Accueil Parce que les services de mobilité dont l'autopartage sont encore très jeunes

Parce que les services de mobilité dont l'autopartage sont encore très jeunes

par Gabriel Plassat

Il y a à peine 10 ans, personne ne considérait le covoiturage comme une solution de transports sûre, économique, robuste. C'était pour les jeunes, les marginaux. Demandez aujourd'hui à BlablaCar en France et plus encore en Russie. Le covoiturage est encore adolescent et déjà il concurrence les acteurs historiques, comme la SNCF.

Il y a à peine 10 ans, personne n'imaginait l'autopartage comme une solution crédible, simple et complémentaire. Personne n'avait pensé toutes les solutions : one way, en boucle, entre particuliers, opérée, … C'était impossible techniquement et pratiquement. Portées par des briques numériques de plus en plus performantes, une multitude de solutions existe aujourd'hui. Elles se diffusent, bouleversent les comportements des citoyens, qui vont,de nouveau, faire évoluer ces services. Nous sommes au début de boucles itératives. L'ADEME avec le bureau d'études 6t viennent de publier des premiers résultats concernant les usages des personnes qui utilisent Autolib et Mobizen en région parisienne. Tous les résultats sont accessibles sur le blog de l'ADEME. 

Optimod-lyon

projet Optimod'Lyon

L'objectif est ici de construire des bases de connaissances sur nos mobilités, sachant que cet exercice devra sans cesse être actualisé. En parallèle, nous soutenons également des projets, comme MOBI-LISE, qui vise à inventer de nouveaux moyens de connaître les pratiques de mobilités en profitant du formidable potentiel du numérique (lire un article sur ce sujet du changement de comportement à l'engagement citoyen).

Concernant cette étude, certains résultats peuvent surprendre. Rappelons d'abord qu'ils concernent Paris et sa région, avec des offres de solutions de mobilités spécifiques, avec des répartitions de salaire et pouvoir d'achat également spécifique, donc une valeur du temps spécifique… Chaque nouveau service de mobilité a des effets rebonds. Comme un tramway ou le VAE peuvent réduire les pratiques de marche, l'autopartage peut diminuer l'usage des transports collectifs. Ils sont, pour le moment, conçus séparemment, cherchant à gagner des parts de marché. Par ailleurs, nous n'avons aucun outil de modélisation de ce système complexe intégrant les nombreuses boucles rétroactives. Seul le numérique peut nous permettre d'accéder aux données, et certains acteurs ont un accès direct aux gisements de production de ces données (lire Que savons-nous du pouvoir de la donnée ?).

Il y a à peine 10 ans, personne n'imaginait des vélos en libre service comme une solution pertinente pour se déplacer en ville. Quelque soit son avenir, elle a permis de mettre sur le bitume un nombre de vélo important rapidement. D'autres innovations viendront comme ce simple cadenas commandable par SMS. Demain, simplement, chaque commune pourra avoir un système de VLS réalisé à partir de vélos neufs, d'occasion ou récupérés chez les particuliers, utilisant ces cadenas actionnables par SMS et garantissant ainsi traçabilité et solution de paiement.

Il y a à peine 10 ans, personne n'imaginait avoir dans sa poche un assistant personnel de mobilité qui, chaque jour, progresse (lire l'article Vers le parfait Assistant personnel de Mobilité). Récemment, Google a intégré à Google Maps la capacité à commander une voiture avec chauffeur Uber dans lequel il a investi plus de 250 millions. Simplifier l'interface pour l'utilisateur tout en améliorant l'expérience de mobilité et Complexifier pour le back office.

 

De la même façon, encore aujourd'hui, personne n'a la certitude de pouvoir traçer l'avenir du véhicule électrique. Ses caractéristiques intrinsèques, le réseau de charge disponible et le potentiel futur, son bilan financier et environnemental sont des éléments qui jouent sur l'acceptabilité au changement de comportement. Les pratiques de mobilités rendues possible par des véhicules électriques utilisés en tant que service ou en tant que propriété, vont à leur tour faire évoluer le design de ces offres, engageant là aussi de nombreux boucles itératives. Considérant le cas de Tesla comme tout à fait spécifique et centré sur le haut de gamme : Et si le VE était dès aujourd'hui parfaitement adapté aux services de mobilités (lire le VE, le service et l'économie circulaire ) ? Que seraient des véhicules électriques conçus spécifiquement pour des offres servicielles (lire la MétaNote l'avenir de l'automobile) ?

Nous sommes à début de l'histoire des services de mobilités portés par le numérique, chaque service doit être étudié, évalué, modestement, en le plaçant en perspective et en considérant le système complet d'offres de mobilité.

Ne condamnons pas un service dès le début, cherchons plutôt à l'orienter pour qu'il puisse exprimer son potentiel dans le contexte le plus adapté, le territoire pertinent. Partageons les connaissances sur les usages, sur les pratiques et surtout sur les changements pour identifier les conditions d'acceptabilité aux changements (lire l'article sur les changements de comportements).

Travaillons, chacun dans nos métiers, les liens entre les différents services, leurs complémentarités, les liens entre les transports publics "traditionnels", les liens entre le transport individuel et le transport collectif, le public et le privé. Les principales innovations sont aux interstices des systèmes, des domaines
et des métiers.

La richesse de nos diversités de services de mobilités sera une force pour nos entreprises, nos parcours quotidiens et notre environnement.

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