Alors que Paris Tech Review publie un échange avec M.Satinet, Ancien Directeur Général de Citroën, portant sur l'avenir de l'automobile, le Time s'interroge sur l'impact du peer to peer sur notre façon de nous déplacer. Deux visions du monde (qui n'engagent sans doute pas Citroën).
"L'industrie automobile a plus d'un siècle et pourtant elle n'est pas totalement mûre. Elle connaît aujourd'hui de profondes évolutions, tant sur le plan technologique que dans les dynamiques commerciales. Qui seront les gagnants, qui seront les perdants?". La question posée par Paris Tech Review est bien la bonne, mais les éléments considérés par M.Satinet sont malheureusement trop étroits, trop centrés sur cette industrie vieille de plus d'un siècle. Tout est pourtant abordé dans l'analyse des forces et faiblesses de ces ex-concurrents, sur les changements liés à la présence chinoise, sur l'impact de la contrainte climatique et bien sûr, sur les évolutions technologiques, qui permettent d'éviter de regarder ailleurs…
Et c'est bien là le problème, les nouveaux entrants, ceux qui vont modifier les usages, les pratiques de mobilités pourraient ne pas être les constructeurs automobile eux-mêmes. Et l'article du Times montre la scission en mentionnant non pas VW, Audi ou Fiat, mais RelayRides, Getaround et JustShareIt.
L'objet automobile n'est pas ici sacralisé, sa technologie est remise à sa place, au second plan. Avec le covoiturage par exemple, si vous avez deux personnes par voiture au lieu de 1.2 en moyenne aujourd'hui en France, vous avez, par personne transporté, progressé de près de 40%, ce qu'aucune technologie ne peut faire aujourd'hui, ce que les progrès technologiques ne pourront faire, en considérant l'évolution du parc, que au mieux dans 20 ans : En utilisant autrement nos objets automobiles, nous progressons beaucoup plus vite que la technologie ne peut le permettre. L'autopartage, ici peer to peer, permet progressivement d'expérimenter la dépossession ou la non-possession d'une automobile; et il est clairement établi qu'une personne, un ménage qui ne possède pas d'automobile est plus efficace, multimodal, utilise plus le vélo ou les TC.
Le Times indique alors : "But the rise of collaborative consumption, in which people rent or lend everything from a hammer (at borrowtools.org) to a cocktail dress (at renttherunway.com), suggests that enough people are comfortable with the idea to make the business model work. "We have moved into an era where access to good services and talent trumps the ownership of them," says Lisa Ganksy, author of The Mesh: Why The Future of Business is Sharing and a RelayRides advisor.". Oui le peer to peer n'est pas pour tout le monde, mais il est observé que de plus en plus de personne s'y intéresse. Et là les noms des investisseurs s'appellent Google Ventures, August Ventures et maintenant GM.
"Michael Arrington, the TechCrunch blog founder turned investor, who is backing RelayRides' rival Getaround, says he expects peer-to-peer car-sharing to become a multibillion-dollar industry in the U.S as well. "There are lots of these business models that facilitate seemingly crazy transactions between strangers, like Prosper [where people lend money to strangers] and Airbnb [where people rent out rooms in their homes to strangers].".
Les innovations principales imaginées ici ne sont pas telle ou telle technologie permettant de gagner 1 ou 5% de consommation, mais bien de nouvelles approches du client basées sur les changements des pratiques réelles des citoyens. Or ces changements sont porteurs à la fois de sens, d'économie (monétaire), et d'économie énergétique. La question devient : "The real issue isn't will people rent cars?' It's who can control their costs best".