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Ville à vivre 2010

par Gabriel Plassat

Une étude menée par TNS Sofres pour Veolia Environnement du 16 mars au 15 avril 2010 porte sur la qualité de vie en ville, auprès d’un échantillon représentatif de chacune des villes étudiées (classe socio-professionnelle, sexe et âge), pour les deux tiers on line et en face à face pour le tiers restant, soit plus de 7000 personnes dans chacune des 7 grandes villes étudiées (Paris, Bombay, Chicago,  Le Caire, Londres, Paris, Pékin, Soa Paulo).

L’ensemble des personnes interrogées témoigne d’un attachement fort à leur ville, parce qu’ils y sont nés (la moitié d’entre eux) ou parce qu’ils y habitent depuis longtemps (un tiers y réside depuis plus de 10 ans et seuls 17% y sont installés depuis moins de 10 ans).  Cependant, cet attachement global connaît des disparités selon les villes : il y a ceux qui l’aiment… sans compter (95% à Bombay) et ceux qui l’aiment…moins (69% à Sao Paulo et 66% au Caire). Elles apprécient également la vie urbaine en général ; 8 citadins sur 10 sont satisfaits de leur ville alors que plus d’un tiers d’entre eux n’ont pas choisi d’y vivre. Malgré les difficultés rencontrées, la ville représente le lieu idéal pour vivre, travailler et fonder une famille. 72% aimeraient que leurs enfants y grandissent.

Du point de vue du citadin : il y a ce qui marche…

L’électricité, l’eau et les services à la propreté sont considérés comme des « acquis » par les habitants des villes : ils trouvent normal d’en être satisfaits (ce qui est le cas la plupart du temps) mais peuvent en souffrir au quotidien quand ils estiment qu’il y a des défaillances.  L’électricité, considérée comme un pré-requis, est le service qui donne le plus de satisfaction. Elle génère donc peu d’attentes auprès des personnes interrogées sauf auprès des habitants des villes qui se sentent le moins en sécurité et qui soulignent le manque d’intensité de l’éclairage en pleine nuit. 

De même, la gestion de l’eau est globalement bien appréciée, en particulier dans les grandes villes occidentales. La qualité de l’eau du robinet et l’évacuation des eaux usées sont jugées globalement sans réelle distinction. De l’avis d’une très large majorité (92%), l’amélioration des services de l’eau n’est pas une priorité compte tenu du niveau de qualité de l’offre actuelle.  En revanche, les services liés à la propreté segmentent beaucoup plus nettement les personnes interrogées dans les 7 villes étudiées. Si 68% d’entre elles sont satisfaites de la gestion des déchets, cette moyenne masque un net écart entre villes occidentales et villes en développement : Paris, Chicago et Londres se distinguent avec plus de trois quart d’opinions positives alors que Bombay, Pékin et Sao Paulo ne comptent qu’un peu plus de 50% de satisfaits, et Le Caire seulement 42%.

 … et ce qui marche moins bien 

Les citadins interrogés expriment de façon très marquée leurs préoccupations et leurs attentes.  Quelle que soit la ville, le prix des logements est une préoccupation majeure. 62% des habitants (entre 70% à Paris et 50% au Caire) jugent le prix des logements élevé et 50% d’entre eux souhaiteraient en priorité avoir un logement plus grand pour améliorer leur vie.  Sur l’ensemble des 7 villes, 39% des urbains citent l’insécurité parmi les principales difficultés auxquelles leur ville doit faire face ; les plus sensibles à ce sujet sont les + de 50 ans. L’insécurité préoccupe le plus les habitants de Sao Paulo, de Chicago et de Londres : plus de 6 habitants sur 10, dans ces 3 villes, la redoutent. Enfin, sans surprise, plus de la moitié des répondants estime habiter une ville polluée, surtout à Paris (64%) et à Sao Paulo (83%). A Bombay et au Caire, plus d’un habitant sur 2 cite la pollution parmi les principaux problèmes de sa ville. Enfin, un Pékinois sur 2 souhaite que l’amélioration de la qualité de l’air soit une priorité des responsables municipaux. Seules les villes de Londres et Chicago sont relativement épargnées.  

Ma voiture en ville : être ou ne pas être !

Près de la moitié des citadins interrogés déclare consacrer chaque jour plus d’une heure à ses déplacements, mais ces temps de trajets sont significativement plus longs en transports en commun (28% y passent plus de deux heures par jour) qu’en voiture (15% y passent plus de deux heures).  C’est la raison pour laquelle 65% des répondants restent, à titre personnel, attachés à la voiture alors que, d’un point de vue global, une majorité se prononce en faveur d’une réduction de la place de la voiture (58% en moyenne, et 65% des usagers des transports en commun). Bien que les embouteillages soient dénoncés par 70% des citadins, et que la moitié des citadins appelle les responsables de leur ville à réduire rapidement la circulation automobile, seuls 30% se disent effectivement prêts à limiter leurs déplacements en voiture en ville…  Cet attachement à la voiture n’empêche pas que le principal souhait des citadins pour améliorer leur vie soit d’avoir de meilleurs transports en commun (cités à 54%). Les 2/3 des citadins estiment que les réseaux fonctionnent plutôt bien mais leurs attentes de la part des autorités sont très importantes qu’il s’agisse des transports « classiques » (métro et bus) ou d’attentes plus spécifiques, comme le tramway à Paris que 57% des habitants souhaitent voir se développer.

Les enjeux environnementaux : « passe à ton voisin »..

La prise de conscience des enjeux environnementaux est à l’échelle du globe plus qu’à celle de la ville. 1/3 des citadins reconnaissent que l’environnement est l’affaire de tous mais estiment en majorité que l’engagement doit venir aussi et surtout des pouvoirs publics et des opérateurs privés. Ils affirment d’ailleurs leur confiance en leurs compétences.  7 citadins interrogés sur 10 sont convaincus que les problèmes environnementaux sont tels qu’il sera nécessaire de changer leur façon de vivre. Ils sont 59% à considérer que les actions en faveur de l’environnement sont un facteur de développement économique dont ils seraient les premiers acteurs et bénéficiaires. Cette mutation doit passer par une réduction des déchets, une réduction de consommation d’eau et une utilisation plus fréquente des transpo
rts en commun au détriment de la voiture.  Ces enjeux restent toutefois secondaires pour le citadin qui aspire en priorité à une meilleure qualité de vie au quotidien : meilleure sécurité ou fluidité des transports en commun.

Et demain… : optimisme ?

Villes à Vivre – 2010 détermine 5 profils « types » de citadins face à l’avenir : 

– Les Investis et les Urbanophiles : 54 % des citadins. Ils sont satisfaits de leur ville et de leur mode de vie. Impliqués dans les enjeux de développement durable, ils voient l’avenir avec optimisme. Ils sont plus nombreux à être originaires des pays émergents, de gauche et âgés entre 15 et 40 ans. 

– Les Pragmatiques : 14% des citadins. Ils ont intégré les problématiques environnementales dans leur vie de citoyens, sans pour autant croire à une transformation radicale de leur ville. Ce sont essentiellement des femmes de pays occidentaux et âgés entre 29 et 34 ans. 

– Les Déçus et les Repliés : 32% des citadins. Ils reprochent à leur ville de ne pas suffisamment prendre en compte les dimensions environnementales dans leur quotidien. Ils en souffrent et ne se projettent pas dans leur ville. Ils sont plus nombreux à être âgés de 50 ans et plus ; ils ont une voiture et habitent Paris, Londres, Chicago.

La ville de demain : taille mannequin ou taille ramequin ?

La ville accueille tous les jours des milliers de nouveaux candidats à l’urbanisation et doit appréhender le nouveau chantier de demain. 74% des nouveaux habitants sont optimistes sur l’évolution de la qualité de vie dans leur ville tout en étant conscients qu’un virage doit être pris. La question du développement en hauteur ou en longueur de la ville est corrélée aux modes de vie des différents citadins interrogés à travers les 7 métropoles. Les citadins plus soucieux à la qualité de vie et à la bonne santé des habitants optent pour le développement « en longueur ». Alors que les plus attentifs à la mobilité penchent pour le développement « en hauteur ».

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