{"id":102,"date":"2014-01-11T10:01:16","date_gmt":"2014-01-11T10:01:16","guid":{"rendered":"http:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/?p=102"},"modified":"2015-07-21T16:35:36","modified_gmt":"2015-07-21T16:35:36","slug":"le-premier-jour-ou-jai-arrete","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/transportsdufutur.ademe.fr\/2014\/01\/le-premier-jour-ou-jai-arrete.html","title":{"rendered":"Le premier jour o\u00f9 j'ai d\u00e9cid\u00e9 de me d\u00e9placer autrement …"},"content":{"rendered":"\n

Chaque jour, il y a plusieurs millions de d\u00e9cision concernant les transports : individuellement, nous choisissons un mode de transport \u00e0 chaque fois ou nous faisons comme d'habitude, nous choisissons tel itin\u00e9raire ou le trajet habituel, nous acceptons de prendre un coll\u00e8gue de travail sur le chemin ou pas, nous planifions nos d\u00e9placements\/achats\/activit\u00e9s ou pas, nous utilisons un mode actif de d\u00e9placement (v\u00e9lo ou marche).<\/p>\n

Nous en sommes individuellement et collectivemment responsables. Ces d\u00e9cisions, ou absences de d\u00e9cision, ont toutes des cons\u00e9quences directes connues, quantifi\u00e9es : congestion, pollutions, \u00e9missions de GES et co\u00fbts \u00e9conomiques. En g\u00e9n\u00e9ral, ce sont ces \u00e9l\u00e9ments  qui sont invoqu\u00e9s pour tenter de faire changer les comportements ou pour justifier d'une certaine pratique. Ils \u00e9voquent des consid\u00e9rations individuelles (le co\u00fbt, le temps perdu) et collectives (congestion, pollutions), et sont li\u00e9es \u00e0 des richesses \u00e9changeables et quantifiables (notre monnaie) et des richesses uniquement quantifiables (puret\u00e9 de l'air, temps "perdu ou gagn\u00e9"). Mais est ce que nous agissons uniquement pour optimiser ces param\u00e8tres ? Sommes nous uniquement des \u00e9conomistes comptables ?<\/p>\n

<\/p>\n

Plus int\u00e9ressant encore, ces d\u00e9cisions ont des cons\u00e9quences "indirectes" qui ne sont g\u00e9n\u00e9ralement pas mentionn\u00e9es et pourtant elles se r\u00e9v\u00e8lent \u00eatre les principaux d\u00e9terminants du changement : lien social, b\u00e9n\u00e9fices sur la sant\u00e9, plaisir lors du d\u00e9placement. Ces param\u00e8tres se basent sur des richesses quantifiables (bilan de sant\u00e9), exprimables (lien social, plaisir). L'expression de ces b\u00e9n\u00e9fices ne peut pas se d\u00e9cr\u00e9ter \u00e0 priori, cela se construit avec la pratique r\u00e9elle, dans le changement. En cons\u00e9quence, ce ne sont que les personnes qui font vraiment qui peuvent en parler en \u00e9tant cr\u00e9dible. Les \u00e9changes entre pair se distinguent par leur capacit\u00e9 \u00e0 beaucoup mieux engager dans le changement. Ils sont de grande valeur et doivent \u00eatre toujours privil\u00e9gi\u00e9s.<\/p>\n

\"Eagle-bike-helmet1\"<\/a><\/p>\n

Puis une troisi\u00e8me cercle de cons\u00e9quences \u00e9merge pour les personnes qui y pr\u00eatent attention : d\u00e9veloppement de la conscience, de l'empathie, coh\u00e9rence entre le faire, l'\u00eatre et les paroles. Ce niveau ne touche que des richesses exprimables non quantifiables, non \u00e9changeables, les plus fondamentales. Nous sommes loin de la richesse conventionnelle, la monnaie, l'euro. Plus \u00e9tonnant encore, ces richesses se renforcent mutuellement : le corps et l'esprit sont plus vifs, permettant de mieux rentrer en contact avec l'autre, de saisir plusieurs dimensions d'un \u00e9change, de mieux ressentir et appr\u00e9cier les \u00e9volutions sur sa sant\u00e9.<\/p>\n

Ces changements renforcent la d\u00e9cision initiale sur de multiples plans (mobilit\u00e9 bien s\u00fbr, mais \u00e9galement sant\u00e9, lien social, d\u00e9veloppement personnel), les b\u00e9n\u00e9fices se transforment en \u00e9vidence, et d'autres champs peuvent \u00e9voluer : alimentation, respiration, consommation, engagement social… L'analyse des cons\u00e9quences d'un changement de pratique, de comportement montre \u00e9galement que nos outils, bas\u00e9s essentiellement sur des bilans comptables utilisant l'euro comme aggr\u00e9gateur de richesse, sont insuffisants et inadapt\u00e9s. Vouloir parler de nos comportements oblige \u00e0 mieux savoir d\u00e9crire nos multiples richesses<\/strong><\/a>.<\/p>\n

Nous ne ferons pas du v\u00e9lo pour r\u00e9duire la pollution, nous ne "perdrons" pas 5 minutes pour faire un d\u00e9tour et prendre un coll\u00e8gue de travail. Bien s\u00fbr, ces changements auront ces cons\u00e9quences environnementales mais ce ne sont "que" des co-produits de b\u00e9n\u00e9fices plus fondamentaux pour notre humanit\u00e9. Et pour vous ?<\/p>\n