livre L'\u00eatre et l'\u00e9cran<\/strong><\/a>, propose onze caract\u00e9ristiques pour tuer et remplacer le mot "Virtuel". N'est-il pas important de conna\u00eetre ce "nouvel" espace et de le cartographier ? Ainsi, la noum\u00e9nalit\u00e9 est un de ces caract\u00e9ristiques : le cyberespace ne se voit pas sans interface. Voil\u00e0 qui explique notre besoin d'acc\u00e9der r\u00e9guli\u00e8rement \u00e0 des \u00e9crans pour voir le r\u00e9el. D\u00e9sormais m\u00eame un territoire se comprend, s'analyse, se pr\u00e9voit \u00e0 travers des interfaces num\u00e9riques (voir cet exemple Hollandais OSCity<\/strong><\/a>). Ceci n'est qu'un d\u00e9but, la ma\u00eetrise des comp\u00e9tences associ\u00e9es n'est donc plus une option. Quelles sont les tendances de fond du cyberespace ?<\/p>\n

Pierre L\u00e9vy l'\u00e9tudie depuis plusieurs d\u00e9cennies et avait d\u00e9j\u00e0 identifi\u00e9 les \u00e9volutions en cours (lire notamment L'intelligence collective, pour une anthropologie du cyberespace<\/strong><\/a>). Nous sommes \u00e0 la jeunesse et d\u00e9j\u00e0 des M\u00e9gaPlateformes dominent le web. Cette ann\u00e9e 2013 est assez r\u00e9v\u00e9latrice, les positions prises par Google, Amazon, Facebook et Apple (GAFA) pr\u00e9figurent une certaine vision du cyberespace: cloisonn\u00e9 et propri\u00e9taire (lire l'article concernant les M\u00e9gaPlateformes<\/strong><\/a>). Et notre soci\u00e9t\u00e9 avec ces lois, ces codes, ces repr\u00e9sentations semble ne pas \u00e9voluer assez vite (lire l'article Les \u00e9lites d\u00e9bord\u00e9es par le num\u00e9rique<\/strong><\/a>). En m\u00eame temps, des collectifs se structurent, collaborent et produisent de nouveaux produits et services entre pairs comme r\u00e9cemment de nouvelle assurance<\/a>. <\/strong>Michel Bauwens (P2P foundation<\/strong><\/a>) analyse et r\u00e9v\u00e8le les m\u00e9canismes qui sous-tendent ces "nouveaux" modes d'\u00e9changes que nous avons nomm\u00e9 "\u00e9conomie collaborative" ou "\u00e9conomie des communs", faute de mieux.<\/p>\n

\"P2PBusinessVisualization1\"<\/a><\/p>\n

Nous verrons \u00e9galement que nous manquons de mot pour d\u00e9crire les d\u00e9couvertes que nous r\u00e9alisons, et m\u00eame pire, que les mots "anciens" que nous employons nous enferment dans des concepts d\u00e9pass\u00e9s, ralentissant les processus de diffusion et d'appropriation. Il est tout aussi important de faire \u00e9voluer l'ontologie (lire Pour une ontologie de la demande de transport<\/strong><\/a>).<\/p>\n

L'art de la guerre<\/strong><\/p>\n

Ainsi se dessine de fa\u00e7on sch\u00e9matique, les rapports de force en pr\u00e9sence: des M\u00e9gaplateformes organis\u00e9es pour capter une partie des richesses cr\u00e9\u00e9es par la Multitude (lire l'article Les Transports \u00e0 l'\u00e2ge de la multitude<\/strong><\/a> pour comprendre comment), et des collectifs P2P organis\u00e9s pour maximiser l'usage de ressources rares (lire l'article Vers de nouveaux contrats sociaux<\/strong><\/a>). Les d\u00e9coupages historiques, \u00e9tats nations, villes, ne jouent pour le moment que des r\u00f4les de deuxi\u00e8me ordre. Toutes les techniques seront utilis\u00e9es pour prendre des positions strat\u00e9giques, renverser des concurrents, acqu\u00e9rir de nouvelles richesses et comp\u00e9tences, et plus que tout appara\u00eetre s\u00e9duisant aux yeux des utilisateurs. Il est probable que ces deux courants majeurs se renforcent. Rien ne dit si un des deux va dispara\u00eetre. Pour le moment, tout semble montrer que nous ne parviendrons pas \u00e0 faire muter notre syst\u00e8me de mobilit\u00e9 (lire l'article associ\u00e9<\/strong><\/a>). D'un cot\u00e9, les pionniers sont peu nombreux, dispers\u00e9s et les techniques de formation et d'organisation n'\u00e9voluent pas assez vite. De l'autre, les m\u00e9canismes d'apprentissages et de capitalisations des erreurs\/progr\u00e8s conf\u00e8rent aux GAFA des positions dominantes dot\u00e9es de caract\u00e9ristiques in\u00e9dites : mod\u00e8les d'affaires multiformes, contacts directs avec les utilisateurs, versalitilit\u00e9 des services et progressivement des comp\u00e9tences sp\u00e9cifiques \u00e0 innover diff\u00e9remment.<\/p>\n

Se pr\u00e9parer \u00e0 l'inattendu, \u00e0 innover dans le chaos<\/strong><\/p>\n

Notre \u00e9ducation, nos processus issus de structure pyramidale ne sont pas adapt\u00e9s pou
\nr \u00eatre \u00e0 l'aise face \u00e0 l'inconnu. Nous cherchons \u00e0 pr\u00e9voir le futur pour nous en prot\u00e9ger. Nous sommes organis\u00e9s pour \u00eatre en r\u00e9action face un \u00e9v\u00e8nement inconnu, et non en cr\u00e9ation. Encore une fois, les mots que nous employons vont, eux-aussi, participer \u00e0 limiter notre champs d'actions. Innover dans le chaos n\u00e9cessite des esprits pr\u00e9par\u00e9s, entra\u00een\u00e9s pour cela : apprendre de ces erreurs, ouverture \u00e0 l'inconnu, connaissances \u00e9tendues dans de nombreux domaines d\u00e9cloisonn\u00e9s, capacit\u00e9 \u00e0 relier des observations ou des accidents. La s\u00e9rendipit\u00e9 (
wiki<\/strong><\/a>) est un atout essentiel qui demande des esprits pr\u00e9par\u00e9s (lire pour cela l'article Maximising Serendipity<\/strong><\/a>). Des formations vont appara\u00eetre, certaines seront "int\u00e9grales", tant la pr\u00e9paration du corps et de l'esprit sont ins\u00e9parables. Certaines entreprises comme Zappos abandonnent d\u00e9j\u00e0 les modes de fonctionnement actuels (lire l'article associ\u00e9<\/strong><\/a>) pour devenir Holocratic<\/strong><\/a>, plus souple, apprenante, transparente et \u00e9volutive. Ces pionniers vont inspirer de nouvelles g\u00e9n\u00e9rations d'entrepreneurs dont l'\u00eatre prendra le pas sur l'avoir. Plus que tout, ils incarneront eux-m\u00eames les valeurs port\u00e9es par l'entreprise et seront en connexion directe et compl\u00e8te avec leurs clients. <\/p>\n

\"Maximising-Serendipity-diagram-v2\"<\/a><\/p>\n

Le r\u00e9seau de connaissance se r\u00e9v\u00e8le \u00eatre essentiel pour \u00eatre en capacit\u00e9 d'agir dans un environnement complexe. Il faut \u00eatre relier \u00e0 la fois en quantit\u00e9 mais surtout en qualit\u00e9, \u00e0 la fois dans des domaines de comp\u00e9tences "m\u00e9tier" mais \u00e9galement avec des personnes ayant des comp\u00e9tences en "s\u00e9rendipit\u00e9" capables de critiquer, de mettre en perspective, de donner du sens, de r\u00e9interroger et de relier pluieurs domaines connexes. La M\u00e9taNote N\u00b019 propose d'apprendre \u00e0 conna\u00eetre nos "talents futurs"<\/strong><\/a>. De fa\u00e7on inconsciente pour certains ou voulue et ma\u00eetris\u00e9e pour d'autres, nous sommes en train d'\u00e9voluer. Nous pourrons en parler de mieux en mieux, nos reliances vont progresser et nous serons capables de mieux les caract\u00e9riser (lire l'article Les nouveaux dispositifs d'innovations<\/strong><\/a>). Et si nous apprenions la s\u00e9rendipit\u00e9 \u00e0 l'\u00e9cole ?<\/p>\n

Quels seront nos futurs ?<\/strong><\/p>\n

Dans L'avenir de l'Economie<\/strong><\/a>, Jean-pierre Dupuy propose de remettre l'\u00e9conomie "\u00e0 sa place", c'est \u00e0 dire un moyen parmi d'autres pour \u00e9changer des biens et des services. La soci\u00e9t\u00e9 ne serait plus alors domin\u00e9e par les soci\u00e9t\u00e9s marchandes, par les obligations des march\u00e9s. La soci\u00e9t\u00e9 civile pourrait se r\u00e9approprier ces nouveaux espaces en devenant actrice de son futur. Et si, de la m\u00eame fa\u00e7on, les GAFA \u00e9taient utilis\u00e9s pour ce qu'ils sont, des moyens, des sources d'inspiration pour nous d\u00e9passer ? Une voie se dessine pour nous permettre de nous \u00e9panou\u00efr dans le chaos (voir cette vid\u00e9o de Bruno Marion New Opportunities in a Chaotic world<\/strong><\/a>).<\/p>\n

Pour en parler, le num\u00e9rique doit \u00eatre abord\u00e9 comme une nouvelle culture \u00e0 partager (lire l'article Pour une approche culturelle des mobilit\u00e9s<\/a>)<\/strong>. Pour permettre aux entreprises, comme Zappos, de concevoir des produits\/services "beaux et bons" (lire l'article Consommateur [R]\u00e9volution<\/strong><\/a>) r\u00e9pondant mieux aux besoins des citoyens tout en fonctionnant diff\u00e9remment, en \u00e9tant totalement transparentes. Pour permettre aux collectivit\u00e9s, aux Etats, de se former, de revoir leur processus de suivis et de d\u00e9cisions, en rendant des comptes, en impliquant les pionniers comme ce projet CycleTracks \u00e0 San Francisco<\/strong><\/a>. Pour permettre aux pionniers de la soci\u00e9t\u00e9 civile de se f\u00e9d\u00e9rer pour qu'\u00e9mergent dans de nombreux domaines des "communs" : produits industriels (voiture<\/strong><\/a>), \u00e9nergies<\/strong><\/a>, monnaies<\/strong><\/a>, … Quatre caract\u00e9ristiques (lire l'article complet Peer production<\/strong><\/a>) ont \u00e9t\u00e9 identifi\u00e9es pour cela : coop\u00e9ration volontaire, connaissances partag\u00e9es et accessibles, ressources \u00e9galement partag\u00e9es et accessibles, \u00e9quipotentialit\u00e9 d'acc\u00e8s. Ce triptyque \u00e9volu\u00e9<\/em> - acteur marchand, public et communs – dont les fronti\u00e8res seront perm\u00e9ables et fluctuantes, pourrait cr\u00e9er les conditions, les formations et les cultures nous permettant de nous \u00e9panou\u00efr dans le chaos.<\/strong><\/p>\n

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La premi\u00e8re M\u00e9taNote r\u00e9dig\u00e9e en 2007 (et publi\u00e9e sur ce blog en 2009), N\u00b00 –…<\/p>\n","protected":false},"author":7,"featured_media":0,"comment_status":"open","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"footnotes":""},"categories":[],"tags":[10,12,14,46,57,69,71,98,102,106,107,139],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/105"}],"collection":[{"href":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/7"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=105"}],"version-history":[{"count":1,"href":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/105\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":3568,"href":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/105\/revisions\/3568"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=105"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=105"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=105"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}