Depuis un an, ce blog vise à présenter une vision systémique des transports de personnes et marchandises, à penser le tout pour le connaître, le prévoir et l'améliorer. Nos objectifs communs sont, notamment, de construire des solutions plus robustes aux crises à venir, plus solidaires, plus économes en ressources, en faisant appel à tous les leviers : sur les objets bien sûr, mais désormais sur leurs usages et sur les interfaces entre les objets dans le but d'optimiser à la fois les aspirations individuelles et collectives.
La question n'est plus aujourd'hui de savoir quel rôle vont jouer les TIC, quelle technologie moteur va s'imposer, ou encore est ce que le covoiturage gagne du terrain. Nous devons changer le niveau de complexité des projets, décloisonner toutes les solutions existantes, utiliser tous les leviers d'efficacité énergétique en maîtrisant simultanément l'effet rebond, monter des projets ancrés dans des territoires rassemblant un large spectre d'acteurs de différents compétences, différentes tailles, pilotés par de véritables chefs d'orchestre capables de dialoguer et de comprendre des start-up, des multinationales, des collectivités ou des laboratoires de recherche.
L'année 2011 ouvre des opportunités sans précedent. Les véhicules électriques seront disponibles, les premières stations de charge publics/privées s'implanteront dans certaines villes, les TIC poursuivront leur développement exponentiel permettant de décloisonner massivement, de fournir la bonne information partout tout le temps, les progrès sur les GMP thermiques se poursuivent couplés à des prix de véhicules neufs de plus en plus bas. Quasiment tous les services, toutes les solutions imaginables seront réalisables, la technologie nous le permet. Les industries françaises ont là une opportunité mondiale à saisir. Toutes les villes mondes, dans leurs diversités, rencontrent les mêmes problèmes. Certains, comme IBM ou General Electric, se positionnent déjà pour offrir des solutions systémiques et adaptables à ces villes mondes.
Si les opportunités sont grandes, les risques le sont tout autant ! Les solutions d'autopartage courte durée comme Autolib pourraient s'avérer chers par des coûts d'assurances élevés, les véhicules électriques pourraient voir les bilans technico-économiques remis en question après les premiers retours d'expériences sur les coûts d'usages réels, les services de mobilité proposés pourraient être inadaptés aux besoins des citoyens et permettre finalement aux constructeurs de faire du "service washing" pour mieux rester sur leur métier de base, les systèmes d'informations multimodales pourraient se développer lentement liés aux faibles partages des données, les autorités organisatrices pourraient continuer à ne gérer que certains modes de transports, sans penser le tout. Finalement, de nombreuses raisons peuvent conduire les acteurs à rester sur leur position, à innover "à la marge", à ne pas prendre de risque… au risque de tout perdre.
L'ADEME, dans le cadre des Investissements d'Avenir, vient de signer une convention avec l'Etat dans le domaine des transports portant sur le programme "Véhicule du Futur" pour un budget total de 1 milliard d'euros. Des appels à manifestations d'intérêt vont s'ouvrir en 2011 sur tous ces sujets.
Préparons nous à faire de cette mutation sans précédent une chance pour les citoyens, les industries et l'environnement !